Droit

Lettre de soutien de Mme Emmanuelle Ménard aux personnels du T.G.I. de Béziers

Je tenais à vous apporter, aujourd’hui, mon total soutien, à vous tous, personnel du…

Je tenais à vous apporter, aujourd’hui, mon total soutien, à vous tous, personnel du TGI de Béziers, aux magistrats, aux greffiers, aux agent administratifs mais aussi à l’ensemble des professionnels de justice, aux avocats, aux huissiers.

On nous parle, sans arrêt, à longueur de discours, à la tribune de l’Assemblée comme dans les couloirs du ministère, de la nécessité de « rationna- liser les dépenses », de « revoir les découpages des juridictions ». Et de proposer de ne maintenir qu’un TGI par département et qu’une Cour d’ap- pel par région.

Cette logique d’économie, purement financière, nous la connaissons. Elle est à l’œuvre dans notre pays depuis des années, portée par des Gardes des sceaux successifs, par des gouvernements de couleurs très variées… Elle porte un nom : c’est ce centralisme jacobin qui est une des plaies de notre histoire.

Elle fait fi de tout ce que nous sommes, de notre géographie, de notre passé. Elle se fait toujours sur le dos du simple citoyen. Elle se fait tou- jours au détriment des villes les plus petites. Elle est le signe d’une cer- taine arrogance, d’un certain mépris.

On ne peut pas, comme ça, d’un trait de plume, modeler ce qui est la vie, avec ses particularités, avec ses spécificités qui ne sont perçues, depuis la place Vendôme, que comme des archaïsmes, des obstacles à la bonne marche d’une administration.

De cela, nous ne voulons pas. De cela, je ne veux pas. Parce que je suis soucieuse, d’abord et avant tout, des justiciables, des victimes de tout ordre.

Or, nous le savons bien, nous le savons tous, la transformation de notre TGI en un simple tribunal de proximité se traduirait par une augmenta- tion des frais que ces mêmes justiciables devraient payer.

Nous aurions alors des citoyens des grandes villes, heureux voisins d’un tribunal digne de ce nom, et des citoyens des villes moyennes et des pe-

tites villes, condamnés à faire des kilomètres pour qu’on leur rende jus- tice.

Pour Béziers ce serait, je pèse mes mots, un nouveau coup dur, un nouveau mauvais coup. Alors que notre ville bénéficie d’un tribunal tout neuf – même s’il n’est pas tout à fait sans problème lorsqu’il pleut… – et d’une prison de taille impressionnante, elle serait privée de l’essentiel : de ces hommes et de ces femmes qui font fonctionner ces établissements.

Encore une fois, de cela nous ne voulons pas. Tous réunis, vous saurez, nous saurons nous opposer à ces perspectives, à ces projets qui marque- raient un terrible recul pour votre façon de faire vos métiers, pour notre ville, pour tout son territoire. En un mot, pour la justice.

Je serai à vos côtés. Je serai votre porte voix à l’Assemblée. Vous pouvez compter sur moi.

 

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