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BEZIERS - VERITAS - Le discours de Robert MENARD au Congrès annuel du Comité national VERITAS

Un peu moins de deux cents personnes ont participé, ce samedi après-midi, à Béziers, au…

Un peu moins de deux cents personnes ont participé, ce samedi après-midi, à Béziers, au Congrès annuel du Comité national Veritas qui œuvre pour « le rétablissement de la vérité historique sur l’Algérie Française de 1830 à 1962 et dans ses prolongements au-delà de la promulgation de l’indépendance ».

Robert Ménard, maire de Béziers, élu avec la soutien du Front National, et Elie Aboud, député « Les Républicains », président du groupe d’études parlementaires sur les Rapatriés, ont assisté aux débats.

Fondé en 1990 par Anne Cazal, Claude Rouvière et Joseph Hattab-Pacha, président fondateur, Veritas est aujourd’hui présidé par Jean-Marie Hamelin qui a rappelé la démarche de Veritas :

« Les populations de l’Algérie française, quelle que soit leur vision du monde, et notre pays se composait d’une mosaïque cimentée par la tolérance mutuelle, ont été durement frappées dans leur chair par les abominables sévices subis. Chacun de nos compatriotes sincèrement épris de vérité et de justice, qu’il soit croyant ou non croyant, devrait souhaiter, au nom de toutes les victimes de ces abominations, la condamnation de ceux qui les ont commis ou laisser commettre. Pour l’humaniste, pour l’idéaliste, pour celui qui adhère à une vérité supérieure, philosophique ou morale, il faut que la justice passe et se fasse. Nous, nous prions Dieu pour qu’il nous aide à faire rendre justice à nos morts : Européens massacrés, jeunes appelés mutilés, Harkis qu’on a désarmés et jetés au couteau des tortionnaires, mais nous Le prions dans toutes les langues, en français, en arabe et en hébreu. Tous nos frères d’Algérie ont été frappés et le temps peut passer, des montagnes de lâcheté peuvent s’entasser sous la neige glacée de l’indifférence, nous gardons au cœur l’espoir de prouver à notre partie et au monde entier que ce simulacre d’accords et d’autodétermination qu’on a fait ratifier par les Français de métropole naïfs et abusés, était un crime ! La justice qui doit être rendue à toutes les victimes innocentes de l’abandon est un devoir de mémoire pour les hommes de cœur qui composent Veritas, quelles que soient leurs philosophies ou leurs croyances ».


CI DESSOUS LE DISCOURS DE ROBERT MENARD


Mesdames et messieurs, Mes chers amis,

Tout d'abord, bienvenue à vous ! Ou, plutôt, bienvenue chez vous !

Eh oui, chez vous ! Parce que Béziers est une ville où la communauté pied-noir est importante, est partie intégrante de l’histoire, de la vie, de l’âme de notre ville.

Chez vous, parce que vous êtes des gens de longue mémoire et de grande fidélité et qu'ici, comme vous, nous n'honorons ni les défaites, ni les trahisons, ni les salissures.

Chez vous, parce que le combat pour la vérité est partout chez lui.

Or il est des vérités que l'on préfère laisser dans l'ombre, que l’on préfère passer sous silence.

C'est d'ailleurs le thème de votre congrès : les massacres du 5 juillet 1962. Des massacres que nul n’ose plus nier mais dont il est convenable de ne pas parler.

C'est un thème qui me touche personnellement puisque, durant cette journée de sang, mon père échappa de peu à la mort. Il faillit partager le sort de centaines d'Oranais, abandonnés par l'armée française sur ordre de Paris, sur ordre d'un gouvernement dont les membres sont aujourd'hui tous décédés mais qui auront emporté dans leurs tombes le poids des crimes qu'ils ont laissé commettre alors même qu'ils pouvaient, qu'ils devaient les empêcher. Dans le grand livre de l'histoire de France, honte à eux, honte à eux à jamais !

Des décennies après ces crimes, après l'exil, on vient encore nous promettre des réparations et même des excuses de la part de l'Etat. C'est très aimable de la part de ceux qui nous font ces promesses, dont les partis, les chefs ont été au pouvoir de nombreuses années depuis 1962, depuis 1974, depuis 1995, depuis 2007, mais dont les promesses n’ont jamais été tenues. Tout cela vient tard, si tard, trop tard. Tant de générations ont passé, tant de nos pères et de nos mères sont morts. On nous dira, c'est mieux que rien, mieux vaut tard que jamais… et tant d’autres paroles insignifiantes. Ça suffit ! Basta ! Y-en-a marre !

Il est, pour ma part, un point sur lequel je ne transigerai pas, je ne transigerai jamais. Je ne veux pas d'excuses de l'Etat français. L'Etat français, c'est la France ! Et la France est toujours innocente des mauvaises actions que de mauvais chefs ont commis et continuent de commettre en son nom.

Le coupable, ce n’est pas la France, c'est le gouvernement d'alors, le gouvernement du mensonge et de l'abandon, dont les descendants politiques ont le culot éléphantesque de vouloir obtenir nos voix.

Mais, là aussi, dans le contexte actuel, tout cela n'a plus, peut-être, d'importance.

Je dis « peut-être » mais, au fond, j’en suis sûr : notre action principale n'est plus de vouloir juger, de voir condamner devant l'histoire les coupables de nos malheurs d'hier. Non, notre devoir est de nous battre de toutes nos forces contre les coupables d'aujourd'hui. Ils se ressemblent d'ailleurs tellement, ils nous servent les mêmes promesses pour les mêmes abandons.

Nous, Pieds noirs, nous sommes des témoins. Nous avons des choses à dire. Pas seulement sur le passé, mais sur le présent.

En notre nom, au nom de nos pères, nous pouvons dire ceci aux Français « de métropole » comme on disait alors : les attentats, nous les avons connus, les massacres atroces, nous les avons vus, les bonnes paroles, nous les avons entendues.

Il nous paraissait irréel en 1960 qu'un jour nos familles quittent à jamais l'Algérie. Il semble irréel aux Français de 2015 que, dans un avenir proche, ils se retrouvent minoritaires, non plus seulement dans leur quartier – c'est souvent le cas – non plus dans leur ville, mais même à l'échelle de tout un département.

Ma comparaison a cependant des limites. Il existe des différences. En 1962, le maire socialiste de Marseille refusait d'accueillir les Pieds noirs dans sa ville. Il disait, je le cite : « qu'ils aillent se réadapter ailleurs ». En 2015, les descendants de Gaston Deferre se battent pour obtenir des immigrés musulmans. C'est à qui aura son réfugié, comme un supplément d'âme… républicaine, bien sûr.

Tout ceci est profondément triste, est profondément inquiétant. Et ce n'est pas monsieur le député du Biterrois, Monsieur Aboud, qui me contredira, lui qui a dû quitter son Liban natal pour fuir un conflit religieux, un conflit à dimension culturelle, un conflit de civilisation. Ce conflit n'est pas né entre Libanais mais découle de l'arrivée massive de réfugiés, palestiniens en l’occurrence. Aujourd'hui, le Liban vit une paix précaire, sous le regard vigilant et armé de factions parfois contrôlées par des pays étrangers. C’est ce que nous voulons pour la France ?

Chaque jour, de jeunes Français partent pour l'Angleterre, les Etats-Unis ou ailleurs. Notre pays se vide d'une partie de sa jeunesse. D'une certaine manière, et même si les raisons de ces départs sont variées, un exil a déjà commencé. Et il n'est pas dû seulement aux conditions économiques. Trop des nôtres, effrayés par la montée des périls, quittent un pays où ils ne se voient aucun avenir.

Cet exil, nous sommes nombreux à le refuser. Contrairement aux apparences, qui sont les apparences médiatiques, le système en place est aussi fragile que celui de l’Allemagne de l’Est en 1988. Un long cycle

historique s'achève. Nos adversaires politiques sont idéologiquement épuisés, à bout de souffle. Tout est possible, tout sera possible, à chaque instant, dans les proches années qui viennent. Cela dépend de nous, que de nous. De notre lucidité, de notre détermination, de notre courage

Or je sais, qu'ici, au milieu de vous, je suis parmi ceux qui ne doutent pas, qui croient aux vertus salvatrices du combat. Je suis persuadé que Veritas a un rôle à jouer dans le combat en cours. Vous êtes des témoins, disais- je tout à l'heure. Mais, mieux, soyez des sentinelles ! Donnez l'alarme ! À soixante ans de distance, le sacrifice de nos morts ne peut pas être vain.

Voilà, le message que je voulais vous délivrer, ma conviction intime, ma conviction absolue.

À l’heure où l’on nous rabat les oreilles avec le « devoir de mémoire » quand il s’agit de salir, d’abaisser, de disqualifier la France, à vous, à nous, de ne jamais oublier les tués, les assassinés, les torturés, les disparus du 5 juillet. Ils n’ont plus que nous. Ils ne peuvent plus compter que sur nous. Pour mon père, pour vos pères, je sais que Veritas sera toujours là.

Merci. Et merci d'avoir choisi Béziers. Merci du fond du cœur.

Chers amis, mes amis, vive la mémoire de l'Algérie française ! Vive la France !


CI DESSOUS LE DISCOURS D'Alain ALGUDO Vice Président de VERITAS

Discours au Congrès 2015 à BEZIERS –12 septembre 2015


Il y a des moments particuliers dans une vie de militant où le découragement est accablant et.. subitement.. devant une assemblée comme celle-ci, un souffle nouveau nous anime, nous réconforte, nous transporte.

Merci Chers Amis, et même si, hélas, la relève est plus que timide, ceux de nos jeunes qui sont prêts à prendre le relais ont de telles qualités que l'espoir demeure.

Mais je voudrais avant tout, pour ceux qui ne nous connaissent pas, ou veulent nous faire passer pour ce que nous ne sommes pas, rappeler qu'à VERITAS nous ne sommes que des bénévoles apolitiques en totale conformité d'action avec notre Charte, et que nous refusons toutes subventions proposées et toutes publicités sur notre bi-mensuel.
Seule la fidélité de nos adhérents avec leurs cotisations et des dons d'associations et de particuliers nous permet de survivre.

Il y a aujourd’hui 53 ans, sans généraliser, une certaine population de la nouvelle 5ème République formatée et assaisonnée à la sauce gaulliste voulait nous rejeter à la mer…

Ce que nous ressentons tous présents ici aujourd'hui, c'est une profonde perplexité devant le spectacle des bonnes âmes qui se déploient à travers l'Europe au secours des migrants qui affluent sur les côtes et frontières Européennes passoires !

Certes, comment pourrions nous être insensibles à cette détresse, sincère pour certains d'entre eux, mais nous nous remémorons cependant que nous avons connu moins de sollicitude dans les années de larmes qui furent les nôtres.

Cela nous permet de mettre nos compatriotes en garde face au danger mortel qui se profile aujourd'hui !
Nous constatons en effet que nos gouvernants actuels ont les mêmes comportements mortifères qui ont abouti au drame sanglant de l'abandon des départements Français d'Algérie.

Nous n'allons pas nous étendre et déborder sur ces sujets qui fâchent et nous font passer, en disant des vérités, pour des « xénophobes » refusant le « vivre ensemble », la « mixité » le « multiculturalisme.… » autant de mots boomerangs à la mode qui reviennent déjà en pleine figure de nos responsables politiques.

Mais il y a des irresponsables qui osent encore, à ce jour, comparer l'immigration européenne et chrétienne de l'après guerre et notre exode en 1962, avec l'immigration déferlante actuelle en grande majorité islamique.

Souhaitons que cela ne s'avère pas être une faute d'appréciation mortelle pour notre civilisation !!

PASSONS, car mon propos aujourd'hui n'est pas de convaincre les convaincus que vous êtes ici en majorité, mais de rappeler que nous essayons encore de faire éclater, avec VERITAS et ses nombreux Amis, cette vérité sur ce drame du déracinement de toute une population Française.

Notre drame … dont le paroxysme était atteint le 5 juillet 1962 à ORAN…. faisant en une journée autant de morts et disparus que les avions djihadistes sur les 2 tours New New-yorkaises, et ce en espérant que ceux à qui je m'adresse au delà de cette salle, enlèvent enfin les boules quiès qu'apparemment ils portent depuis un demi- siècle !
Ne vous en déplaise Messieurs les donneurs de leçons, en Algérie c'était aussi la « djihad ,» depuis Sétif en 1945, et sur ce sujet le remarquable ouvrage de notre Ami, Maurice VILLARD, est édifiant.

Commençait déjà pour nous le processus de spoliation de notre terre natale.

Il devait se dérouler dans un climat de fuite éperdue sous les coups de boutoir sanglants de barbares alliés désormais aux tenants d'un arsenal répressif  digne de la Gestapo, mis en place contre les patriotes par les gouvernants de cette République de la trahison de l'époque.

Cependant, inexorable, le temps qui passe devrait normalement arranger les choses, or c'est le contraire que nous constatons ; un état de délabrement mental sur ces réalités qui nous ont crucifiés :

Exit pour eux le massacre de de nos compatriotes musulmans fidèles à la France subissant l'horreur, entre autres traitements terrifiants, d'être jetés dans des concasseurs de carrière en marche.

Aux oubliettes de l'Histoire nos disparus, oubliée la fusillade de la rue d'Isly, oublié le nettoyage ethnique du 5 juillet 1962 à Oran, malgré deux propositions de loi de reconnaissance, déposées à l'initiative du Député Élie ABOUD Président du GER à l'Assemblée Nationale, et restées lettres mortes à ce jour !!

Pour votre information sur les 577 Députés à l'Assemblée Nationale, seuls 14 d'entre eux ont signé les 2 propositions de loi!

Ainsi pour nos réparations matérielles et morales comment peuvent-ils, eux qui votent ces lois, nous exclure des simples droits fondamentaux gravés dans le marbre du code civil de la République Française ?

Pire encore, en violant délibérément la Constitution et plusieurs articles de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 ?

Nous le dirons, nous le répéterons, nous le hurlerons s'il le faut, les différents gouvernements de ce pays, que nous aimons, se comportent envers nous, depuis un demi-siècle, avec une indignité la plus totale.

Avec en prime maintenant la mise sous anesthésie lourde, disons en coma profond, de nos deux organismes de tutelle l'ANIFOM et la MIR (Mission interministérielle aux rapatriés.)

Et le summum de ces comportements odieux est atteint avec les mensonges éhontés, venant de la bouche même de nos Chefs d’État en visites officielles là bas, qui dénigrent l'éclatante œuvre civilisatrice de nos pionniers, de nos bâtisseurs et de notre laborieux petit peuple, autant de maçons ayant œuvré à l'érection d'un « paradis lumineux »(Boualem SANSAL) : Notre belle Algérie Française !

La dernière visite en date, celle du Président actuel, où un discours de servilité démentielle a été prononcé, à un tel point qu'il a provoqué un malaise dans l'assistance, et que même la presse Algérienne s'est gaussée de ce pitoyable exercice de soumission.

Mais qui leur donne ce droit? Au nom de qui ? de quoi ? peut-on en arriver à un tel ahurissant dénigrement de son propre pays ?

Croyez moi chers amis, à travers ces comportements insultants prémédités à notre égard se cachent ceux qui nous affubleraient bien d'une « étoile jaune » sans sourciller le moins du monde.

Nous considérons aujourd'hui ici que cette attitude de « nous écouter sans nous entendre » dénote un mépris maladif, mais sachez que vous avez en face de vous avec VERITAS et avec d'autres amis combattants pour la mémoire dans d'autres Associations, des hommes, des femmes, militants PACIFIQUES… MAIS DETERMINES à continuer à dénoncer votre ostracisme!

Prouvez-nous que nous nous trompons et penchez-vous sur ce terrible 5 juillet 1962 à ORAN et sur toutes nos tragédies depuis le massacre innommable d'El Halia, avec le même zèle, que vous déployez, à juste titre, tous les ans pour la tragédie d'ORADOUR SUR GLANE, les pendus de TULLE… la SHOAH…. et la rafle du VEL D'HIV , entre autres!

Historiens…. Journalistes…. hommes politiques de tous bords…. la chance qui les a épargnés ce jour là, vous offre aujourd'hui…. dans cette salle…. des témoins directs de la chasse au faciès devenue la marque sanglante de l'atroce journée du 5 juillet 1962 à ORAN.

Ils sont prêts à éclairer vos lanternes volontairement mises en veilleuse depuis un demi-siècle tant les faits avérés de nos tragédies couvrent de honte le pouvoir en place à cette funeste époque !!

Oui, à cette époque de larmes et de sang, où nous entendions les paroles démentielles d'un homme et de ses sbires, sans cœur, méprisants, menaçants et méchants dans leurs propos et leurs actes, insensibles à l'écoute des témoignages et du dramatique spectacle de notre exode.

Ce sujet, notre Ami et compatriote écrivain Manuel GOMEZ l'a suffisamment décortiqué dans un recueil édifiant que je vous recommande.

J'ose espérer que vous aurez le courage de prendre connaissance de ce document et de son dernier ouvrage, Messieurs les censeurs, et peut-être alors aurez vous ce sursaut d'humanité qui vous fait défaut.

On peut toujours rêver, n'est-ce pas ?

Puisque qu'avec VERITAS nous sommes à BEZIERS pour la première fois, Je me fais un honneur de dédier mon exposé au fils de nos compatriotes Mr et Mme François CANTO, René CANTO, brillant Capitaine au RAID, sportif de haut niveau, tombé en service commandé le 16 avril 1996 en Corse face au FLNC, encore un FLN, et que sa ville se doit d'honorer sans plus attendre, sans oublier encore la petite Oranaise « Myrtille », encore de ce monde,qui a perdu le 5 juillet 1962 à ORAN, 14 membres de sa famille massacrés ou disparus.

Donneurs de leçons êtes vous là ?

Merci de m'avoir écouté !

 

 

 

 

 

 

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