Faits divers

BEZIERS - PSYCHOSE TERRORISTE ET TAUROMACHIE par Robert CLAVIJO pour le COLBAC

L’année 2016 est un tournant historique dans le déclin des corridas en France : même…

L’année 2016 est un tournant historique dans le déclin des corridas en France : même les arènes les plus réputées ont subi un recul sans précédent en matière de fréquentation. Robert Margé reconnaît que les corridas de Béziers ont perdu en 2016 un quart de leur public.  Pas moins. Cet effondrement s’explique-t-il seulement par la crainte d’un attentat terroriste ?

Un peu d’histoire

La corrida, introduite en France vers 1850, s’est ensuite répandue dans tout l’hexagone, de Vichy à Lille et  de Saint Malo à Nancy. Oui, même la Bretagne et même la Lorraine ont été atteintes par cette épidémie.  Savez-vous que Paris a accueilli de nombreuses corridas et a construit à cet effet pas moins de 5 arènes successives ? Mais  voilà près d’un siècle que le recul de la « fiesta brava » a commencé. Vers 1950 elle avait déjà disparu au Nord de la Loire et s’était réfugiée dans le Midi. Ce fut le premier reflux. Elle a ensuite disparu de toutes les grandes villes méridionales. Savez-vous que Bordeaux, Toulouse, Pau, Perpignan, Narbonne, Sète, Montpellier et Marseille furent autrefois des « villes taurines » ? Ce fut le 2ème reflux. La peur des attentats islamistes n’est pour rien dans ce recul.

Le 3ème reflux a commencé : la corrida est en train de perdre les petites villes du Midi . Floirac, Fenouillet, Rieumes, Fréjus, etc viennent de chasser définitivement la corrida de leur territoire. Et ce n’est pas à cause du terrorisme islamiste…

Les dernières citadelles s’effondrent elles aussi

Même dans les cités méridionales considérées comme des forteresses de la « fiesta brava» cette dernière  est en pleine récession. Bien avant que commencent les attentats islamistes, Nîmes avait supprimé une de  ses 3 ferias : celle de Primevère et même pendant la célébrissime feria nîmoise de Pentecôte, le nombre des corridas se restreint d’année en année pour s’adapter au désamour du public.

Le cas révélateur de Béziers

Il n’y a pas si longtemps étaient organisées à Béziers chaque année en septembre des corridas dites « des vendanges ». Elles ont définitivement disparu, faute de public, en 1995. Toujours faute de public, en 1998 ont disparu aussi les corridas de juillet. Jadis il arrivait que des courses de taureaux se déroulent à Béziers à guichets fermés. Mais voilà de longues années que ce n’est plus arrivé. Même la feria d’août ne parvient plus à réunir assez de spectateurs aux arènes pour rentabiliser une corrida.

L’argument du terrorisme

Pour expliquer la maigreur du public aux corridas biterroises d’août 2016 Robert Margé invoque uniquement la psychose terroriste.  Vraiment ?  Chaque spectateur était fouillé et palpé à l’entrée de l’arène. Comment des terroristes auraient-ils  pu commettre un nouveau crime ? Malgré un déploiement policier et sécuritaire sans précédent les aficionados, ces gens qui  prétendent avoir le culte de la bravoure et même le culte de la mort auraient eu peur d’assister à une course de taureaux ? En réalité si la psychose terroriste était la seule raison de l’insuccès des corridas, les autres spectacles de la feria auraient dû subir la même chute de fréquentation. Or le village équestre a fait le plein  chaque soir comme les années précédentes. Pour trouver une place dans les tribunes il faut arriver longtemps à l’avance. Une heure avant le début du spectacle, des milliers de spectateurs étaient déjà installés et les tribunes étaient pleines à craquer quand le premier cheval  entrait en piste. Si les corridas ont eu si peu de succès, ce n’est pas seulement par peur d’un attentat terroriste… 

Quel avenir pour la tauromachie ?

Tous les observateurs lucides savent que la tauromachie est condamnée à disparaître par l’évolution des mentalités et que cette disparition est prochaine.  Robert Margé, les clubs taurins et les élus biterrois seraient bien avisés de se préparer à un avenir sans corrida. Même Simon Casas à mots couverts le leur conseille publiquement.  Quel avenir pour les arènes biterroises ? Nous aurons bientôt l’occasion d’y revenir…

Pour le COLBAC (comité de liaison biterrois pour l’abolition de la corrida)

Robert CLAVIJO

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