Faits divers

BEZIERS - Article dans "LIBÉRATION" au sujet d'une PPL déposée contre LA CORRIDA !

Dans son édition du 16 mars 2018, à l'occasion d'une PPL pour l'interdiction des…

Dans son édition du 16 mars 2018, à l'occasion d'une PPL pour l'interdiction des moins de 14 ans dans les arènes déposée ce même jour, le journal “Libération” évoque, entre autres, les 140 000 euros versés, en 5 ans, par la mairie de Béziers à son école taurine. 

Nous rappelons que Simone Veil s'était prononcée contre la présence des moins de 16 ans dans les arènes lors de corridas :  http://www.midilibre.fr/2011/07/06/simone-veil-rejoint-les-anti-corridas,350314.php

Photo Anne-Christine Poujoulat. AFP


http://www.liberation.fr/france/2018/03/16/une-loi-pour-interdire-la-corrida-aux-moins-de-14-ans_163635

LIBÉ DES ANIMAUX

Une loi pour interdire la corrida aux moins de 14 ans

Faut-il interdire aux enfants d’assister aux corridas ? Une proposition de loi déposée ce vendredi ravive ce débat dans lequel des juristes, des psychologues et des médecins ont déjà pris parti.

Une loi pour interdire la corrida aux moins de 14 ans 

«Il faut éloigner les enfants de ces spectacles violents.» Michel Larive, député La France insoumise de l’Ariège, va droit au but, tout comme la proposition de loi qu’il dépose ce vendredi. Selon le parlementaire – membre du groupe d’études «condition animale» qui s’est créé en janvier à l’Assemblée –, il faut interdire l’accès aux corridas aux moins de 14 ans. «La France est signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant, rappelle Michel Larive. En janvier 2016, le Comité des droits de l’enfant, l’organe de l’ONU chargé de vérifier l’application de cette convention, recommandait à la France d’interdire les spectacles de tauromachie aux mineurs. Non seulement notre pays fait fi de cette recommandation, mais des villes taurines organisent pour les enfants des “ateliers tauromachie”, ou leur offrent des entrées gratuites aux corridas !» La France serait-elle hors-la-loi ? L’hypothèse est explorée par Jean-Robert Phung : ce ténor du barreau montpelliérain travaille depuis des mois sur les différents traités internationaux de protection de l’enfance, «allègrement violés par la France afin de protéger la sacro-sainte corrida». Son objectif ? Attaquer l’Etat pour non-respect de ces textes…

Son de cloche radicalement différent du côté de l’avocat de l’Observatoire national des cultures taurines (ONCT) : Me Ludovic Para estime que cette nouvelle proposition de loi n’a guère de chances d’aboutir. «Il y a déjà eu par le passé de nombreuses tentatives visant à limiter la corrida… Or elle est toujours autorisée par loi. Je n’ai donc pas d’inquiétude particulière, d’autant qu’aucun élément nouveau n’est apparu dans ce débat.»

«On a changé d’ère»

Selon «Politique et Animaux», l’observatoire porté par l’association L214, près de mille taureaux sont tués chaque année dans les arènes. Cette pratique indigne bon nombre de Français : 74% se prononcent pour son interdiction (sondage Ifop pour 30 millions d’amis, réalisé en février dernier). L’accès des mineurs à ces spectacles révulse davantage : 84% des personnes sondées il y a un an par l’Ifop pour l’Alliance anticorrida souhaitaient interdire les arènes aux moins de 14 ans. «La proposition de loi portée par Michel Larive est la troisième visant à interdire l’accès des arènes aux plus jeunes, rappelle Claire Starozinski, présidente de l’Alliance anticorrida. Mais aujourd’hui, l’opinion est mûre. La corrida est partout en perte de vitesse, les lignes ont bougé. On a changé d’ère.»


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De multiples représentants du corps médical joignent leur voix à celles des anticorridas : «Il est clair qu’assister à une telle scène marquée par le sang, la torture et l’agonie d’un animal provoque une grande souffrance chez la plupart des enfants, même s’ils sont accompagnés par leurs parents», tranche le Pr Hubert Montagner, ancien directeur de recherche à l’Inserm et spécialiste de l’enfance. Réunis au sein du collectif Protégeons les enfants des corridas (Protec), 115 psychiatres et psychologues se mobilisent pour interdire les arènes aux moins de 16 ans. Ils dénoncent les «effets traumatiques», « l’accoutumance à la violence» ou encore «la fragilisation du sens moral» potentiellement liés à ce «spectacle de la souffrance, du sang et de la mort».

«Idéalopathes»

Du côté des procorridas, on balaie depuis longtemps de tels arguments. «Cette tentative d’interdire les enfants d’arène en invoquant un risque traumatique qui n’existe pas, est une manœuvre de ceux que l’on appelle les “idéalopathes”, les malades de l’idéal qui veulent nous imposer une société qui serait parfaitement aseptisée, pasteurisée», estimait Joël Pon, psychiatre et écrivain, lors d’un colloque organisé au Sénat, en 2016, par des afficionados.

Interdire les arènes aux moins de 16 ans n’est pas le seul objectif des antis. Pour Joël Lequesne, l’un des coordinateurs du collectif Protec, «le comble de l’horreur» est atteint dans les écoles taurines : «Là, les enfants ne sont plus seulement spectateurs mais aussi acteurs, s’indigne le psychologue. On leur apprend à se faire la main sur des animaux, à l’arme blanche. Supprimer les subventions publiques à de telles écoles me paraît être une urgence.»

Violence

La France compterait une demi-douzaine d’écoles taurines. Situé près de Nîmes, le Centre français de tauromachie, qui se présente sur son site internet comme «la première et la plus importante» de ces écoles, dit accueillir les enfants à partir de 8 ans et garantir un «entraînement avec bétail». Comme d’autres structures similaires, elle met en avant de multiples soutiens publics : villes de Nîmes et de Garons, métropole nîmoise, communauté de communes de Beaucaire, Département du Gard, Région… Non loin de là, la mairie de Béziers (Hérault), tenue par Robert Ménard, finance elle aussi une école taurine. «Elle a reçu de la ville 140 000 € en cinq ans», résume Thierry Hély, président de la Fédération des luttes pour l’abolition des corridas (Flac). «Dans ces écoles financées par l’argent des contribuables, des enfants sont amenés à s’entraîner, loin des regards, sur des veaux ou des génisses…»

Au-delà du cas spécifique de telles écoles, les anticorridas souhaitent que la violence du monde taurin soit davantage balisée. «Un “Musée itinérant des tauromachies universelles” qui se déplace de ville en ville omet de prévenir le public que des images sanglantes et très violentes sont placées à hauteur d’enfant. A Béziers, cette exposition choquante s’est tenue dans une médiathèque !» s’étrangle Thierry Hély, qui rappelle que «jamais, sur les affiches annonçant des corridas, il n’est précisé que des taureaux seront mis à mort». Une omission qui, dit-il, n’a rien d’anodin.

Sarah Finger

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