Faits divers

BEZIERS - CONSEIL MUNICIPAL DE BEZIERS : LES RAISONS DE MA DÉMISSION PAR VALÉRIE GONTHIER

Psychanalyste de profession, j’ai choisi de rejoindre l’équipe de Robert Ménard avant les élections…

Psychanalyste de profession, j’ai choisi de rejoindre l’équipe de Robert Ménard avant les élections municipales de 2014. Il s’agissait de mon premier engagement politique. J’ai été convaincue par le message de Robert Ménard de tout mettre en œuvre pour sauver une ville qui me tient à cœur. J’ai partagé et porté auprès des biterrois les espoirs qu’a suscité Robert Ménard d’une ville où les biterrois pourraient vivre en sécurité au quotidien et dont l’économie, dévastée par le chômage, allait reprendre toute sa vigueur.

Elue conseillère municipale, j’ai été chargée de la vie associative. Je me suis investie dans cette mission avec passion et énergie.

Aujourd’hui, un peu plus de 2,5 ans après mon élection, j’ai pris la décision en liberté et en conscience de démissionner de mes fonctions de conseillère municipale déléguée et de quitter le Conseil municipal. Cette décision est le fruit d’un triple constat :

1 – L’instauration d’un pouvoir personnel et l’incapacité à manager une équipe

J’ai très vite constaté que la dynamique que Robert Ménard avait mis en place pendant la campagne autour d’une équipe devenait une concentration du pouvoir dans quelques mains et dans un cercle rapproché autour du Maire dans lequel les élus avaient finalement peu de place. Le rôle joué par certaines personnes dont la propre femme de Robert Ménard, qui ne dispose d’aucun titre ou fonction officielle à la mairie, pose aujourd’hui de véritables questions sur le respect des choix des biterrois.

J’ai également été, à plusieurs reprises, heurtée par le manque de respect et l’attitude dont fait preuve Robert Ménard vis à vis des élus de sa majorité, au-delà de son cercle restreint. Robert Ménard ne souffre pas que l’on puisse exprimer une opinion différente de la sienne, que l’on débatte et que l’on lui tienne tête.
Les élus sont mis en permanence devant le fait accompli. M’occupant des associations, j’ai par exemple appris que la Maison de la Vie Associative, MVA deviendra une EMA, Espace Municipal d’Animation et que l’on remaniera l’organigramme de ma délégation sans même m’avoir consultée ou écouté mes propositions.
Mon diagnostic de psychanalyste est sans appel. Cette personnalisation du pouvoir et le comportement inacceptable de Robert Ménard révèlent des traits de personnalité profonds et qui nécessitent un véritable travail de fond.

2 – Un dysfonctionnement inquiétant des services municipaux

Le constat concernant le fonctionnement des services et l’état du personnel municipal est affligeant et connu de tous. Il rejoint d’ailleurs la personnalisation du pouvoir évoqué. Mais, je crois qu’il faut le rappeler. Absence d’un Directeur général des Services depuis près d’un an, départ de la responsable du service de communication, démission fracassante du Directeur de Cabinet, éviction d’un autre membre du Cabinet, réorganisation incessante des services sous la houlette d’une DGS p.i. (par intérim) autoritaire, chantiers et projets lancés et laissés sans suite : l’ensemble du personnel municipal souffre et les congés maladie se multiplient.
Au lieu de motiver les équipes pour offrir le meilleur service aux biterrois, on préfère supprimer les primes des agents et augmenter les salaires de certains. Ce n’est pas ce que nous avions défendu lors de la campagne de 2014.

Je crois que cette situation est malheureusement structurelle et qu’elle reflète à la fois l’impréparation et l’incapacité à l’exercice de la fonction par Robert Ménard mais également les dérives d’un système où la confiance et la délégation n’ont pas de place.

3 – Une dérive idéologique dangereuse éloignée des intérêts de Béziers et des biterrois

Robert Ménard a affirmé lors de la campagne des élections municipales de 2014 qu’il était un homme libre au service de Béziers et des biterrois. Je l’ai cru et j’ai eu tort.

Les faits sont tout autres. Je n’ai pas rejoint Robert Ménard pour libérer la parole et offrir avec les impôts des biterrois des tribunes à tous les théoriciens sulfureux de la droite extrême, réactionnaires, royalistes et j’en passe. Pour moi, les impôts des biterrois doivent servir à créer de l’emploi et non à lancer des croisades nostalgiques de la France d’avant, de l’Algérie française ou du catholicisme traditionnel.
La provocation, la haine et les conflits n’apportent jamais rien de bon à part peut-être de cacher l’absence de résultats concrets derrières des artifices idéologiques.

Dans ces conditions, je ne me considère pas en capacité d’assurer mon mandat sereinement et efficacement. Je préfère renoncer à cette fonction et avec elle, bien entendu, à mes indemnités plutôt que de cautionner cette dérive. Je sais, pour avoir beaucoup échangé avec mes collègues avant de prendre ma décision, que je ne suis pas la seule à partager cette conviction.
Je les incite à faire preuve de courage pour eux aussi vraiment défendre les intérêts des biterrois ! 

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.