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VIAS : La Bibliothèque municipale porte désormais le nom d’Henriette Alquier

VIAS : La Bibliothèque municipale porte désormais le nom d’Henriette Alquier    Plusieurs dizaines de…

VIAS : La Bibliothèque municipale porte

désormais le nom d’Henriette Alquier


 

 Plusieurs dizaines de Viassois s’étaient données rendez-vous au 12, rue de l’Hospice, sur l’invitation de la municipalité afin de baptiser la bibliothèque municipale. En effet, ce bâtiment communal porte désormais le nom d’Henriette Alquier qui fut institutrice à Vias, tout comme son époux Paul Alquier.

Richard Monedero, Maire, retraça la vie de cette enseignante féministe et syndicaliste : « Henriette ALQUIER née CLERGUE est née à Sète le 26 janvier 1898. Elle est la fille d’un cheminot syndicaliste révoqué après les grèves de 1920. Après avoir été élève à l’Ecole Normale de Montpellier elle devient institutrice à l’âge de 20 ans, à Vias du 1 octobre 1917 au 28 février 1918 puis de 1922 à 1937. Elle avait épousé Paul ALQUIER, né le 22 juin 1899 à Lézignan-Corbières, qui passa son enfance à Frontignan et fut instituteur à Vias de 1923 à 1937. Nous leur connaissons une fille Andrée ALQUIER née à Vias le 7 mars 1932.

Institutrice féministe et syndicaliste, Henriette ALQUIER est l’auteur d’un rapport publié en 1927  sur « La maternité, fonction sociale » et dont l’épigraphe est « Femme, ose être ! ». Ce rapport qui étudie toutes les questions concernant la maternité et l’enfance examine les possibilités d’amélioration de la maternité, de diminution de la misère des enfants d’ouvriers et pose la question de la maternité consciente et de la conception d’un régime établissant un rapport entre la naissance des enfants et la possibilité de les élever.

Dans la France du début du XXe siècle les idées anticonceptionnelles soulèvent de violentes réactions.

En 1927, Henriette ALQUIER comparaît pour avoir écrit que « la femme sera libre ou non de s’imposer ou non les souffrances inévitables de la maternité ». Son procès eut un retentissement national et son acquittement souleva un vaste mouvement d’opinion ou des personnalités et des groupes divers par idéal démocratique ou préoccupation sociale s’engagèrent dans la lutte pour la liberté de la contraception.

Dans son rapport elle décrivait les conditions de vie misérable des ouvriers, le dénuement des ouvrières enceintes qui par crainte d’être renvoyées s’épuisaient jusqu’à la dernière limite à l’atelier ou à l’usine. Le « manque absolu d’hygiène » était la cause de nombreux avortements, de naissances de prématurés ou de déficients. Henriette ALQUIER notait l’absence de solutions pour les mères après la naissance qui travaillant à l’extérieur ne pouvaient allaiter correctement leurs bébés.

Elle propose la mise en œuvre de mesures comme 6 à 8 semaines de congé de maternité avant et après la naissance, l’arrêt du travail 30 minutes toutes les 3 heures pour allaiter leur enfant, le maintien du salaire et un supplément pour la nourriture de l’enfant plusieurs mois après la naissance. Des revendications qui seront obtenues quelques décennies plus tard et qu’il nous semble aujourd’hui impensable qu’elles n’aient pas toujours existé.

Henriette ALQUIER va plus loin encore lorsqu’elle réclame la liberté  pour la femme de s’imposer ou non la maternité et affirme « qu’il serait puéril de prétendre que détruire un spermatozoïde, une cellule c’est attenter à une vie humaine ».

Ce sont ces propos qui déclenchent les attaques virulentes et les menaces de sanctions d’Edouard HERRIOT, ministre de l’Instruction Publique,  contre Henriette ALQUIER dans ce que l’on appela « l’Affaire Henriette ALQUIER » et qui se terminera par un retentissant acquittement.

Vias se devait d’honorer le nom de cette femme d’exception à l’origine d’importantes avancées sociales ».

Il revenait alors à Nadine Bontemps, adjointe à la Culture, de dévoiler la plaque apposée à l’une des entrées du Centre Culturel.

Les participants se déplaçaient ensuite jusqu’à la Galerie d’Art André Malraux où ils pouvaient découvrir l’exposition réalisée par Clara Magazine et « Femmes Solidaires », mise en place à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes en collaboration avec l’association Le Chantier. Ils participaient également au débat animé par Samia Messaoudi, journaliste, et Noëlle Rigal, responsable syndicale. Durant cette discussion, les avancées au fil des dernières décennies pour l’égalité de la femme furent évoquées. L’importance du chemin restant encore à parcourir en ce domaine fut également mise en évidence. Les discussions pouvaient se poursuivre autour du verre de l’Amitié.

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