Faits divers

CAP d'AGDE : Josianne ROUX - Isabelle MOREAU - Deux grands portraits signés Paul Eric Laures

Chaque année Le Magazine du Cap d'Agde 2012 édite sous la plume dun talentueux…

Chaque année Le Magazine du Cap d'Agde 2012 édite sous la plume dun talentueux journaliste, Paul Eric LAURES les grands portraits des personnalités marquantes de la cité.

Georges RENAULT nous a autorisé à publier ceux de l'année 2012. Vous pouvez bien entendu consulter ceux des années précédentes dans notre rubrique ” TrombinosCap “ qui vous présente désormais prés de 1100 personnalités locales.  N'hésitez pas à  nous faire parvenir quleques lignes sur votre parcours afin d'intégrer cet annuaire figuratif et convivial de ceux qui comme vous, font le quotidien du Pays Agathois.

Chaque semaine dans cette rubrique et tout au long de cet été, nous vous présenterons les Grands portaits du Magazine du Cap d'Agde 2012 en poursuivant cette semaine par :


JOSIANE ROUX ET ISABELLE MOREAU :
“La Grande Débrouille”


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Josiane Roux n’avait jamais entendu parler du Cap d’Agde avant de savoir qu’un cinéma était à vendre sur l’île des loisirs. En presque trente ans, elle en a exploité quatre sur la commune, dont un qu’elle a fait construire, transmettant à sa fille Isabelle bien plus qu’une entreprise, une passion sans borne.
“Le Festival”, “Le Richelieu”, “Le Port Ambonne”, et depuis dix ans “Le Travelling”. Un cinéma qui a coûté le prix d’un rond- point à la ville, pour un rayonnement culturel, un lieu de rencontres, un pôle actif essentiel à la vie locale et environnante. Dynamique en initiatives, équipé au top et vivant à souhait.

En cette année anniversaire, un livre d’or est à disposition. Il suffit de jeter un oeil sur quelques témoignages pour comprendre ce qui motive Josiane et Isabelle. L’exploitation indépendante de salles, ce n’est pas du cinéma.

MOTEUR
ROUX MOREAU 1Même si on n’est pas très loin de la Vendée, il n’y a rien d’excitant au coeur du bocage poitevin. Surtout quand on bosse sept jours sur sept et 24h sur 24.
A Bressuire, Josiane s’occupait d’un hôtelbar-restaurant, similaire à celui que tenaient ses parents, pas loin des Sables d’Olonne.
Sa passion, elle la nourrissait aussi souvent que possible le dimanche dans la salle municipale, dévorant les films programmés dès l’âge de huit ans.
Puis c’est à Cholet qu’elle commencera à vivre au rythme du 7ème art, en exploitant une salle de 400 places. Quatre ans après, le cinéma disposait de trois salles et 650 fauteuils. Josiane y découvrait une vie bien plus tranquille que dans un hôtel-bar-restaurant malgré le rythme permanent là aussi, 7/7, mais pas 24h sur 24 !
Les salles étaient pleines tous les week-end, chaque soir de semaine, le cinéma vivait ses heures de gloire. Josiane se régalait, Isabelle le découvrait.
Romy Schneider, Patrick Dewaere, Lelouch, Leconte, les westerns spaghettis, le ciné érotique… Et la repasse de films pendant une décennie, les salles remplies à chaque fois. Il y avait trois chaînes à la télé, quand on en avait peut être une au foyer.

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CANAL PLUS/CINE MOINS
Une page se tourne dans le Pays de la Loire pour les rives de la méditerranée.
Très peu de cinémas sont à vendre en France, et un agriculteur du Tarn et -Garonne en a un tout neuf au Cap d’Agde. 700 fauteuils, un ciné construit sur une île des loisirs fleurie de 17 discothèques en pleine euphorie.
Alors qu’il voulait investir dans la réalisation d’un night -club de plus, c’est Jean Miquel qui l’a convaincu des bienfaits d’un cinéma.
Mais sans culture du sujet et à l’aube d’une crise décennale pour le 7éme art, l’affaire fut vite à céder.
Après 200 000 entrées par an à Cholet, ce sera 35 000 ici entre Pâques et Toussaint pour “Le Festival”. Josiane ne s’est pas enrichie, mais a gagné une qualité de vie qu’elle n’aurait pas imaginé. Une joie de vivre qui n’a pas de prix.
On est en 1985 et l’apparition récente de Canal + à la maison est venue plomber la fréquentation des salles de 30%, celles qui ne fermaient pas.

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La crise aura duré 8 ans, jusqu’à ce que la procédure lancée par la Fédération Nationale des Cinémas aboutisse à un dédommagement des professionnels pour leur perte d’exploitation. Une situation
qui a aussi vu apparaître les aides du Centre National des Cinémas et ouvert la voie à un encadrement législatif qui a dès lors permis aux collectivités de subventionner les salles. Des soutiens qui concernent
l’exploitation, la rénovation et la construction, à hauteur de 30% des investissements.
Une chose devint évidente ici comme partout dans l’hexagone. Pour maintenir la culture le service public a besoin des privés, pour la faire vivre c’est l’inverse…
Et vice versa. Josiane le démontrera, Isabelle confirmera

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LE BONHEUR EST DANS LE CINE
Coût de chauffage des salles supérieur au chiffre d’affaires, des saisons entières sans salaire, des distributeurs qui ne veulent pas tirer de copies pour les petits cinémas, le programme du mercredi encore
improbable le lundi, un loyer élevé, l’affaire donnait du bonheur à 35 000 spectateurs chaque été mais l’asphyxie guettait à toute heure

La passion a ses moteurs que seules les émotions rencontrent, et l’acquisition par la municipalité du “Richelieu”, vétuste salle de 270 sièges dans une petite rue d’Agde, va donner à Josiane le peps nécessaire.

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Présageant un avenir sombre dans la filière, Isabelle brille dans des études supérieures entre Montpellier et Avignon, et continue à suivre les aventures cinématographiques agathoises passionnément pendant ses vacances.
L’été au Cap, l’hiver en Agde, témoin du plafond qui s’effrite, des toilettes inondées, des fauteuils cassés, des caprices du plus vieil appareil de projection du département… Mais l’essentiel était de contenter les banques, crédibiliser les distributeurs et maintenir l’activité culturelle dans la 4ème ville du département.

Pari réussi, succès historiques de “Titanic” ou “Dîner de cons” compris.
Puis le cinéma de plein air “Port Ambonne”, aux portes d’un village naturiste à l’entrée remodelée, une exploitation qui durera 6 ans avant la construction de la résidence “Natureva”.

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Et un public pas conquis. 40 000 entrées en été, 18 à 20 000 en hiver, la survie a été d’actualité au fil des années.

L’AVENTURE C’EST L’AVENTURE
Puis vint “Agde en héritage”, projet de ville qui incluait un cinéma d’envergure. Josiane et Isabelle se lancent dans l’aventure. “Le Travelling” sort de terre, Canal + finance désormais la filière (!), et fort du succès dès l’ouverture, une 4ème salle ouvrira son écran plus récemment, soutenue par la municipalité d’à présent.
Des salles indissociables de “Monsieur cinéma”, Pierre Rigal.
Partenaire de vie discret mais toujours là, il a séduit Josiane avec sa culture et ses références cinématographiques.
Même quand il dirigeait le Cotton Club avec Josian Altadill, entre 1993 et 2004,
Pierre trouvait le temps de venir à la caisse, au contrôle des billets avant d’ouvrir la discothèque voisine où il avait rencontré Josiane 10 ans plus tôt. Il n’est pas impossible qu’il vous déchire encore le billet
aujourd’hui !

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Et les occasions sont nombreuses au Travelling.
Au-delà des choix pertinents dans la quinzaine de films qui sortent chaque mercredi, on peut y découvrir de régulières avant -premières, des soirées ciné débat sur tous thèmes d’actualité, l’éducation
à l’image avec les scolaires, les séances Mirabelle avec les retraités, ou des rencontres avec les réalisateurs. 10 ans, 9 salariés, un Travelling au Top.
Entre Josiane et Isabelle, une relation fusionnelle sans être un fleuve tranquille.
Différentes et complémentaires, elles écrivent l’histoire du cinéma sur Agde depuis bientôt 30 ans sans entracte.

www.cineagde.com

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