Droit

HOLD-UP sur la Santé des Agathois par Bertrand DE PONTUAL

HOLD-UP sur la Santé des Agathois A ce jour l’Agence Régionale de Santé, instance…

HOLD-UP sur la Santé des Agathois

A ce jour l’Agence Régionale de Santé, instance décisionnaire sur le Schéma Régional d’Orientation des Soins, a donné l’agrément pour un service d’urgence à la clinique privée Pasteur de Pézenas, privant du même coup les agathois d’un tel service.

Retour rapide sur le passé. La décision de construction d’un nouvel hôpital à Agde, incluant l’ouverture d’un Service d’Urgence, a été entérinée par les différentes instances concernées en 2000.  Cinq ans plus tard les portes du Centre de Soins Polyvalent sont ouvertes, mais de service d’urgence on entend plus parler.. . On y ouvre une « consultation non programmée ».

Depuis le 1er juin 2010 la restructuration du service permet l’accueil du public par des médecins urgentistes tous les jours ouvrables, soit du lundi au samedi midi de 8 heures à 20 heures.
Aujourd’hui l’offre de soin est celle d’un service d’urgence. En effet on peut y traiter aussi bien la traumatologie que toutes sortes de pathologies médicales qui relèvent de la médecine d’urgence et non plus du médecin généraliste avec la possibilité de réaliser les radiographies et les bilans biologiques nécessaires au bon diagnostic.
En cas de nécessité, les patients  peuvent être hospitalisés sur l’hôpital d’Agde, récemment renommé HÔPITAL  SAINT LOUP, ou selon les besoins redirigés par ambulance  sur les hôpitaux de Sète, Béziers ou Montpellier en fonction des soins nécessaires mais aussi des places disponibles.

L’ASSOCIATION des MEDECINS URGENTISTE de FRANCE  (AMUF), plus connue par son président le docteur PELLOUX et dont je suis le Délégué Régional, s’est battue sans relâche pour faire valoir auprès de l’Agence Régionale de Santé cette impérieuse nécessité de donner l’agrément Service d’Urgence pour l’Hôpital d’AGDE.

Les arguments sont incontournables : une population permanente de 25 000 habitants avec pour le canton (comprenant  notamment  Vias, Florensac et Marseillan) 50 676 habitants selon le dernier recensement  INSEE 2OO6. Le cas de la ville d’Agde est donc un cas unique en France car c’est probablement la seule ville de cette taille qui ne dispose pas d’un service d’urgence.

Qui plus est la nécessité de pallier à cette défaillance est d’autant plus évidente lorsqu’on sait qu’en période estivale la population présente va jusqu’à 250 000 personnes !
C’est la population d’une ville comme Montpellier. Montpellier qui  ne compte pas moins de six pôles d’accueil des urgences…
Comment l’Agence Régionale de Santé peut-elle ignorer cette réalité de santé publique ? On se le demande.
Pire : en donnant l’agrément unilatéral à la clinique privée de Pézenas, elle inflige un véritable camouflet au service public.
A titre de comparaison la ville de Pézenas compte, toujours selon le même recensement INSEE,  8 478 habitants et celle du canton 20 454 soit seulement deux cinquième de celle d’Agde et de son canton. 
Ou est donc la logique de santé publique qui a animé l’ARS pour prendre une telle décision ? Sur l’arrêté  nommant la clinique de Pézenas, il serait stipulé que c’est au vu du nombre de passages annuels que l’agrément aurait été donné. Est-ce réellement une donnée de santé publique ? Quels types de pathologies  sont pris en charge ? Cette analyse a-t-elle été faite objectivement ?

Lorsqu’on sait par ailleurs que cette clinique a en charge, avec les remerciements des médecins généralistes du secteur, la permanence des soins AMBULATOIRES, on est en droit de se poser certaines questions. 
En effet il est bien stipulé dans le décret du 13 juillet 2010 relatif à l’organisation de la permanence des soins  que celle-ci doit être « assurée par les médecins exerçant dans les cabinets médicaux, maison de santé, pôles de santé et centres de santé, ainsi que par les médecins exerçant dan les association de permanence de soins ».
Les établissements de santé (cliniques et hôpitaux) sont tenus par décision de l’ARS  de prendre le relai de la dite permanence uniquement en nuit profonde (de minuit à huit heures). En dehors de cette plage horaire et quand les ressources sont suffisantes ce sont donc bien les médecins généralistes qui sont tenus d’organiser la  permanence des soins ambulatoires. Pour exemple sur la ville d’Agde la permanence des soins est parfaitement bien organisée avec l’accueil des patients à la Maison Médicale de Garde située à l’entrée de L’hôpital.
Pour toutes ces raisons l’Association des Médecins Urgentistes de France a décidé de s’associer au directeur du Centre Hospitalier, ainsi qu’à la fédération des Hôpitaux pour déposer sans tarder un référé en annulation de cette décision afin que soit reconsidéré ce problème majeur de santé publique.  Dans le même objectif nous avons saisi madame la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé, Marisol Tourraine, pour un arbitrage au plus haut niveau.

La santé est un droit inscrit dans la constitution. Aujourd’hui les agathois et les communes du canton d’Agde n’ont pas le service public  auquel ils peuvent prétendre.

Le maire de la ville d’Agde qui se targue dans ses vœux à la population  d’avoir fait beaucoup pour la santé dans ses deux mandats semble être aujourd’hui bien ennuyé par ce dossier crucial des urgences.

Tout comme pour la directrice de l’ARS, l’AMUF attend depuis un an la réponse à sa lettre  demandant une entrevue afin de tenter de résoudre ensemble ce problème. En tant que député-maire (jusqu’à il y a peu) et qui plus est président du Conseil d’Administration de l’Hôpital, il était pourtant le plus à même d’obtenir des résultats concrets pendant le mandat de N. Sarkosy.  L’AMUF se tient donc toujours  à  sa disposition s’il le souhaite.
Oui l’hôpital Saint Loup est un bel outil de santé pour les agathois, encore faudrait –il que cet outil ne soit pas une coquille vide.

Aujourd’hui les agathois peuvent être assurés d’un accueil  en journée, tous les jours ouvrables, par du personnel compétent.
C’est le fait de l’action conjointe  de la communauté médicale hospitalière et  de son directeur qui n’ont de cesse  de défendre ce projet sans relâche et de le soutenir financièrement.

Mais aujourd’hui la situation est critique : sans les budgets cette activité médicale est menacée de disparaitre. Pour sa pérennisation il faut absolument l’obtention du statut de Service d’Urgence.
L’AMUF invite donc le comité de défense des usagers du service publique à s’emparer du dossier, l’union faisant la force.


Docteur Bertrand DE PONTUAL

Délégué régional pour l’Association des Médecins Urgentistes de France.
 

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