HERAULT - ZOOM sur L'ELECTION LEGISLATIVE de la 7° CIRCONSCRIPTION
Législatives 7° Circonscription : Etat des lieux ! En arrière plan des enjeux nationaux et des…
Législatives 7° Circonscription : Etat des lieux !
En arrière plan des enjeux nationaux et des primaires Républicaines et Socialistes à l’élection Présidentielle, les élections législatives font localement l’objet de toutes les attentions du microcosme politique de notre 7° circonscription !
A moins de neuf mois du scrutin législatif tous les candidats ne sont pas officiellement sur le départ mais les analyses des différents scénarios présidentiels et le suivi des courbes de popularité de leurs poulains respectifs sont le lot quotidien des aspirants à l’élection… ou à la réélection.
Ils étaient 12 en 2002 à rêver d’un fauteuil au Palais bourbon. Ils sont encore nombreux à vouloir en découdre pour s’aligner sur la grille de départ le 11 juin 2017 avec l’espoir de figurer au second tour le 18 juin suivant. L’incertitude est de mise pour ceux dont les candidatures sont conditionnées par les résultats des primaires républicaines et socialistes. Nicolas SARKOZY ayant fait la promesse formelle de revenir sur la règle du non cumul des mandats,( Voir la vidéo ci contre ) le maire d’Agde Gilles d’ETTORE veut croire en sa réélection.
LA DROITE ET LE CENTRE : Dans l’attente du résultat des Primaires Républicaines .
Gilles D’ETTORE : Parti le premier, il a été investi par Nicolas SARKOZY. Le président des Républicains a fait table rase des bisbilles occasionnées lors des élections internes à la la présidence départementale. On se rappelle qu’en Janvier dernier, Elie ABOUD avait triomphé sans combattre face au tandem ROSSIGNOL-D’ETTORE, éliminé sur tapis vert pour une question de renouvellement tardif de cotisations. A quelques semaines de la primaire Sarkozy a souhaité ménager les dignitaires de son parti. Nicolas SARKOZY a pris en compte les deux places fortes municipales tenues par les siens ; François COMMEINHES et Gilles D’ETTORE, plutôt que de considérer une candidature émergente Marseillanaise qui n’avait pas été adoubée par les deux barons de la 7° circonscription. L’investiture à Gilles D’ETTORE et la suppléance au premier adjoint Sétois Rudy LLANOS, voilà ce qui aurait été décidé dans le cercle fermé des soutiens de Nicolas SARKOZY.
Un duo D’ETTORE-LLANOS, adoubé par Paris et par les deux élus majeurs de la 7° circonscription qui pourrait permuter en cas de victoire d’un autre candidat que Nicolas SARKOZY aux primaires Républicaines. L’affaire paraissait rondement menée jusqu’à la rébellion du Maire de Marseillan Yves MICHEL.
Yves MICHEL : Maintenant ou jamais !
Républicain comme ses pairs, maire d’une ville centre du territoire de Thau ravie à la gauche en 2008, réélu largement au premier tour en 2014 avec plus de 60 % des voix, le maire de Marseillan pouvait croire légitimement en ses chances.
Yves MICHEL, contrairement à ses deux alter égo, accepte l’augure de se départir de son écharpe de maire en respectant la règle du non-cumuls des mandats. Il se verrait lui substituer celle de l’assemblée nationale afin de mieux défendre le territoire de Thau en restant conseiller municipal et conseiller communautaire.
Le chemin semblait dégagé jusqu'à ce que Nicolas SARKOZY ne promette de revenir sur la loi du non cumul des mandats par voie référendaire ouvrant ainsi un espace à la candidature de Gilles D’ETTORE.
Le Maire de Marseillan, s’est alors débarrassé du carcan et des décisions d’appareils en faisant acte de candidature; l’éthique en étendard, l’étiquette au vestiaire. En cette période de défiance envers les partis politiques il pourrait séduire une partie non militante de l’électorat de la droite et du centre et venir rebattre les cartes des appareils comme il l’avait fait en 2008 à l’occasion de son premier mandat municipal. Il avait alors créé la surprise en battant au premier tour et sans appel Jean-François MARTY, candidat investi et soutenu par un certain Gilles D’ETTORE et par l’appareil de l’UMP. Une vieille histoire de famille et un cavalier seul nostalgique qui lui a déjà réussi par le passé. Il devrait pouvoir compter sur l’appui discret mais efficace de quelques élus et maires modérés de la 7° circonscription.
Au centre, Gérard REY prêt pour la relève !
Un revenant dans le PPA ( Paysage Politique Agathois ) Gérard REY, conseiller municipal de la Ville d’Agde, est prêt a relever le défi pour l’UDI. Il fut la voix des socio-professionnels agathois aux élections municipales de 1989. Cette candidature ( entre autres ) avait précipité la chute de Pierre LEROY BEAULIEU et favorisé l’arrivée du Maire Socialiste Régis PASSERIEUX.
Septuagénaire pimpant, disparu des écrans radars de la politique pendant un quart de siècle, il avait ravivé les valeurs d’ouverture des socioprofessionnelles en Mars 2014 pour s‘associer à l’homme de gauche, aujourd’hui encarté au PRG, Fabrice MUR à l’occasion des municipales.
Les deux hommes, élus sous la même bannière ne concourent désormais plus dans la même écurie, ni au sein du conseil municipal ni dans cette élection législative. Gérard REY tentera de rassembler les voix d’une famille centriste écartelée depuis l’explosion de l’UDF entre NOUVEAU CENTRE, MODEM et UDI.
FRONT NATIONAL : Arbitre du second tour.
Le FRONT NATIONAL, malgré des scores encourageants à l’occasion des élections Européennes et Régionales, n’a jamais réellement inquiété dans cette 7 ° circonscription à l’occasion des législatives.
Le sétois Jean-Claude MARTINEZ, pourtant cadre national et aspirant à la succession de Jean Marie LE PEN a été candidat en 1986, 1988, 1997 2002 et 2007. En 1986, à la faveur de la proportionnelle il fut même élu député durant deux ans. Il ne réalisa par la suite que des scores d’arbitre du second tour , (17,15 % en 2002), ou de figuration, (7,41 % en 2007) lorsque Gilles D’ETTORE avait ” siphonné ” les voix du FN dans la foulée de l’élection de Nicolas SARKOZY.
En 2012, France JAMET, pourtant chef de file au conseil régional s’était contentée d’un rôle d’arbitre ( 19,76 % ) dans la triangulaire qui mena Sébastien DENAJA à la victoire.
Ce devrait être au tour de Myriam ROQUES de tenter de s’enraciner dans la 7° circonscription après avoir réalisé un bon score sur Sète à l’occasion des dernières élections départementales ( 47,82 % au second tour face au communiste François LIBERTI ). Elle devrait être associée au Capagathois Jean-Louis COUSIN, professionnel du nautisme, habitué au ballotage et à l’adversité des campagnes électorales. Une étiquette « Marine » qui sera sans doute suffisante pour accéder a un second tour bien plus serré que prévu.
LA GAUCHE …. En ordre dispersé..
– Sébastien DENAJA, député sortant socialiste aura le soutien inconditionnel de son mouvement tout comme celui du Parti Radical de Gauche. Certes, l’acte de candidature n’est pas encore proclamé, mais en coulisses le carré des fidèles militants est déjà prêt à livrer bataille. Il pourrait survenir un renouvellement du côté du tandem formé jusqu’ici avec Christine GUIRAUD. Certains évoquent Julie GARCIN-SAUDO, conseillère départementale du canton de Pézenas en qualité de suppléante.
L’Agathois Fabrice MUR , directeur de campagne en 2012, ne fait pas mystère de sa fidélité et de sa totale implication auprès du député sortant.
Elu député à 33 ans dans le sillage de l’élection de François HOLLANDE, Sébastien DENAJA abordera cette seconde élection pétri d’une expérience et d’une notoriété acquise sur le terrain d’une circonscription qu’il aura quadrillé avec constance.
L’homme aime les médias parisiens qui le lui rendent bien. Habitué des plateaux de télévision il y défend sans modération le bilan d’un gouvernement loin de faire l’unanimité, y compris dans son propre électorat.
Une candidature désormais clairement identifiée : Ce sera son meilleur atout et son plus bel handicap.
– Du côté d’EUROPE ECOLOGIE les VERTS, les instances Nationales et Départementales planchent encore sur leur participation. Si candidature il y a, la Marseillanaise Agnès GIZARD-CARLIN, déjà rompue à l’exercice des campagnes municipales, départementales et régionales, aurait toutes les chances d’être désignée.
– Les COMMUNISTES et le FRONT DE GAUCHE devraient présenter un sang nouveau pour succéder au seul communiste ayant déjà occupé la fonction à SETE : le légendaire François LIBERTI.
Le patriarche communiste témoigne d’une volonté de « rajeunissement » et de « renouvellement » des forces populaires. Il l’a démontré par l ‘exemple en laissant sa place à Sébastien ANDRAL au conseil départemental en Avril dernier. En fonction de la règle du non cumul, le camarade ANDRAL ( honorablement placé en 2012 avec 9,39 % des suffrages) devrait transmettre l’étendard communiste, la faucille et le marteau à Jean-Luc BOU, syndicaliste et conseiller municipal Sétois.
Pas encore de candidat « MACRONNISTE » déclaré mais on en parle autant à gauche qu’à droite. Aux dernières nouvelles, une femme chef d’entreprise serait déjà « En Marche » vers la candidature, prête à relayer l'ambition présidentielle d’Emmanuel MACRON.
Assurément pour le sortant Sébastien DENAJA , cette candidature si elle se concrétisait serait une sacrée épine dans le pied .
L’impératif des 12,5 % des inscrits ( et non des votants ) pour figurer au second tour du scrutin complique la donne des partis divisés. Selon la participation, le ticket d’entrée devrait se situer aux environs de 20 à 21 % des suffrages. Sébastien DENAJA, ni frondeur, ni réformiste, pourrait être victime de cette dispersion des suffrages.
LES PETIT PARTIS : Candidats au jackpot à chaque élection législative
Un petit préambule pour expliquer leur présence nombreuse pour mieux se financer ..
On ne le sait pas assez mais la ” cagnotte “ des partis politique est calculée sur la base de leurs résultats aux élections législatives. Elles sont en effet le mètre étalon de leurs tiroirs-caisses respectifs.
Chaque année, l'Etat débourse 71 millions pour les financer !
Combien touche chaque parti ? C'est le nombre de voix récoltées au premier tour des législatives qui sert de calculette.
Seuls les partis ayant obtenu au moins 1% des suffrages dans au moins 50 circonscriptions (sur 577) aux élections législatives peuvent prétendre à ce financement public.
En 2012, cela correspondait à 1,59 € par suffrage. Chaque voix compte autant qu’elle rapporte !
30 millions d’€ pour l’ UMP, 23 millions pour le PS … mais également 1.37 millions d’€ pour EELV.
Les grands partis trouvent souvent des alliances de forme ( LR – UDI ) ou encore ( PS PRG ) pour se répartir cette manne financière.
Pour ce qui est des « petits partis » : Ils ne doivent leur survie qu’a cette élection : la LCR , Lutte Ouvrière, le CPN , CAP 21 ou encore DEBOUT LA France de Nicolas DUPONT AIGNAN ont des intérêts très corrélés à cette participation.
On peut donc s’attendre à l’omniprésence de petits candidats à qui l’ on offre l’occasion de promotionner l’égo à moindre frais. Il en est ainsi des candidats mutants passant de CAP 21 à l’ ALLIANCE ECOLOGISTE au gré des élections avec des scores souvent confidentiels. Au delà des doctrines et des bonnes intentions se cachent souvent des intérêts existentiels et pécuniaires.
Michel COLAS pour Debout La France ( 0.74 % en 2012 ) devrait tenter de dépasser la barre des 1% nécessaire au financement national de son parti
Le néo « COMITE JEANNE » de Jean Marie LE PEN devrait faire son opportune apparition pour la même raison. Un chef d’entreprise agathois pourrait bien tenter de raviver la flamme emblématique de « Jeanne d’arc » aux côtés d’un ex membre du FN se revendiquant désormais comme représentant du canal historique : Le conseiller municipal d’Agde, Alain LEBAUBE.
Igor KUREK et Jean Claude PLANES n’ont pas caché leurs intentions de se présenter au suffrage des électeurs de la 7° circonscription pour défendre les couleurs de leur micro parti émanation du RPF , le « Rassemblement pour la France Officiel ». Il faudra compter avec eux . En 2015 lors des départementales, ils avaient alors raflé 5,05 % profitant sans doute de l’apposition contestée du logo de l’ UMP sur leur bulletin de vote.
Un scrutin ouvert et incertain.
De nouvelles personnalités qui tentent de bousculer les barons locaux, des clans divisés tant à droite qu’à gauche et un Front National en embuscade, cette circonscription compte tous les ingrédients pour offrir un match de qualité au résultat encore incertain.