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AGDE - BEZIERS - Le permis d’explorer le sous-sol des plaines du Languedoc n’est pas aboli.

Le permis d’explorer le sous-sol des plaines du Languedoc n’est pas aboli. Les risques…

Le permis d’explorer le sous-sol des plaines du Languedoc n’est pas aboli. Les risques induits sont très graves. Mobilisons-nous ! 

¡ No gazarán !


Grande émotion, jeudi soir, dans l’amphi de la Cigalière à Sérignan. Commune choisie par le  Collectif biterrois ‘’Gaz de Schiste Non Merci’’, pour informer et mobiliser les citoyens. La découverte de la problématique du gaz de schiste et ses risques induits ont produit un véritable électrochoc. A fortiori lorsque les trois cent cinquante auditeurs ont été confrontés, le souffle coupé, aux révélations du film documentaire ‘’GASLAND’’. Comment ne pas être choqué au vu de l’eau potable domestique, d’aspect marron, enflammée par un briquet alors qu’elle coule du robinet de la cuisine ? Comment ne pas réagir devant le dépit des habitants vivant à proximité des puits en exploitation, montrant leurs animaux domestiques dénués de leurs poils ? Comment ne pas être révolté devant le comportement des exploitants industriels, niant la réalité des faits. Ou bien, prétextant des causes tout à fait étrangères à la fracturation hydraulique que dénoncent les victimes des forages réalisés par ces multinationales en quête de profits financiers, au détriment de la salubrité publique. L’enjeu est de taille ! Il s’agit de risques très graves encourus par les populations de proximité. Ce sont la quantité et surtout la qualité de l’eau de consommation, qui sont en danger. Autrement dit, notre ressource essentielle. Celle qui assure notre propre existence ainsi que celle de notre progéniture. Rien que cela ! Concrètement, en l’occurrence, il s’agit, de préserver la nappe Astienne dans laquelle est puisée notre eau potable. Manifestons notre volonté de faire abroger les permis d’explorer pour expérimenter et/ou pour exploiter le sous-sol de notre pays. Rassemblons-nous, en nombre, pour crier haut et fort, afin d’être entendu depuis l’Elysée : « Nogaz de schiste dans la plaine du Languedoc ». ‘’Touche pas à NOTREAU !’’

Le gaz de schiste, c’est quoi ?

C’est un gaz contenu dans des roches sédimentaires argileuses très compactes et imperméables : les schistes. Lesquels contiennent généralement de 5 à 10% de gaz. Ce dernier est aussi nommé gaz non conventionnel car il ne peut être extrait avec les techniques classiques d’extraction du gaz naturel. D’un point de vue chimique, les gaz conventionnels et non conventionnels sont identiques, il s’agit de méthane (CH4). Fluide, 23 fois plus puissant que le dioxyde de carbone (CO2) en termes de réchauffement de la Planète. L’extraction de ce gaz de schiste demande une technique bien spécifique : la fracturation hydraulique horizontale. Elle consiste à provoquer des failles entre deux mille et quatre mille mètres de profondeur, à l’aide d’un liquide envoyé à très forte pression. Ce liquide est constitué d’eau en grande quantité, dans laquelle sont ajoutés 496 produits chimiques toxiques et des microbilles de la taille de grains de sable. Une fois la faille ouverte, le gaz est aspiré. Remonte avec lui une partie du liquide de fracturation. Les gaz de schiste pris dans les argiles sont répandus sur de grandes surfaces, il faut donc répéter l’opération de fracturation sur des surfaces conséquentes. Les puits ne sont séparés parfois que par deux cents mètres et ne sont en général fonctionnels que sur du court terme, de l’ordre de deux à trois semaines.

Le procédé
Schéma illustrant les techniques d’extraction pour les gaz conventionnels et non conventionnels

 

Il s’appuie sur le forage directionnel (souvent horizontal), associé à la fracturation hydraulique, d’un grand nombre de puits. Le forage directionnel consiste à forer non pas verticalement, mais à une profondeur et un angle qui permettent au puits de rester confiné dans la zone potentiellement productrice, comme le montre le schéma ci-dessus. La fracturation hydraulique consiste à provoquer un grand nombre de micro-fractures dans la roche contenant le gaz, permettant à celui-ci de se déplacer jusqu’au puits afin d’être récupéré en surface. On ajoute des additifs dans l’eau afin d’améliorer l’efficacité de la fracturation :

·       du sable de granulométrie adaptée, qui va s’insinuer dans les micro-fractures et empêcher qu’elles se referment ;

·       des biocides destinés à réduire la prolifération bactérienne dans le fluide et dans le puits ;

·       des lubrifiants qui favoriseront la pénétration du sable dans les micro-fractures ouvertes par la pression de l’eau ;

·       et des détergents qui augmentent la désorption du gaz et donc la productivité des puits.

En tout (cf.supra) de nombreux produits chimiques toxiques dont des chlorobenzènes utilisés comme intermédiaire de synthèse en chimie, pour fabriquer notamment des pesticides. Rappelons qu’au début du XXème siècle et durant la Première Guerre mondiale, les chlorobenzènes ont servi à fabriquer la mélinite (acide picrique), explosif très puissant, le plus utilisé à l’époque.


Les réserves françaises et le positionnement du gouvernement Fillon

Les trois permis délivrés, tous dans le Sud de la France, autorisent pour l’instant la recherche de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux. Le premier, dit « Permis de Montélimar » pour Total et Devon Energie Montélimar, représente une surface de 4 327 kilomètres carrés. Les deuxième et troisième, dits « Permis de Nant » et « Permis de Villeuneuve de Berg » ont été accordés à GDF Suez en partenariat avec la société Schuepbach Energy sur des surfaces respectives de 4 414 km² et 931 km². D’autres permis d’exploration concernent les régions de Lyon, d’Annecy, du Var et de la plaine du Languedoc. Sujet de nos préoccupations présentes ! Le permis d’explorer a été octroyé, l’an passé, à la société suédoise Lundin Petroleum.

Des collectifs d’éco-citoyens et d’élus s’insurgent

Dans l’Ardèche une dizaine de mouvements citoyens organisés en Collectifs font entendre leur colère dans des réunions publiques et des manifestations de rue, depuis l’été dernier. Certains résistants du Larzac sont venus expliquer, à la Cigalière, comment ils ont obtenu l’abrogation du permis accordé par l’ex-Ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo. Lequel a accordé lesdits permis au printemps 2010. Une décision qu’il devait regretter puisqu’il a déposé, quelques mois plus tard, un projet de loi à l’Assemblée nationale pour  « donner à l’État les moyens d’interdire la recherche et l’exploitation immédiate » des gaz et huiles de schiste. Selon les Larzacois, la nouvelle Ministre de l’Ecologie, Nicole Bricq, s’est opposée à l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste. Selon certaines sources d’information cette thématique ferait l’objet d’une proposition de loi déposée au Sénat. Laquelle stipulerait l’annulation desdits permis et introduirait de la transparence.

Appel à la mobilisation

Le Maire d’un village du Haut-Var est venu nous encourager dans notre démarche. « Il s’agit de bloquer une loi française » a-t-il affirmé. « Le code minier permet, en France, à chaque  Ministre, de signer un permis pour prélever des ressources » a-t-il poursuivi. « En France, contrairement aux USA, les ressources en gaz et pétrole appartiennent à l’Etat » devait-il préciser. Selon ses dires, cent cinquante trois communes du Var se sont organisées en Collectifs et leurs édiles ont créé un Collectif d’élus de tous bords. Selon lui, ce sont les mouvements citoyens, en grand nombre, qui pourront faire reculer nos décideurs. Il a rappelé que les députés avaient interdit, le 2 juillet 2011, la fracturation hydraulique sauf à titre expérimental.

Il n’est pas question de laisser ces équipements sismiques forer le sous-sol de notre terre, même à titre expérimental !

C’est le leitmotiv du Collectif ‘’Gaz de Schiste Non Merci’’

Lequel communique sur son site :

« Outre la pollution visuelle induite par la multiplication des puits de forage dans le paysage (ces derniers doivent être nécessairement rapprochés), il faut considérer les impacts sur les nappes phréatiques, la faune et la flore ainsi que les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) engendrées par cette pratique de forage. L’eau d’abord : chaque explosion ou « fracturation » de la roche demande quinze à vingt millions de litres chargés de produits chimiques dont on ne maîtrise pas le risque de dissémination dans les nappes phréatiques (sans compter l’armada de camions-citernes nécessaire pour l’acheminer et qui augmentent la pollution de l’air). Quid ensuite de l’eau ayant servi, elle ne peut revenir dans le circuit classique des eaux usées et est stockée dans des grands bassins ».

En conclusion

Soyez déterminés,

autant que nous le sommes, à faire abroger lesdites autorisations. Notre force réside dans le nombre de citoyens qui seront mobilisés. Déclarons, ensemble, haut et fort :

·       Non à la destruction de la garrigue et des terres agricoles

·       Non à la pollution et à l’assèchement des nappes d’eau souterraines

·       Non à l’utilisation d’eau, par puits, équivalant à la consommation d’une ville de 10 000 habitants

·       Non à la circulation de 1000 camions par jour et par puits

·       Non à la contamination résiduelle du site après exploitation à la charge de la commune

Et, sur le site Internet :

Christian JOVIADO, Eco-citoyen engagé


bandeauf

http://www.petitions24.net/gaz_de_schiste__non_merci

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