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AGDE- RUGBY - Interview d' Alexandre RUIZ, arbitre du Top 14 et Co-entraîneur au ROA par Henri GEOFFROY

Alexandre RUIZ, arbitre du Top 14 et Co-entraîneur  au ROA. Vous êtes très connu…

Alexandre RUIZ, arbitre du Top 14 et Co-entraîneur  au ROA.

Vous êtes très connu dans le milieu du rugby et bien évidemment au sein du ROA et comme nul n’est prophète en son pays, une majorité d’agathois ne vous connaît pas. Présentez-vous !

Je suis Portiragnais donc très proche de Béziers. J’ai fait mes premiers pas de rugby dans mon village, sous la houlette de mon père qui a toujours eu une grande passion pour le rugby. Après mes classes, je partais pour l’ASBH en minimes puis en cadets, et je retrouvais mon père comme entraîneur. Il jouait alors à Boujan.

Ensuite, je partis pour Agde en cadets 2ème année. Mes entraîneurs d’alors m’ont marqué profondément et je me plais à les citer tant ils comptent pour moi : Bès,  Martinez,  Cadenat,  Baux, Darlet et Boudou.

J’ai fait quelques matches en F3 alors que j’étais junior.

On vous a vu, déjà tout petit, diriger des matches officiels. C’est vraiment une vocation innée chez vous !

Oui, j’ai commencé à arbitrer à l’âge de 14 ans en minimes alors que je jouais à Portiragnes. Notamment pour les tournois triangulaires au cours desquels chaque club devait fournir un arbitre.

Ce n’était nullement une obligation pour moi mais vraiment une vocation.

Nous savons que vous avez un droit de réserve parfois difficile à respecter. Mais, on constate quand même de lourdes erreurs d’arbitrage. L’une a valu même à un arbitre d’être mis au placard dans la discrétion. Nous savons que l’arbitrage est très difficile car il faut pouvoir juger dans une fraction de seconde mais vous êtes quand même accompagné par des juges de touche et la vidéo (pour le Top14). Ce qui facilite bien votre mission.

Tout d’abord, nous les arbitres, sommes très entourés. Nous avons un préparateur physique, un préparateur mental et un coach. Le mien, c’est Eric Darrière, un ancien arbitre très connu du Top16. Après chaque match, on fait ensemble un briefing. La prestation de l’arbitre est disséquée à la vidéo par le superviseur. Nous commettons des erreurs certes, comme en font les joueurs et les entraîneurs, nul n’est parfait. A la seule différence, c’est que nous sommes sanctionnés sans pouvoir faire appel. Le patron des arbitres français est M. Didier Mené et il est très intransigeant.

Je reconnais que nous sommes bien aidés dans nos décisions par nos collègues de la touche et l’arbitrage vidéo.

Peut-être, vous n’allez pas me répondre, le corps arbitral n’est-il pas devenu une caste imperméable ?

Nous subissons une forte pression médiatique mais aussi rugbystique et économique. Nous devons nous souder, faire bloc pour lui résister quitte à  considérer le corps arbitral comme une caste, comme vous le dîtes, un peu avec excès.

Vous êtes aussi passé par l’école de rugby et cela vous a donné des valeurs comme l’humilité car jamais vous vous prévalez de votre fonction arbitrale du très haut niveau.

La générosité, l’humilité, le travail sont des mots clés sur lesquels je m’appuie dans la vie de tous les jours. Ce sont des vertus fondamentales qui me permettent de construire ma vie familiale, ma fonction d’entraîneur et mon métier d’arbitre.

Vous m’avez tendu la perche avec votre fonction d’entraîneur, qui est aussi une vocation. Et pour vous voir aux entraînements et aux matches quand vous n’êtes pas appelé par M. Mené pour vous rendre à Oyonnax, Grenoble ou Bordeaux-Bègles, vous vivez encore cet amour du rugby avec passion !

L’équipe B reste une réserve avant tout en cas de besoin de l’équipe fanion. Les éducateurs travaillent tous les jours afin de voir leurs garçons jouer sous le maillot du club. Nous nous efforçons, avec Fabien Cadenat à aligner les joueurs issus de la formation et c’est un plaisir de les voir évoluer le dimanche dès 13h30.

En effet, cela tombe bien pour parler de cette équipe « B » qui vit dans l’ombre de la « Une » restant l’éternel parent pauvre alors que les joueurs sont issus de la formation locale.

C’est indéniable, on n’y peut rien. La vitrine, c’est l’équipe 1 mais comme je vous le disais, la B doit être aussi un organe de secours en cas de pépin. N’importe quel joueur doit être capable d’opérer en équipe 1, bien entendu selon ses moyens.

Notre effectif est de 38 joueurs dont 28 sont issus de la formation locale. Notre début de saison est difficile car le niveau de jeu est toujours à la hausse.

Ce que je peux vous dire, c’est que notre équipe a des valeurs et des vertus que seul le rugby peut donner. Les joueurs font corps dans la difficulté. Ils s’entraînent trois jours par semaine et nous voyons leur progression. La balance va forcément pencher de l’autre côté.

Avez-vous des joueurs capables de franchir le palier de la F1 ?

Très près de la F1, nous avons Simon Sanchez, Fabien Peyras, Yannis Dominguez et Mousstafa Amakrane. Ce dernier doit faire un effort physiquement pour le niveau élevé de la F1.

Mais tous les joueurs, à force de travail et de sacrifice, peuvent prétendre à jouer dans l’élite amateur.

Le service « Communication » animé par notre ami Max Isidro va renforcer les liens et mettre en valeur cette équipe B qui doit devenir le creuset et les fondements du club.

Merci Alex de votre franchise et continuez à vivre votre passion pour le bien du rugby.

Propos recueillis par Henri GEOFFROY

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