Faits divers

ORDURES MENAGERES BITERROISES DES CHOIX RETROGRADES ET ILLEGAUX

ORDURES MENAGERES BITERROISES DES CHOIX RETROGRADES ET ILLEGAUX Des choix rétrogrades Les ordures ménagères…

ORDURES MENAGERES BITERROISES

DES CHOIX RETROGRADES ET ILLEGAUX

Des choix rétrogrades

Les ordures ménagères de Béziers et de 22 autres communes du Biterrois sont traitées à Béziers , ZAC de Mercorent, à l’UVOM (unité de valorisation des ordures ménagères) vieille usine de tri-compostage qui, moyennant une chaîne de tri automatique, s’efforce d’extraire la fraction fermentescible des ordures. Car seuls les fermentescibles sont transformables en compost (fertilisant agricole comparable à l’humus).

Dans tous les secteurs de l’industrie, la qualité des marchandises produites dépend avant tout de la qualité des matières premières. Avec de la grossière toile de jute même le plus habile des grands couturiers parisiens ne peut faire une robe du soir. Le compost n’échappe pas à cette loi universelle. Pour obtenir un compost de qualité et qui trouve acheteur, on doit composter uniquement de la matière organique et non les sacs poubelle qui arrivent à l’UVOM et qui contiennent n’importe quoi.

Les ordures ménagères sont en effet les déchets les plus hétérogènes qui soient. On y trouve tous les résidus que l’activité humaine est capable de produire depuis des instruments de haute technologie (téléphones portables, appareils photo) jusqu’aux excréments des couches-culottes et des litières pour chat en passant par d’innombrables rebuts toxiques de bricolage et d’entretien. Dans les ordures ménagères on trouve même parfois des molécules radioactives.

C’est cet inextricable mélange que l’UVOM essaie de transformer en compost. Mission impossible. Ce que l’UVOM produit sous le nom de « compost » est un mélange où on trouve toute sorte d’indésirables depuis des débris de matière plastique jusqu’à des molécules toxiques qui rendent dangereux le prétendu « compost ». Le « compost » de l’UVOM en 2013 fut de qualité si médiocre qu’il n’a pu être ni vendu ni même donné et a fini entièrement à la décharge.

L’UVOM comporte une chaîne de tri automatique qui s’efforce de séparer organiques et minéraux. Elle s’y efforce en vain. Quand on casse un œuf on peut séparer aussitôt le blanc du jaune. Mais si on laisse ces 2 ingrédients se mélanger en omelette, les séparer devient impossible quelle que soit la sophistication et le coût de la chaîne de tri. Or la poubelle ménagère puis la benne d’ébouage mélangent en omelette inextricable toutes les catégories de déchets. L’agglo en 2014 veut « moderniser » à grands frais (6,55 millions d’euros) sa chaîne de tri en y introduisant notamment le tri optique. Ce sera un gaspillage d’argent public. Le tri mécanobiologique de l’usine montpelliéraine Amétyst, qui comprend le tri optique, est encore plus sophistiqué que celui qui est projeté pour l’UVOM.. Cela n’empêche pas le compost d’Amétyst d’être de si mauvaise qualité qu’il finit presque entièrement à la décharge.

Par conséquent, il est indispensable de donner aux ménages une poubelle particulière destinée à recueillir tous les déchets organiques et seulement les organiques. Ce n’est pas nécessaire seulement pour obtenir un compost de qualité : c’est indispensable aussi pour la valorisation des autres déchets. Les putrescibles ont en effet le défaut d‘être humides, souvent gras et toujours infestés de microbes parfois pathogènes. C’est pourquoi, dans une poubelle ordinaire ou dans une benne d’ébouage où tout est mélangé, les putrescibles souillent, gâtent, polluent les autres déchets compromettant leur recyclage. Ainsi du papier carton rendu gras par contact avec un reste de repas n’est plus recyclable. De plus, en fermentant, les putrescibles génèrent un acide organique qui attaque et dégrade les autres déchets. Une poubelle « verte » distincte pour les putrescibles est donc une nécessité stratégique absolue pour la valorisation de tous les déchets organiques et minéraux. Comment les décideurs politiques peuvent-ils fermer les yeux devant cette évidence ?

L’agglo pratique une collecte séparative pour les emballages. Elle consent une autre collecte sélective pour le verre qui n’est qu’une toute petite fraction des déchets ménagers. Et l’agglo refuse une collecte sélective pour les fermentescibles qui, eux, constituent la moitié de la poubelle ménagère. C’est une offense à la logique.

On objectera qu’une collecte sélective des organiques coûte cher. Nous répondons que si on refuse cette collecte, on s’oblige à construire à grands frais toute une chaîne de tri de plus en plus sophistiquée à mesure que les années passent. Et ce tri coûte désormais plus cher qu’une collecte séparative. Le vrai choix à faire est donc le suivant :

ou bien dépenser la somme X pour une collecte sélective des organiques et obtenir ainsi un compost irréprochable qui se vendra à bon prix. Cette recette de vente réduira encore le coût de la collecte et du compost

ou bien payer plus cher que X une chaîne de tri et obtenir ainsi un mauvais compost invendable. Il finira donc à la décharge et le coût de la mise en décharge s’ajoutera au coût du tri. Ce 2ème choix est donc une aberration à la fois écologique et économique.

Des choix illégaux

Tout ce qui précède nous l’aurions dit avec tous les détails souhaitables, preuves et calculs à l’appui si l’agglo avait consenti à ouvrir une concertation avec toutes les parties intéressées y compris avec les associations citoyennes. Mais toute concertation de ce type est visiblement pour l’agglo inacceptable alors que c’est une exigence constitutionnelle. La charte de l’environnement annexée à la Constitution française proclame dans son article 7 que « toute personne a le droit de participer …à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement » Mais dans notre pays même la Constitution loi suprême de la République est lettre morte.

En 2008 à Montpellier a été adoptée en grande cérémonie une charte pour des projets concertés de gestion des déchets. Cette charte a été approuvée et signée par les plus hautes autorités notamment par le préfet de l’Hérault et par le président du conseil général. Mais depuis 6 ans que cette charte existe nulle part elle n’a reçu le moindre commencement de mise en œuvre. Les décideurs politiques n’ont d’oreille que pour les industriels et ces derniers ne conseillent jamais une collecte sélective à laquelle ils n’ont rien à gagner. Ils préconisent toujours des solutions industrielles lourdes, coûteuses pour le contribuable et pour l’environnement mais juteuses pour les actionnaires de l’industrie.

Dans tous les secteurs de l’économie il est admis comme une évidence que celui qui finance a le droit de décider. Les citoyens contribuables financent entièrement tout ce que fait l’agglo mais ils ne décident rien et l’agglo refuse même de les consulter.

Circonstance aggravante : La loi du 13/07/92 et le plan départemental d’élimination des déchets de l’Hérault interdisent de jeter à la décharge des fermentescibles. Or depuis de longues années la mairie de Béziers d’abord et l’agglo par la suite, à cause des dysfonctionnements de l’UVOM, enfouissent à la décharge de Saint-Jean-de-Libron de telles quantités de fermentescibles que leur putréfaction génère plus de 400 m3 de biogaz par heure. Loin d’en finir avec cette violation du droit l’UVOM du 1er janvier au 31 décembre 2014 va cesser toute activité pour subir les travaux de « modernisation » évoqués plus haut et les fermentescibles de Béziers et du Biterrois seront enfouis toute l’année en presque totalité à la décharge. Et les citoyens devraient s’incliner devant tant de gabegies et d’illégalités ? Nous sonnons au contraire le tocsin.

Pour le comité biterrois du M.N.L.E. Robert CLAVIJO tél : 04 67 76 28 56

 

 

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