Faits divers

SETE - PEZENAS - Frédéric MITTERAND en visite sur la 7° circonscription de l'Hérault

Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, s’est rendu à Sète…

Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, s’est rendu à Sète pour célébrer le centenaire de la naissance de Jean Vilar.
Frédéric Mitterrand a célébré avec François Commeinhes, maire de Sète, la mémoire de Jean Vilar dans sa ville natale, à l’occasion du centenaire de sa naissance. Il a inauguré l’exposition « Sur les pas de Jean Vilar » dont le commissaire est Jacques Téphany, directeur de la Maison Jean Vilar d’Avignon – une exposition biographique dans la maison natale du grand homme de théâtre, qui s’appuie notamment sur une correspondance inédite, celle qu’entretint Vilar avec son épouse Andrée Schlegel de 1941 jusqu’à sa mort en 1971.

Le Ministre a également visité à la scène nationale de Sète l’exposition d’Agnès Varda « Je me souviens de Jean Vilar en Avignon », avant de se rendre à la maison de la famille Vilar, où il s’est entretenu avec le fils de Jean Vilar, Christophe Vilar.

Après avoir assisté à une lecture de textes de Vilar par Vincent Baudriller, Abdellatif Kechiche, Hervé di Rosa, et Jean-Marie Winling, le Ministre a rendu hommage, avec le maire de Sète, à la mémoire du dramaturge.

Jean Vilar est né à Sète le 25 mars 1912, où il a passé son enfance et sa jeunesse. Frédéric Mitterrand a salué sa profonde influence sur la politique culturelle française et notamment son engagement pour le partage le plus large de l’art et de la culture, qui a valeur d’exemple pour plusieurs générations d’acteurs culturels. Il a rendu hommage à l’élan de générosité qu'il a incarné, à sa volonté de faire partager sa conviction sur le pouvoir de l'art de faire évoluer la société, de renforcer le lien social et la conscience citoyenne.


 Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l'occasion de l'hommage à Jean Vilar


Sète, mardi 20 mars 2012

Monsieur le Maire, cher François Commeinhes, Mesdames et Messieurs les parlementaires, Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui à Sète, pour célébrer la mémoire et l'héritage d'un homme dont la pensée et l'action ont profondément marqué la vie culturelle de notre pays.

Je voudrais tout d’abord rendre hommage à François Commeinhes, maire de Sète, pour les formidables initiatives qu’il a prises afin de célébrer la mémoire de Vilar dans sa ville natale. L’exposition que nous venons de découvrir nous permet de mieux percevoir l’importance de son héritage et la richesse de sa personnalité.

Jean Vilar est un des enfants de Sète les plus célèbres, avec Paul Valéry et Georges Brassens.

Jean Vilar est né à Sète. Il sera profondément marqué par cette origine, tout comme Paul Valéry. Beaucoup de commentateurs ont estimé que son attention à la lumière dans ses mises en scènes provenait de la lumière sétoise qui avait baigné son enfance. C'est aussi à Sète, où il passe sa jeunesse, qu'il est entré en contact avec l'art, grâce à un père qui avait la musique pour passion, ainsi qu’une très riche bibliothèque.

Jean Vilar « monte » à Paris alors qu’il a 20 ans et tombe amoureux du théâtre après une représentation de Richard III de Shakespeare mis en scène par Charles Dullin. S’ensuit la formidable carrière que nous connaissons, l’invention géniale d’Avignon en 1947 et la nomination en 1951 au Théâtre National Populaire, grâce à Jeanne Laurent.

Jean Vilar a été plus qu’un homme de théâtre de génie. Il a été un homme d’idée et d’actions, un grand penseur de la politique culturelle française. Il fait partie des rares artistes à avoir considérablement influencé, par sa vision, par la profondeur de sa pensée, par ses intuitions, par ses écrits, la réflexion sur la politique culturelle dans notre pays.

Nous lui devons beaucoup. Quand je dis nous, je fais référence aussi bien aux citoyens, aux hommes politiques qui ont la responsabilité de l’intérêt général, que des acteurs culturels, qui ont été éclairés par bien des innovations de Jean Vilar.

Vilar croyait profondément au rôle de l’art dans la société : à sa capacité à bouleverser des vies, à rendre la vie des hommes plus forte, plus intense, et à rassembler.

Nous devons retenir de Jean Vilar sa formidable générosité, l'élan extraordinaire qui l'a poussé à aller vers les gens, les plus modestes, les plus éloignés du monde du théâtre pour leur faire partager son enthousiasme.

Avec le Théâtre National Populaire, il fait de l'innovation une exigence permanente. Innover sans relâche pour permettre l'accueil de nouveaux publics, pour que chacun se sente chez soi au théâtre. Il a lutté avec beaucoup d’acuité contre le phénomène d’intimidation sociale qui dresse des murs de verre entre les théâtres et une partie de nos concitoyens. Il a introduit la chaleur humaine et la convivialité au Théâtre National Populaire, en instituant des bals, en ouvrant le théâtre bien avant les représentations pour accueillir le public.

Vilar est un des pionniers de la culture partagée, qui doit rester pour nous tous une source d’inspiration permanente. J’ai voulu rendre hommage à son héritage intellectuel, en relançant une réflexion et une action volontariste sur la fonction sociale de l’art et de la culture dans notre société autour de la notion de culture partagée, en démultipliant les partenariats avec plusieurs acteurs, que ce soit les associations de proximité qui font un travail exemplaire de sensibilisation ; avec les institutions culturelles et les établissements culturels nationaux, en réaffirmant leur responsabilité sociale et territoriale ; avec les collectivités, pour lesquelles j’ai relancé des conventions pluriannuelles, notamment avec le monde rural, de manière à créer les conditions d’un meilleur développement de leurs potentialités. J’ai souhaité également donner une nouvelle impulsion pour les cultures ultramarines, car j’estime qu’on n’en parle pas suffisamment. Il s’agit de plus de 3 millions de Français qui ne bénéficiait pas jusqu’alors d’une offre artistique et culturelle comparable à celle des Français métropolitains, et j’ai souhaité combattre un tel déséquilibre.

L’ensemble des ces orientations doivent beaucoup à la clairvoyance de Jean Vilar. Son héritage reste pour moi, pour tous les acteurs culturels, une boussole. Longtemps sa pensée nous éclairera encore, tant elle aura saisi avec acuité les principaux enjeux de la place de la culture dans nos sociétés.


 Discours du Maire de Sète François COMMEINHES
COMMEMORATION NATIONALE JEAN VILAR


Dans la vie d’un Maire, il y a des jours où l’on devrait se sentir particulièrement heureux et particulièrement fier.
Pourtant hier un drame est venu assombrir ce sentiment.
Alors, oui, avant tout, « faire connaître et multiplier cet homme là », parce que la culture est la seule arme contre l’obscurantisme.

Aussi aujourd’hui, je ne vais pas vous le cacher, je suis fier et très heureux de vous accueillir, Monsieur le Ministre.  La Ville de Sète n’a pas eu si souvent le plaisir de recevoir la visite d’un Ministre de la Culture, et pourtant, Vilar, lui-même, sait sans doute à quel point elle le mérite !
Aussi je vous remercie très vivement de l’honneur que vous nous faites, ici à Sète, d’avoir consacré votre après-midi, à parcourir les lieux culturels de notre île singulière.

Ma fierté, c’est aussi de célébrer Jean Vilar, ici, au musée Paul-Valéry, au pied de ce Mont Saint-Clair où il semble qu’une main divine ait dessiné un chemin inspiré.
Un chemin qui traverse ce Musée en pleine renaissance, puis le Cimetière marin tout proche, et qui nous mène ensuite au Théâtre de la mer, Théâtre Jean-Vilar, où résonnent en été des musiques du monde entier, en passant par cet autre bâtiment, où le projet de Musée de la Mer que nous portons avec la Région, marquera bientôt une nouvelle étape culturelle.
En ce lieu que j’appelle, mais je vous l’ai dit tant de fois, notre Triangle d’or.

Ce site est le berceau de notre ville.
C’est ici qu’elle est née,  face au môle, au brise-lames et à la Méditerranée, qui a forgé sa destinée.
Comment s’étonner alors que Sète, ville d’à peine 45000 âmes, ait vu naître et grandir autant de talents d’exception, autant de génies créateurs ?
Elle les enfante ou les adopte pour les nourrir de la puissance de ses lumières, de ses horizons et de la singularité de ses regards.
Comme toutes les mères, un jour, elle voit partir ses enfants, avec un peu de crainte, beaucoup d’espoir et pour consolation, la certitude qu’ils reviendront.
Parce que ces gosses de Sète doivent courir le monde, ou plus prosaïquement « monter à Paris » pour vivre leurs aspirations, mais ils reviennent tous un jour ici se ressourcer.

Jean Vilar l’a dit clairement : « Hors de Sète, un Sétois est toujours un enfant exilé ».
Il a montré à quel point notre ville restait importante pour lui.
S’il a rencontré le théâtre à Paris, où il espérait vivre de son violon ou de sa plume, s’il a signé les plus belles heures d’Avignon où il invente un théâtre estival décentralisé, c’est bien à Sète qu’il a trouvé son refuge, sa tanière. Et c’est à deux pas d’ici qu’il revenait régulièrement, pour sentir comme il l’a dit lui-même « ce lien charnel avec les forces naturelles de ces lieux ».

Et n’allez pas croire que ces artistes qui nous reviennent le font par nostalgie, ou par faiblesse.
Les enfants de Sète, sous leurs aspects nonchalants, sont des conquérants.
Dans notre ville, née du seul courage de l’homme, ils sont créateurs comme on est  marins, dockers, pêcheurs, jouteurs…
Ils ont, je dirais, la gagne, et aiment savourer leurs victoires ici.
Quand on lui a proposé la direction du théâtre de Chaillot, Vilar a pris le train pour Sète et a écrit : « Il faut éprouver l’urgente nécessité d’aller à la plage quand la chance désire très violemment se marier avec vous ».
Alors, ce goût pour la plage que partagent tous les Sétois… ?
Nonchalance ?
Non « sérendipité » ! Ici, la mer nous a tous appris à savoir « lâcher prise » pour chercher en nous nos forces créatrices et nous ouvrir aux découvertes.

Avec Vilar, le Théâtre de Chaillot redeviendra le Théâtre National Populaire. Il voulait au plus haut point que les politiques culturelles permettent à tout le monde d’avoir accès au meilleur.
Il pensait, comme Paul Valéry, que s’il existe des cultures populaires et des cultures savantes, les premières nourrissent les secondes.
Et Sète est une parfaite illustration de ce mélange des genres…
Ici, la création peut naître dans tous les milieux : elle est encouragée, respectée, admirée par toutes les couches sociales.
Etre artiste à Sète, ce n’est pas bizarre ou décalé, c’est un métier comme un autre avec le respect que l’on doit à ceux qui savent faire leur métier.
Ici la création est toujours accueillie avec bonheur. Et que personne ne dise que nous sommes chauvins, car, depuis Georges, « on connaît la chanson ».
Nous sommes fiers de tous ceux qui choisissent un jour de venir à Sète. Ils seront de chez nous, même s’ils ne font ici que quelques séjours.
Nous savons qu’ils ne seront plus les mêmes avant et après !

Ouverte sur la mer, ouverte sur le monde, notre ville sait s’ouvrir à toutes les cultures. C’est notre richesse, et c’est notre mission d’élu d’en permettre l’accès à tous.

Depuis André Malraux et jusqu'à vous Monsieur le Ministre, la démocratisation culturelle est l’ambition essentielle du ministère de la Culture. Vous avez souhaité « rapprocher l’offre culturelle et la demande des citoyens ».
Ici, c’est chose faite, ici la culture fait partie du paysage…

Elle en fait partie par les Musées, la Scène Nationale, les Festivals de musique, photo, poésie, le Conservatoire ou l’école des Beaux-Arts, par le soutien à la jeune création et la sensibilisation à l’art contemporain autant qu’à l’histoire…
La mise à disposition d’ateliers d’artistes, le soutien, aux associations culturelles, aux interventions en milieu scolaire et aux actions dans les quartiers… nous poursuivons et développons – avec votre aide – tout ce qui a permis à nos artistes aujourd’hui disparus, mais aussi aux jeunes artistes plein d’avenir, de devenir ce qu’ils sont et ce qu’ils seront.

Cette célébration du centenaire de Jean Vilar, comme toutes celles qui ont marqué chacune de ces dernières années à Sète, s’inscrit parfaitement dans notre politique culturelle.
Et, si quelqu’un me demandait pourquoi, je citerais cette phrase de Gabriel Monet, Directeur de la toute première Maison de la Culture : « Simplement pour faire connaître et multiplier cet homme-là ».

Continuer d’entretenir ce feu créateur sétois et nous ouvrir sans cesse vers de nouveaux horizons voilà, Monsieur le Ministre, les ambitions culturelles -partagées et populaires ! – de notre ville.
Je vous remercie de l’aide que vous avez apportée à l’élaboration de cette manifestation et, au-delà, du soutien à la Ville de Sète que vous nous exprimez par votre présence aujourd’hui. 


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