Faits divers

CHRISTIANISME ET CORRIDA par Robert CLAVIJO Pour le COLBAC (Comité de liaison biterrois pour l'abolition de la corrida)

CHRISTIANISME  ET  CORRIDA par Robert CLAVIJO Pour le COLBAC (Comité de liaison biterrois pour…

CHRISTIANISME  ET  CORRIDA par Robert CLAVIJO Pour le COLBAC (Comité de liaison biterrois pour l'abolition de la corrida)

Le nouveau maire de Béziers, Robert MENARD, a décidé que la feria biterroise s’ouvrirait par une messe sévillane aux arènes dite par l’aumônier des arènes et se terminerait par une procession dédiée à la vierge Marie suivie d’ une messe flamenca. Toute la population, catholique ou non, est invitée à participer à ces cérémonies religieuses. Le catholicisme (religion de Robert Ménard) est ainsi promu religion officielle de Béziers. Plus grave peut-être : l’église catholique accepte de soutenir, de promouvoir feria et corrida. On lira ci-après la réaction du COLBAC. 

L’opposition à la tauromachie ne date pas d’hier. Il y a 5 siècles, en 1567, le pape Pie V publia la bulle « De salute gregis » dont voici un extrait :

« Considérant donc que ces spectacles, où des taureaux et des bêtes féroces sont excités dans le cirque ou sur la place publique, sont ennemis de la piété et de la charité chrétienne  et voulant abolir ces spectacles sanglants et honteux, de démons plutôt que d’hommes, et pourvoir ainsi au salut des âmes, nous défendons et interdisons par la présente constitution que nous déclarons valable à perpétuité… à tous et à chacun des princes chrétiens…de permettre dans leur province… des spectacles de ce genre… Quant aux engagements… de donner ces combats de taureaux , pensant par là mais bien à tort, honorer les saints… c’est par …les œuvres de piété et non par ces sortes de jeux qu’on doit honorer les saints et célébrer les fêtes de l’Eglise ».

Après cette condamnation sans appel et « valable à perpétuité » comment expliquer que la tauromachie ait pu subsister en Espagne et en France avec le soutien de l’Eglise catholique ?

Le pape Pie V aurait-il mal jugé en condamnant les « combats de taureaux » ? Torturer des bovins, faire étriper des chevaux et encorner des hommes, ce pourrait être une action pieuse et charitable ? Les célèbres commandements « Tu ne tueras point » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » sont évidemment inconciliables avec un divertissement qui consiste à faire entretuer des hommes et des animaux. Difficile au surplus pour les catholiques d’affirmer que Pie V a mal jugé  vu que le concile du Vatican en 1870 a proclamé l’infaillibilité du Pape. Donc en soutenant la corrida l’Eglise est en état de péché.

Le maire de Béziers, qui passe pour catholique pratiquant, en ouvrant et en fermant la feria, cette fête tauromachique, par des cérémonies catholiques, ne piétine pas seulement la laïcité, pierre angulaire de la République française, il commet aussi un attentat contre la morale chrétienne.

Devant le déclin rapide de la corrida en Espagne et en France, le milieu taurin cherche des soutiens de tous côtés, y compris des cautions religieuses. Mais il est scandaleux que l’église catholique accepte de cautionner la torture comme divertissement et la mort violente offerte en spectacle.

Combien de temps encore les catholiques accepteront-ils de se compromettre, de se souiller avec le milieu taurin ? Le COLBAC appelle à une insurrection des consciences.

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Commentaires

  1. Une fois de plus Clavijo devrait se taire et ne pas jouer à l’historien.
    Jusqu’en 1567, au sein de l’Église, les adversaires et défenseurs de la Corrida s’affrontent. Certains évêques et curés n’en veulent pas dans leur diocèse et paroisse au motif « que ce sont des réjouissances profanes et que souvent il s’y produit des morts », d’autres les tolèrent car les jeux taurins ont lieu lors de fêtes religieuses et amènent du monde.

    Influents au sein de l’Église les adversaires obtiennent du pape Pie V une bulle « de Salute Gregis » ordonnant au même titre que le duel que les chrétiens à tous niveaux ne combattent les taureaux sous peine d’excommunication (un chrétien ne peut mourir que pour Dieu ou son Roi).Le pape suivant, Grégoire XIII transige par une bulle « Exponi Nobis » – 25 août 1575 – en levant les menaces d’excommunication dés l’instant où les jeux taurins se déroulent hors des jours de fêtes religieuses. Il maintient aux deux clergés l’interdiction d’y assister.Son successeur, Sixte V par un « bref » d’avril 1536 rappelle à l’Université de Salamanque que les ecclésiastiques ne doivent pas assister aux fêtes taurines. A la demande de Philippe II, le pape Clément VIII par sa bulle « Suscepti Muneris » du 13 janvier 1596, lève l’interdiction concernant le clergé séculier, le maintien pour le régulier et les jours de fêtes religieuses.
    Le temps passant, et malgré la Sainte Inquisition, les espagnols finirent pas imposer en tous lieux et dates la Corrida et à ce jour aucune arène d’Espagne n’a la messe comme tradition sur son ruedo…

    Si indirectement l’histoire de la tauromachie est liée durant une longue période à celle de l’Église et il ne pouvait en être autrement comme dans de nombreux domaines de l’histoire de l’Espagne (Inquisition, Opus Dei…), elle est alors aussi liée à l’histoire de l’Espagne laïque et républicaine. En effet, le 17 juin 1931, pour fêter l’avènement de la République le 14 avril 1931, Pedro Rico, maire socialiste de Madrid mit sur pied une corrida présidée par le futur président laïque Alcala Zamora. Durant la Guerre d’Espagne, communistes, anarchistes, socialistes organisèrent des corridas de bienfaisance. Et même après le décret de circonstance du 10 juillet 1937 quelques corridas eurent encore lieu en zone républicaine. Si des aficionados se trouvaient dans les deux camps, n’oublions pas les 3 700 hommes de la 96eme brigade mixte de l’Armée populaire – dite des toreros rouges – constituée en juin 37 à partir du bataillon du matador Francisco Gallon et des milices taurines, brigade commandée par le matador Litri II, unité républicaine qui combattra jusqu’à la fin de la République…

  2. Clavijo oublie une grande partie de l’histoire papale :
    Jusqu’en 1567, au sein de l’Église, les adversaires et défenseurs de la Corrida s’affrontent. Certains évêques et curés n’en veulent pas dans leur diocèse et paroisse au motif « que ce sont des réjouissances profanes et que souvent il s’y produit des morts », d’autres les tolèrent car les jeux taurins ont lieu lors de fêtes religieuses et amènent du monde.
    Influents au sein de l’Église les adversaires obtiennent du pape Pie V une bulle « de Salute Gregis » ordonnant au même titre que le duel que les chrétiens à tous niveaux ne combattent les taureaux sous peine d’excommunication (un chrétien ne peut mourir que pour Dieu ou son Roi). Le pape suivant, Grégoire XIII transige par une bulle « Exponi Nobis » – 25 août 1575 – en levant les menaces d’excommunication dés l’instant où les jeux taurins se déroulent hors des jours de fêtes religieuses. Il maintient aux deux clergés l’interdiction d’y assister.Son successeur, Sixte V par un « bref » d’avril 1536 rappelle à l’Université de Salamanque que les ecclésiastiques ne doivent pas assister aux fêtes taurines. A la demande de Philippe II, le pape Clément VIII par sa bulle « Suscepti Muneris » du 13 janvier 1596, lève l’interdiction concernant le clergé séculier, le maintien pour le régulier et les jours de fêtes religieuses.

    Le temps passant, et malgré la Sainte Inquisition, les espagnols finirent pas imposer en tous lieux et dates la Corrida et à ce jour aucune arène d’Espagne n’a la messe comme tradition sur son ruedo…
    Si indirectement l’histoire de la tauromachie est liée durant une longue période à celle de l’Église et il ne pouvait en être autrement comme dans de nombreux domaines de l’histoire de l’Espagne (Inquisition, Opus Dei…), elle est alors aussi liée à l’histoire de l’Espagne laïque et républicaine. En effet, le 17 juin 1931, pour fêter l’avènement de la République le 14 avril 1931, Pedro Rico, maire socialiste de Madrid mit sur pied une corrida présidée par le futur président laïque Alcala Zamora. Durant la Guerre d’Espagne, communistes, anarchistes, socialistes organisèrent des corridas de bienfaisance. Et même après le décret de circonstance du 10 juillet 1937 quelques corridas eurent encore lieu en zone républicaine. Si des aficionados se trouvaient dans les deux camps, n’oublions pas les 3 700 hommes de la 96eme brigade mixte de l’Armée populaire – dite des toreros rouges – constituée en juin 37 à partir du bataillon du matador Francisco Gallon et des milices taurines, brigade commandée par le matador Litri II, unité républicaine qui combattra jusqu’à la fin de la République…

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