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AGDE : 54, 37 % des voix : « Ils » ont gagné ! par Didier DENESTEBE

AGDE :   54, 37 %  des voix : «  Ils » ont gagné !( Ils ) ont…

AGDE :   54, 37 %  des voix : «  Ils » ont gagné !

( Ils ) ont gagné !  AGDE, première station touristique Européenne,   terre d’accueil s’il en est de quelques millions de touristes, vient pour la première fois de son histoire de voter majoritairement pour un Parti Nationaliste.

Le terreau Agathois des militants frontistes s’est enrichi avec le développement du tourisme au début des années 70. La création du Cap d’Agde, voulue par le général De GAULLE pour stopper l’hémorragie des vacanciers Français vers la péninsule Ibérique a incité de nombreux pionniers, aventuriers fraichement revenus des  défuntes colonies d’Afrique du Nord,  à participer en nombre à la création de ce nouveau «  Far west  » .
Sur un littoral héraultais  longtemps surnommé de ” Midi Rouge”  tout autant pour ses capacités viticoles que pour sa couleur politique, cette génération de pieds-noirs déracinés et trahis par celui là même qui disait les avoir compris, a formé le gros des troupes du premier socle de cette droite dite « radicale ».

Nombre d’artisans et de commerçants venus participer à l’aventure de cette terre promise ont également renforcé cette base électorale. Depuis cette date et sous différentes majorités municipales, ces forces identitaires n’ont cessé de croitre ici plus qu’ailleurs, cannibalisant peu à peu les voix de la droite traditionnelle, à l’exception des élections municipales.

En 1981, les forces sont encore confidentielles.  C’est même un communiste,  Paul  Balmigére qui est alors Conseiller général et Député de la circonscription Agatho-Bittéroise.

Ce n’est qu’en 1984, à l’occasion des Elections Européennes que pour la première fois les forces frontistes font une apparition remarquée.  Avec 19 % des voix  contre un peu plus de 10 % dans l’hexagone, le semis a pris racine.
Deux ans plus tard, les législatives de 86 ne démentiront pas la tendance : 19,3 % contre 9,5 au niveau national. La greffe est confirmée.
L’élection présidentielle de 1988 ne viendra pas ralentir l’ancrage du parti de Jean-Marie LE PEN qui réalise 23,7 % des  voix :  11 points au dessus du score national !

La première tentative municipale date de 1989 : Lucien BROUILLET avec 9.84 % des suffrages ne peut se maintenir au second tour pour un cheveu.   Le refus de Pierre LEROY BEAULIEU  de négocier une  fusion avec la liste FN entrainera néanmoins sa chute et l’arrivée d’un jeune énarque socialiste (Régis PASSERIEUX ) qui fera deux mandats a la tête de la perle noire.

En 1995,  la droite part divisée aux élections municipales : Guy TOURREAU, ancien premier adjoint de Pierre LEROY BEAULIEU  prend la tête d’une liste d’Union au libellé  on ne peut plus explicite : « LISTE  DIVERS DROITE – FRONT NATIONAL ” .  Il réalise un score étonnant de prés de 22% des suffrages ce qui n’ empêchera pas la réélection au premier tour de Régis PASSERIEUX. 

Les législatives de 1993 ( 23.1 % ), les régionales de 1998 , les législatives de 2002 sont de la même veine,  au dessus des 20 %,  avec un premier pic  à l’occasion des présidentielles de 2002 :  Jean-Marie LE PEN réalise alors  32,45 des voix alors que les Français dans leur ensemble ne le créditent que d'un peu plus de 18 points  !  C’est le premier pallier.

En 2004,  les régionales confèrent un score de 23 % au premier tour à Alain JAMET ; Il confirmera en 2010 avec 24,47  %. Marine LE PEN enfonce le clou : 27, 58 % des suffrages  aux présidentielles  de 2012. La même année, France JAMET  porte  la flamme  aux législatives sans transformer l’essai :  22 ,14 % qui permettront la victoire du député socialiste Sébastien DENAJA à l’occasion d’une triangulaire.

Les élections Européennes de 2014  verront la liste  BLEU MARINE battre un nouveau record : 38,41 % !

Record rapidement pourfendu à l’occasion des cantonales de 2015 : 45.23 % des voix !  Et l’ascension n’est pas terminée :
A l’occasion des Régionales de 2015,  le plafond de verre est à deux doigts d’être atteint : 49,7 % des  suffrages , sans réaction de la droite traditionnelle,  trop enclin à ne pas agacer un vivier électoral qui n’a pas encore trouvé de leader naturel icontesté au niveau municipal. 

La tendance au «  dégagisme »  ayant été fatale à Nicolas SARKOZY puis à François FILLON,  dernier en date à pouvoir revenir sur  la règle du cumul des mandats, le candidat Républicain désigné, Gilles D’ETTORE fut  contraint la mort dans l’âme de ne pas croiser le fer aux prochaines législatives.
Avec en ligne de mire les Municipales de 2020 et  afin de ménager tout autant sa monture qu’un électorat qui risque bien de ne pas lui rendre la monnaie de sa pièce, le maire d’Agde n’aura pas  participé, loin s’en faut, au « Front Républicain » pourtant appelé de ses voeux par une majorité des leaders de son parti.

Son abstention assumée à demi-mot ou ” textotée ”  aux plus fidèles,  aura sans doute participé à ce que, dans les faits, la plus Européenne des stations  Touristique  Française ait choisi majoritairement  le parti de ceux qui veulent « détricoter » l’Europe et sa monnaie.

L’opposition traditionnelle  n’aura pas non plus mouillé le maillot à sa juste mesure. Fabrice MUR, pris en tenaille entre son appartenance au PRG, soutien jusqu’au-boutiste de Benoit HAMON,  et sa volonté de ne pas effrayer un électorat de centre gauche,  sera resté quasiment atone à l'occasion de ces Elections Présidentielles.

Les  « mélanchonistes »  agathois  trouvant sans doute un intérêt jubilatoire à partager la stratégie  de la terre brulée de   leur ” Líder Máximo “  auront également fait la courte échelle , par leur abstention à cette victoire sans appel des forces frontistes en Ville d’Agde.

Certains s’en frottent déjà les mains, et nourrissent des desseins municipaux.  Jean Louis COUSIN, longtemps  salarié de la SODEAL, que l’on pensait inféodé au maire d’Agde,  a récemment renversé la table  de la complicité supposée pour croiser le fer avec  Gilles D’ETTORE en affichant un propos belliqueux et de réelles ambitions municipales. 

Les 54, 37 % des suffrages recueillis ce 7 mai 2017 ne devraient pas l’inviter à battre en retraite de si tôt.

La stratégie des uns, la faiblesse des autres, la couardise des plus discrets auront contribué  immanquablement au succès  démocratique et  incontestable de Marine LE PEN et de son parti en Ville d‘Agde.

«   Ils  »   ont gagné !  C’est aujourd’hui une certitude !   En ville d’Agde , comme on dit ” chez  nous ”  ils sont aujourd’hui  «  Chez Eux  » . 

Pas sûr que chacun s’y retrouve !

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