Droit

Lettre ouverte à Monsieur le Président du Conseil Général

Dans une récente interview publiée par l' hebdomadaire l'« Agathois » du 27 novembre,…

Dans une récente interview publiée par l’ hebdomadaire l’« Agathois » du 27 novembre, vous vous félicitez des relations suivies établies entre le département et le canton d’Agde à travers l’ « extrêmement gentil garçon » qui nous sert ici de conseiller général.

Pour le plus grand bien des habitants et pour une meilleure efficacité des services publics, on ne peut que se réjouir si les relations entre la commune d’Agde, – et au-delà la communauté d’agglomération Hérault méditerranée-, et le Département tournent au beau fixe.
Pour illustrer vos propos, vous soulignez, entre autres, votre engagement à financer à hauteur de 20 % le futur centre aquatique d’Agde.

Croyez-vous que cette intervention soit très judicieuse à un moment où, en tant que Président du Département, vous vous inquiétez des difficultés rencontrées par la collectivité que vous dirigez face aux transferts opérés par l’Etat sans contreparties financières ?

Je vous rappelle que le 13 décembre 2005 déjà, lors d’ une des premières évocations du projet de centre aquatique en conseil communautaire, le conseiller général Pierre Guiraud avait fait part des réserves de l’assemblée départementale en rappelant que ses aides iraient aux actions économiques et sociales qu’elle estimait, à juste titre, prioritaires et que ses interventions seraient « focalisées sur les compétences obligatoires » des communautés d’agglomérations.
Or, le financement du centre aquatique ressort des compétences facultatives de notre communauté.
Y a-t-il une motivation nouvelle pour qu’ aujourd’hui, vous engagiez le Département dans cette opération très controversée ?
Pour une bonne partie de la population agathoise, ce projet constitue à la fois une offense à l’environnement et un investissement mégalomaniaque :    d’une part, la construction du centre aquatique au milieu du poumon vert de la commune a nécessité la modification préalable de la Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbanistique et Paysager; d’autre part, avant même la pose de la première pierre, les coûts prévisionnels d’ investissement ont été revus plusieurs fois à la hausse et les coûts de fonctionnement n’ont jamais été sérieusement envisagés.

Lorsque vous parlez d’une « grosse opération », il serait de bon ton que vous actualisiez vos prévisions budgétaires : si le coût initial du projet était bien de 8 millions, le coût actualisé est proche de 13 millions d’euros HT. Pour un même service rendu et pour une capacité identique, les projets similaires sont une fois et demi à deux fois moins onéreux.
En un temps où la situation générale est bien critique, les aides que vous êtes prêt à apporter devraient être conditionnées à des dépenses raisonnables et devraient aller à des projets mieux orientés et faisant l’unanimité parmi les populations concernées.

De plus, votre décision d’intervenir sur ce centre aquatique que vous décrivez comme « une bonne opportunité car bien situé sur le territoire de l’Hérault », est en contradiction avec votre refus de financer, pour le moment, la desserte routière de ce futur centre et des installations scolaires et sportives existantes.

En l’occurrence, sans vous préoccuper du contexte général, vous êtes en train de conforter l’égo de deux élus (le député maire et le conseiller général) qui ont fait de ce projet leur « danseuse ».
Si, comme vous le dites, vous devez un jour « tuer le veau gras » j’espère que cela se fera dans d’autres circonstances.

En vous remerçiant de votre attention, je vous prie d’agréer, monsieur le Président, l’expression de mes meilleurs sentiments

Antoine Allemand

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