Faits divers

Torche à Plasma : Saint Blancat ramasse…

Passerieux récupère...et les Viassois trinquent !

C'est dans un gymnase bien garni, illustré de banderoles et de pancartes hostiles au…

C’est dans un gymnase bien garni, illustré de banderoles et de pancartes hostiles au projet de l’usine de traitement de déchets que Michel SAINT BLANCAT, Maire de Vias, démarre sa grande réunion d’information. En effet, près de 650 personnes forment un auditoire dont 20 % méconnaît le dossier objet de ladite réunion.
Voir notre reportage photo: https://www.herault-tribune.com/archive/img_annexe/?Ax_Id=135
Une heure avant, à l’extérieur, les discussions allaient bon train. Les esprits s’échauffaient, forts des arguments déjà exprimés lors des deux conférences-débat organisées par le Comité de Défense local. Mouvement citoyen revendiquant son indépendance politique et associative depuis sa création, il compte aujourd’hui une cinquantaine de membres et ses porte-parole sont parvenus à convaincre 1300 pétitionnaires.Ariel JORDA, leur leader, en expliquait l’objectif : demander un référendum local.
« Le problème est simple » affirme le maire de Vias dans son préambule, « dans l’Ouest de l’Hérault comme dans tout l’Hexagone on produit de plus en plus de déchets et chaque collectivité recherche la solution la plus adaptée conformément à la loi et dans le cadre du plan départemental ».
Il rend hommage au président du SMOH pour son courage, reconnaît les soucis ressentis par certains et se félicite d’ouvrir le dossier pour que les Viassois qui sont en droit d’être informés, le soient. « Vous, vous avez déjà votre opinion certains n’ont encore pas de point de vue » s’exclame-t-il en réaction au chahut de la salle qui s’indigne du manque d’information sur ce dossier (d’après eux, les élus locaux étaient informés depuis 2001).
Le ton était donné. « Le projet a été soumis à plusieurs experts et selon ce qui sortira de leur étude nous pourrons prendre un avis », dit-il.
« Aujourd’hui la proposition porte sur la torche à plasma et demain cela peut être un autre projet, il n’y a pas de solution miracle et pas de solution à risque zéro », ce qui suscite les acclamations du public.
Il passe la parole à Michel BOZZARELLI qui avoue être confronté à un problème ardu, allusion à la problématique des déchets en se référant aux stipulations de la loi de 1992, puis souligne le caractère innovant du procédé proposé par SOLENA Group comparativement à l’existant : tri, enfouissement, dépôts en décharge et pas d’incinération dans la zone Est, allusion au plan départemental des déchets de l’Hérault. Il présente globalement et sommairement l’usine, objet du projet présenté. Elle est composée de quatre installations : une unité de préparation et de séchage des déchets ; un réacteur avec torches à plasma, four avec électrodes qui agit par déstructuration moléculaire à hautes températures ; une unité de traitement des gaz ; et une unité de combustion, laquelle brûle le gaz de synthèse résultant du traitement précédent dans une turbine à gaz pour produire de l’électricité.Il laisse la parole à Monsieur BANNEL non sans avoir remercié le courage du Maire de Vias qui a accepté l’implantation de cette usine sur sa Commune.
Yves BANNEL souhaite expliciter davantage le procédé industriel en confirmant le fait qu’il n’y avait pas de décision de prise sur ce projet.
Il semble que le leitmotiv des promoteurs du projet était un appel à la prudence! Il salue le Conseil d’éthique qui doit se prononcer et en attendant, ne sachant pas si son projet sera retenu à Vias, il s’engage à informer l’auditoire sur son innovante technologie et à répondre aux inquiétudes qui se manifestent par des vociférations et des grondements dans la salle. La TAP est un outil qui procède par dissociation moléculaire des éléments organiques, métalliques et minéraux.
L’air est purgé dans la chambre de chargement et le réacteur étant étanche et fermé, il y a très peu d’oxygène dans son enceinte.
Le gaz de synthèse résultant du dépoussiérage, de la désacidification et de la désulfuration des gaz résultant de la décomposition des éléments organiques ne contient que du monoxyde de carbone et de l’eau.
C’est l’équivalent de l’ancien gaz de ville (gaz à eau).
Il n’y a pas de formation toxique en sortie de cheminée dans la quatrième unité : pas de dioxine, pas de furanne, tout est « inertisé dans le liquéfiat » !
Il s’agit dans ce procédé de valoriser au maximum les déchets et de limiter les impacts sur l’environnement.
Le maire de Vias est alors obligé de faire appel au calme tant les demandes de questions se font pressantes.
Il demande aux excités de se calmer, la parole leur sera donnée après l’exposé de Monsieur BANNEL. C’est un modèle classique, continu celui-ci, de recyclage de déchets. Par le procédé TAP on produit 2500 KWh par tonne de déchets alors que par incinération, l n’en produit que 350 kWh. Ce qui permet de limiter les coûts. Ce process en circuit fermé, absorbe les Ordures ménagères de l’Ouest de l’Hérault et 100 000 tonnes de DIB du département.
Par comparaison avec l’incinération et la thermolyse (T°< 200°C) ce procédé TAP est la seule technologie qui respecte les équilibres environnementaux. Les émissions qui sortent correspondent à de l'air normal.
A ces assertions, l’auditoire répond par des grognements réprobateurs ; Un participant apostrophe l’intervenant sur les 135 000 tonnes de gaz carbonique qui sortent chaque année de la cheminée se référant à l’expert d’EDF (rapport d’EPI de mars 2004). Il s’agit de gaz à effet de serre ce qui est contraire aux recommandations de Kyoto et nous ne pouvons vérifier, continue-t-il, l’émission d’autres gaz, comme : l’oxyde d’azote, l’oxyde de carbone et les CFC puisqu’il s’agit d’une étude théorique.
Une représentante des professionnels du tourisme prend la parole pour poser la question de l’avenir du seul levier économique du pays, le tourisme.
Si une telle usine s’installe à l’entrée de Vias, quelle sera la réaction des touristes ?
Elle exprime son inquiétude même si elle avoue n’avoir pas suffisamment d’informations sur le dossier pour juger de son impact sur eux.
Et, dit-elle, il serait dommage de détruire l’équilibre actuel. Elle pose le problème de la rotation journalière des camions notamment en été lors des importants flux de véhicules.
Il lui est répondu que le problème de la circulation fera l’objet d’études spécifiques et, par le Maire de Vias qui prend la parole, qu’il fera l’objet d’un débat. Ce qui soulève une fois de plus un tollé général.
Le porte-parole du Comité de Défense local affirme son opposition à ce projet auquel les Viassois serviraient de cobayes d’autant, dit-il, que pour des entreprises telles que SOLENA Group il s’agit d’opportunité commerciale et qu’au nom de la rentabilité, personne s’engage sur la quantité annoncée laquelle, selon lui, augmentera nécessairement.
D’où le rejet crié haut et fort et repris par 80% de la salle dont la rumeur monte d’un cran.
D’autant que les explications de Monsieur BANNEL ne sont pas convaincantes car il fait toujours référence au Japon, ou aux USA, à la Russie, à la Malaisie, au Canada, ou à la Norvège : pays traditionnel de l’application de la TAP.
Sinon il cite les vitrificateurs de Cenon ou de Morcenx qui utilisent des traitements sans comparaison possible avec le projet en question puisque il s’agit, en l’occurrence, de petits volumes homogènes de résidus connus : l’amiante et les réfiom.
A ce propos, il évoque le ‘’vitrifiat” sorti par le collecteur du réacteur dans lequel sont piégés les éléments minéraux et qualifie cette lave solidifiée à froid de basalte.
Ce qui est impossible car le basalte est une roche volcanique naturelle et une partie de l’auditoire se sentant trompée manifeste sa désapprobation face à une manipulation mercantile.
Le Maire de Vias jette alors de l’huile sur le feu en proclamant Vias victime de ses atouts : à proximité de transformateurs nécessaires pour recevoir l’électricité produite par l’usine, à proximité des infrastructures routières et ferroviaires. « Le SMOH a décidé que quelque soit le site d’implantation, les terrains doivent rester propriété publique ». « Le site n’est pas arrêté » réaffirme-t-il, ‘’mais vous vous acharnez à les acheter” lui répond-on.
Le Maire de Vias veut alors lever une confusion, en expliquant son intervention auprès des propriétaires des parcelles.
Le dossier ne serait pas complet si ses porteurs ne peuvent justifier la maîtrise du foncier.
Le Maire de Valras vole alors à son secours en s’appuyant sur l’expérience de l’unité de traitement dont il a la responsabilité sur un site à proximité de sa Commune, laquelle reçoit des déchets de Nissan, de Saint-Chinian et bien d’autres Communes. Le problème dit-il « c’est que personne ne veut de déchets chez lui. C’est toujours la même chose et pourtant il faut bien trouver des sites d’exploitation ! »
Yves BANNEL est interrogé sur les torchères existantes.
Question à laquelle il répond par des normes de sécurité prévues à cet effet. Sur l’aspect financier, il fera en sorte, dit-il, que tout le monde soit gagnant et en particulier sur la diminution du coût du traitement qui sera d’un montant approximatif de 18 € la tonne alors qu’il s’élève à 120 € dans l’Hérault et à 180 € hors du département.
Régis PASSERIEUX, ex-Maire d’Agde, Conseiller général, demande alors la parole.
Une chance pour le conseiller général, qui durant l’une de ses rares présences en terre agathoise pouvait conjuguer l’audition de ses administrés.. à la permanence du Parti Socialiste d’Agde et cette opportune réunion d’apparat.
Un auditeur affirma même qu’il avait été prévenu le matin même de la réunion.
Ce fut cependant un grand moment qui a démarré par l’expression de sa solidarité à son ami Michel, conseiller général et socialiste comme lui, confronté à un problème de société incontournable : celui de la réduction des déchets et de leur toxicité. Il a lui aussi, en son temps, essayé de trouver les réponses les plus pertinentes dans le cadre du SMOH dont il a été le premier Président.
Il souligne son refus , ès qualité, de l’incinération qui distingue aujourd’hui la zone Ouest de la zone Est de l’Hérault dans l’application du plan départemental d’élimination des déchets.
Il constate que, dans cette zone, chacun essaye de se renvoyer la balle et que, selon lui, ce type de projet ne peut être implanté dans le premier canton touristique de la région dont il risque d’anéantir la première source économique.
Le Maire de Vias s’efforce en vain de lui couper la parole, ce qui soulève des hurlements qui s’amplifient lorsque Régis PASSERIEUX exprime sa réserve sur ce procédé ‘’miraculeux” qui n’engendre pas de combat féroce en France alors qu’une telle innovation devrait déclencher une véritable révolution.
Applaudissements nourris d’une salle qui exulte. Il appartient reprend-il aux experts indépendants nationaux de valider ce procédé qui ne peut être adopté qu’après leur validation.
Non autorisé à s’exprimer, il poursuit néanmoins de plus belle en remettant en cause la méthode occurrente.
Il s’agit d’abord d’analyser la pertinence du procédé et c’est après sa validation que l’on peut chercher le site de son implantation s’écrit-il.
L’auditoire acclame son conseiller général ressuscité. Dès lors, la tribune déstabilisée met fin à une réunion qui aura eu le mérite d’être organisée par des promoteurs incapables de convaincre une population laquelle refuse d’être abusée par des marchands de rêve. D’ailleurs le Comité d’Ethique a manifesté sa réserve, certes de façon implicite, mais son absence au débat a été significative.
Chacun en est convaincu aujourd’hui.
Il appartenait dès lors au public de conclure par des huées et des sifflets.
Quant aux promoteurs du projet, ils apparaissaient en plein désarrois.
À peine si l’on entendit le maire de Vias inviter l’auditoire à une réunion ultérieure à laquelle le Comité de défense répondit aux cris de démission.
Pour cette réunion sur le traitement des déchets… on a entendu cette réflexion très opportune d’un spectateur :
Aujourd’hui Saint Blancat ramasse… Passerieux récupère… .et les Viassois trinquent !

C’était un peu le mot de la fin de ce que d’autres ont interprété comme une fin de règne de Michel Saint Blancat et une résurrection de Passerieux …Mais Là ..c’est aller un peu vite en besogne…
Nous ne sommes pas encore à Lourdes !

Anoter que cette réunion était organisée par les porteurs du projet
Yves BANNEL: Vice – Président de la Société SOLENA Group et Directeur général de sa filiale la Domitienne d’Energie,
Michel BOZZARELLI : Président du Syndicat Mixte Ouest de l’Hérault, Conseiller Général et Maire de CAZOULS les Béziers, Siège social de la Domitienne d’Energie,
et Michel SAINT BLANCAT, Maire de Vias.

En présence du Comité d’Ethique, de Messieurs les Maires de VALRAS, CAUX Nézignan l’Evêque et CERS, de certains Conseillers municipaux d’Agde, et de certains Cadres administratifs de l’Agglomération Hérault Méditerranée et du SMOH.

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