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BESSAN - Un village dont l’histoire se partage… par Francis Delmas

Bessan, un village dont l’histoire se partage… par Francis Delmas   Avec cette nouvelle…

Bessan, un village dont l’histoire se partage… par Francis Delmas
 
Avec cette nouvelle rubrique, proposée par Francis Delmas, retrouvez de belles histoires du village. Aujourd’hui, l’histoire originale de cette maman, devenue « héroïne » de Victor Hugo. (rubrique extraite du récent bulletin municipal).
 
Le coup d’état du 2 décembre 1851 par Louis Napoléon Bonaparte souleva de fortes protestations de la part des vieux républicains de Bessan. La répression fut impitoyable, le canon fut braqué sur la Grand’Rue et la force armée intervenant, 45 personnes sont arrêtées, parmi elles Fine Pratviel qui sera déportée en Algérie. Le 8 mai 1852, Fine est embarquée à

Cette sur « L’Eclaireur», elle vient de la prison de Béziers après 2 jours passés au fort-prison de Brescou. Joséphine, appelée Fine, a 32 ans et trois filles de 8, 3 et 2 ans ; elle ne sait ni lire, ni écrire, ni s’exprimer en français, elle ne parle que la « langue de Bessan ». Victor Hugo écrit dans « Les Châtiments » que cette femme ne sait même pas épeler son nom ; c’est ainsi que Pratviel, deviendra chez Hugo, Prabeil (écrit comme il l’entendait).

Fine sera incarcérée chez les sœurs au couvent d’El Biar, près d'Alger, afin d’être remise dans le droit chemin. Elle sera traitée comme les prostituées ou les femmes dites « dangereuses pour la société ». Pour Fine, les motifs sont les suivants : « mauvaise moralité, très exalté, excitant les hommes au meurtre. Insurrection, provocation, coups et blessures envers le commissaire de police ». Les sœurs prendront Fine pour une brebis égarée et demanderont sa grâce, qui lui sera accordée en janvier 1853 par le président de la République. En rentrant, elle apprendra la mort, le 22 juillet 1852, pendant sa déportation, de sa troisième fille. Joséphine Pratviel mourra le 6 septembre 1877 à Bessan, dans sa maison de l’impasse rue des Cours.
Parmi ses descendants, la famille Marcou qui habitait la Grand’Rue, face à la boulangerie dans les années 1960.
 

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