Faits divers

BEZIERS - EAU ET ASSAINISSEMENT (5) : Le plaidoyer de l’agglo

L’agglo Béziers Méditerranée a publié un dossier spécial de 8 pages pour justifier sa…

L’agglo Béziers Méditerranée a publié un dossier spécial de 8 pages pour justifier sa volonté de brûler les boues et graisses d’assainissement. Quels sont ses arguments ?

1- L’incinération des boues a été « adoptée par de nombreuses collectivités »  affirme l’agglo. En réalité il n’existe aucun incinérateur de boues en Languedoc-Roussillon. On en trouve un seul en Midi-Pyrénées. Il n’en existe  que deux dans tout le Midi de la France. Les Biterrois feront partie des cobayes sur lesquels on expérimente un nouveau procédé industriel.

2- L’incinération a été recommandée par 2 bureaux d’étude dont l’agglo assure qu’ils sont « indépendants ». Entreprises privées, les bureaux d’étude dépendent totalement du client qui leur passe commande, qui les paie et qu’ils ne doivent pas contrarier s’ils veulent recevoir d’autres commandes. Est-ce là de l’indépendance ?

3- « Les rejets de l’incinérateur sont sans risque pour la santé » ose écrire l’agglo alors que le dossier d’enquête publique constitué et présenté par l’agglo elle-même reconnaît entre autres  le risque d’explosion et le risque de cancers provoqués par les fumées toxiques. Sans parler des particules fines des fumées : trop petites pour être retenues par un filtre elles s’introduisent dans l’organisme humain.

4- Chaque année  410 camions chargés de boues traversent Béziers, soit environ un camion par jour. Trafic très modeste. Grâce à l’incinérateur, affirme l’agglo, ce trafic sera divisé par 8. L’agglo a-t-elle compté les camions qui apporteront à Béziers le bicarbonate, le charbon actif, la chaux et l’ammoniac que l’incinérateur consommera en grosses quantités? A-t-elle compté les camions qui collecteront dans tout le territoire de l’agglo les graisses qui seront brûlées à Béziers ? Pendant les pannes et les nombreux arrêts de l’incinérateur, les boues, ne pouvant être brûlées, seront traitées à la chaux puis évacuées par camions. D’autres camions devront fréquemment évacuer à travers la ville les cendres toxiques de l’incinérateur. D’autres camions encore évacueront les résidus d’épuration des fumées, résidus si dangereux qu’on devra les transporter dans le Gard à Bellegarde où se trouve la seule installation du Midi autorisée à recevoir ce type de déchets industriels. Si un camion victime d’un accident répand une partie d’un tel chargement comment réparer les dégâts ?

5- L’agglo termine son dossier en invoquant dans le cadre de l’enquête publique « l’absence d’arguments défavorables à ce projet ». On reste pantois devant l’ampleur d’un tel mensonge : parmi les nombreuses personnes et associations qui ont remis leurs observations au commissaire enquêteur aucune n’a soutenu le projet d’incinérateur. Toutes les observations se sont  opposées au projet, avec des arguments souvent irréfutables, que l’agglo a été incapable de réfuter.

Au lieu d’intoxiquer les esprits avant d’intoxiquer les corps, l’agglo ferait mieux :

1- de livrer au public les informations qu’elle lui cache et en particulier la liste complète des substances chimiques contenues dans les fumées de son incinérateur.

2- d’accepter la concertation sur le traitement des déchets, comme l’exigent la convention européenne d’Aarhus, la Constitution française et la charte héraultaise pour des projets concertés de gestion des déchets.

Robert  CLAVIJO

Association biterroise contre les pollutions de la station d’épuration (ABCPSE)

abcontre-les-nuisances.asso-web.com

Tél : 04 67 76 28 56

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