NOUVELLE APPELLATION DU FN - Deux hommes revendiquent être propriétaire du nom "Rassemblement National"
"Si Marine Le Pen persiste à vouloir appeler le Front national en Rassemblement national, j'irai en…
“Si Marine Le Pen persiste à vouloir appeler le Front national en Rassemblement national, j'irai en justice et on va rigoler” promettait Igor Kurek, indiquant par communiqué être Président du Rassemblement National. L'homme, habitué des coups médiatiques, avait là une bonne occasion de faire parler de lui, en essayant de provoquer une polémique dans cette affaire de changement de nom du FN.
A la tête d'un parti souverainiste baptisé “RPF Officiel”, il affirmait ce dimanche, posséder les droits de l'appellation “Rassemblement national”.
Même son de cloche du coté de Bruno Gollnish, député européen FN: “Ce Igor Kurek est un zozo, il fait partie des gens qui prétendent avoir tout fait. Il se vantait d'avoir fait gagner Marion Maréchal-Le Pen dans le Vaucluse. Bref, il est prêt à tout pour qu'on parle de lui !”
Le nom de Fréderick Bigrat sur le fichier de l'INPI
Selon les informations disponibles sur le site de l'Institut national de la propriété industrielle, la dénomination a bien été déposée le 30 décembre 2013. Au nom d'un certain Frédérick Bigrat, qu'Igor Kurek présente comme son adjoint de l'époque. A l'entendre, cet homme n'aurait été qu'un simple intermédiaire. “En 2013, j'ai mandaté monsieur Bigrat pour déposer tous les documents, mais c'était bien mon nom qui apparaissait, assure Igor Kurek à franceinfo. Lui n'a fait qu'exécuter ma demande. Je me souviens : ça m'a coûté 200 euros pour dix ans.”
Mais dans les fichiers de l'INPI, c'est bien le nom de Frédérick Bigrat qui apparait comme détenteur de l'appellation et qui, affirme en avoir cédé l’usage à l’un des avocats du Front national, Maître Frédéric-Pierre Vos, il y a quelques semaines. L’association RN a par ailleurs été dissoute par le même Bigrat qui se déclare tout comme Igor Kurek, Président du Rassemblement National.
Frédérick Brigrat l'affirme : “les droits de la marque Rassemblement National ont été cédés par acte sous seing privé le 22 février 2018 et les propos tenus par monsieur Igor Kurek, sur la base d’un communiqué rédigé par lui seul, sont parfaitement inexacts, d’autant que Monsieur Kurek n’était pas mandaté par le bureau de l’association. »
Igor Kurek est sûr de son bon droit
De son coté, Igor Kurek affronte la polémique sans sourcier. Il conteste le droit de Frédérick Bigrat de pouvoir céder l'appellation à maître Frédéric-Pierre Vos et assure qu'il est bien “toujours le propriétaire du nom”.
Il ressent en revanche “beaucoup de colère” à l'égard de Frédérick Bigrat, qui “semble avoir tenté de négocier en coulisses la cession du nom avec le FN” s'agace t-il avant d'indiquer qu'ils ne se parlaient plus depuis deux ans.
Une affaire qui pourrait se terminer au tribunal
“Monsieur Bigrat n'est personne, c'est un porte-document. Nous allons l'assigner pour escroquerie. Il n'avait aucun droit de vendre cette appellation, d'autre part aucune assemblée extraordinaire de dissolution de notre association n'a été convoquée. Il n'y a pas que l'Inpi, je suis également propriétaire du nom de domaine Rassemblement national. Marine Le Pen va se retrouver au pénal. Elle pourra jouer les victimes, mais elle n'aura pas le nom de notre association.» précise l'intéressé dans les colonnes du figaro.
Dans la foulée, Igor Kurek annonce qu'il déposera plainte “dans la semaine” contre son ancien ami pour “tentative d'escroquerie” et “faux et usage de faux”.
Interrogée par RTL, Marine Le Pen a d'autre part annoncé vouloir porter plainte pour «utilisation frauduleuse de la flamme, emblème du Front national», contre le Rassemblement national d'Igor Kurek. En 2013, l'homme avait en effet choisi de reprendre la fameuse flamme tricolore, accolée à la croix de Lorraine gaulliste, comme insigne de son mouvement.
En 2014, un échange de courrier avait déjà eu lieu à ce sujet entre le Front National et le Rassemblement National.
Affaire à suivre…