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DROITE OU GAUCHE ? Réflexions de Michel Sabatéry

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DROITE OU GAUCHE ?
Réflexions de Michel Sabatéry

J'ai été encarté, un an, dans un parti de gauche ; ce devait être vers 1962 et c'était sur Montpellier. J'y ai entendu, à maintes reprises, que toutes les idées de l'adversaire étaient forcément mauvaises.

Comme j'avais des amis de tous bords et que ceux de droite valaient bien ceux de gauche, j'ai commencé à me poser des questions. J'ai compris qu'il n'y avait qu'un moyen de rester dans un parti : être de parti pris.

Je suis donc parti, avant que l'on me regarde de travers et que l'on finisse par m'exclure.

J'ai passé ma vie à réfléchir sur les meilleurs moyens de sauver le monde ; Evidemment je n'ai rien sauvé. Pendant ce temps, la plupart des copains refaisaient l'équipe de football qui avait perdu la veille. Ce n'était pas forcément mieux et plus efficace !

Je ne me suis jamais préoccupé de savoir si mes idées étaient de droite ou de gauche. Té, il y a quelques années, sur le marché dominical, j'ai dit à un communiste qui distribuait des tracts : « Il faudrait que ceux qui demandent une aide de la collectivité soient redevables d'un travail d'utilité collective ». Et je me suis fait traiter de Facho.

Même jour, même heure, même lieu, à quelques minutes et mètres près, j'ai dit à un bourgeois catalogué droite : « C'est une honte de voir des PDG qui ne prennent aucun risque financier, gagner en peu de temps, ce que n'arrive pas à gagner un ouvrier en une vie de travail. Et je me suis fait traiter de Coco.

Evidemment, pour réussir dans la vie, il faut dire la bonne phrase au bon interlocuteur. Si j'avais dit la première au second et la seconde au premier, je me serais fait deux amis. C'est comme cela que l'on réussit.

Mais voilà, j'aurais eu l'impression de passer pour un lèche-cul ; et je déteste les lèche-culs. C'est à cause d'eux qu'il y a, un peu partout, des roitelets qui se prennent pour le roi soleil, en plein milieu d'une République si chèrement acquise. C'est à cause d'eux que tant de mauvaises idées sont au pouvoir.

C'est sûr, je dois avoir un côté provocateur. Tè, un jour de 1969, que j'étais instituteur à Florensac et que j'étais inspecté, j'ai fait exprès de faire une leçon de morale sur le respect de la parole donnée. A la fin, l'inspecteur m'a dit : « Monsieur Sabatéry, je vais vous augmenter la note, mais si la prochaine fois vous me faites une leçon hors programme, je serai obligé de vous la baisser. Je me rappelle lui avoir répondu : « Monsieur l'inspecteur, il est plus important d'apprendre aux enfants à vivre correctement en société, que d'apprendre à extraire des racines au carré ».

C'est important de respecter la parole donnée, de tenir ses promesses, etc. Il arrive parfois que le respect de la parole donnée coûte cher. Té, j'ai un ami qui vendait un tracteur. Un client est venu pour l'acheter ; sans argent. Mon ami a eu cette réponse : « Je vous garde le tracteur un mois, le temps que vous trouviez l'argent ». Le lendemain, un autre client proposait 10 000 francs de plus, payable tout de suite. Mon ami a refusé de le lui vendre en disant : « J'ai donné ma parole ».

Ce faisant, il n'a fait qu'appliquer les leçons de morale apprises quotidiennement à l'école. Moi je trouve ça bien, même si (45 ans après après que l'Education nationale ait abandonné l'apprentissage de la morale), une majorité pense qu'il a été con.

Té, un autre exemple sur le « Tenir ses promesses ». Il y a quelques années , je parlais avec un député, un de ceux qui préfèrent discuter avec le peuple plutôt que de tourner autour des notables du jour. Nous en sommes arrivés à la conclusion qu'il y avait un manque de confiance envers la classe politique. Il m'a dit : « On ne peut rien y faire ». Je lui ai répondu : « Bien sûr que l'on peut ; un candidat se fait élire sur un projet ; il tient parole, très bien, il peut se représenter ;il ne tient pas parole, carton jaune et au deuxième coup carton rouge, c'est à dire impossibilité de se représenter ». Et là il m'a avoué : « Si on faisait comme tu dis, il n'y aurait plus personne ». Je ne suis pas d'accord. Il y aurait au moins mon copain !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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