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OCCITANIE - Etude sur la démographie prévoyant une augmentation rapide de la population d'ici 2050

Carte interactive des dynamiques migratoires en France : une étude faisant le lien entre…

Carte interactive des dynamiques migratoires en France : une étude faisant le lien entre contexte économique & déménagement

La Nouvelle-Aquitaine, la Bretagne et l'Occitanie sont les destinations préférées des Français ; tandis que l’Île-de-France et le Nord-Ouest de la France se vident. C’est la conclusion d’une étude publiée par le service de déménagement Move24, que l’on peut consulter sous la forme d’une carte interactive sur ce lien. Cette dernière met en avant les dynamiques migratoires extrarégionales en France à partir d’un échantillon de 34 934 déménagements réalisés en 2016. L'étude révèle une corrélation entre changement de région, chômage, coût du logement, bien-être et contexte politique. L’étude est relayée un mois après la troisième levée de fond de Move24 s’élevant à 13 millions d’euros.

La Nouvelle-Aquitaine (1ère), la Bretagne (2ème) et l’Occitanie (3ème) présentent un taux migratoire extrarégional entrant de plus de 66%, signifiant qu’elles comptent significativement plus de nouvelles arrivées que de départs. À l’opposé, l’Île-de-France (12ème), les Hauts-de-France (11ème) et la région Grand Est (10ème) comptent significativement plus de départs que de nouvelles arrivées avec un taux entrant respectif de 21,8%, 37,0% et 41,6%.

En observant une étude publiée par l’OCDE en 2016 mesurant le bien-être des Français, on se rend compte que toutes les régions au solde migratoire négatif affichent également un index de bien-être inférieur à la moyenne nationale.
En outre, on constate une accumulation de handicaps économiques (taux de chômage et coût du logement élevés) pour les régions en bas du classement à l’instar des Hauts-de- France.

Enfin, cinq régions dont le pourcentage de votes en faveur du FN est supérieur à la moyenne nationale présentent un solde migratoire négatif en faveur des régions “macronistes”.

L’étude met également en avant la proportion de déménagements extrarégionaux de chaque région de France. La Bretagne apparaît comme la région la plus conservatrice avec la plus faible proportion d’habitants ayant quitté leur région (37,1%) ; tandis que l’Île-de-France présente la plus forte proportion de déménagements extrarégionaux (75,3%).

Move24 a également réalisé le classement selon l’ancien découpage administratif. On constate que la restructuration des régions françaises a eu impact positif sur le taux migratoire entrant de la plupart des nouvelles régions. Par exemple, le Limousin atteint le sommet du classement sous la dénommée “Nouvelle-Aquitaine”, alors qu’elle occupe la 8ème place selon l’ancien découpage administratif.

À propos de Move24

Move24 est un service de déménagement basé à Berlin et opérant sur 4 marchés clés en Europe. Move24 prend en charge l’ensemble des services liés au déménagement : de la planification à la commande en passant par le déménagement en lui-même jusqu’à la facturation. En ce qui concerne le déroulement des déménagements, l’entreprise mise sur des entreprises partenaires locales en travaillant avec elles sur le plan technologique et logistique. Move24 réduit ainsi les voyages à vide et autres volumes non utilisés grâce au groupage et l’optimisation des parcours logistiques, ce qui améliore l’efficacité et crée un avantage financier aussi bien pour le consommateur final que pour les partenaires locaux. Move24 Group est co-dirigé par Ante Krsanac et Anton Rummel. L’entreprise a été financée principalement par Philipp Magin, Ronny Lange et Sebastian Moser (fondateurs de Quandoo) ainsi que par les fonds d’investissement Holtzbrinck Ventures, DN Capital, Cherry Ventures et Piton Capital. Depuis octobre 2016 s’ajoute innogy SE, un partenaire opérationnel dans le cercle sociétaire.

Plus d’informations sur le site internet Move24 : https://www.move24.com/fr-fr


Si les dernières tendances démographiques observées se poursuivaient, la population française s'élèverait à près de 74 millions d'habitants en 2050, soit 8,2 millions de plus qu’en 2013. La contribution du solde naturel à la croissance de la population se réduirait très nettement d’ici 2050, limitant la croissance démographique. Ce mouvement concernerait toutes les régions et reposerait sur la forte hausse des décès dans les années à venir, en raison de l’arrivée aux âges de forte mortalité des générations du baby-boom (en France cela correspond aux personnes nées entre 1945 et 1975).

Une croissance forte, mais divisée par deux en 2050

L'Occitanie compterait 6,9 millions d'habitants en 2050 (figure 1), soit 33 800 habitants supplémentaires par an depuis 2013. Cela représenterait une croissance moyenne de 0,5 % par an, contre + 0,3 % pour la France. L'Auvergne-Rhône-Alpes connaîtrait le même rythme d'augmentation de population que l'Occitanie, alors que les Pays de la Loire seraient un peu plus dynamiques (première région de métropole avec + 0,6 % par an). L'Occitanie deviendrait ainsi la 3e région la plus peuplée en 2050, derrière l'Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, alors qu'elle n'est que 5e en 2013 : elle dépasserait la Nouvelle Aquitaine et les Haut-de-France.

Figure 1 – 6,9 millions d'habitants en 2050

Projections de population pour l’Occitanie entre 2013 et 2050

TABLEAU

Cette augmentation de population serait portée quasi exclusivement par l'excédent migratoire. L'excédent naturel diminuerait quant à lui d'année en année, avant de chuter à compter des années 2030, période à partir de laquelle les décès des générations du baby-boom deviendraient particulièrement nombreux. À partir de 2040, la région compterait même plus de décès que de naissances et la croissance démographique serait portée uniquement par l'arrivée de nouveaux habitants. 

Cette croissance serait toujours vigoureuse (+ 25 100 par an entre 2040 et 2050), mais deux fois moins forte que celle observée aujourd'hui (+ 52 800 par an entre 2008 et 2013). La chute du solde naturel expliquerait en partie seulement le ralentissement de cette croissance. L'excédent migratoire aurait aussi tendance à se tasser : le nombre d'arrivées de nouveaux habitants serait plutôt stable du fait de la stagnation de la population jeune ailleurs en France, ce qui contribuerait moins à alimenter les migrations vers la région ; alors que le nombre de départs continuerait d'augmenter en lien avec la croissance de la population d'Occitanie. 

Un vieillissement de la population moins rapide qu'ailleurs

L'augmentation du nombre d'habitants concernerait toutes les classes d'âge dans la région. Elle serait néanmoins surtout portée par les seniors (65 ans ou plus), dont l'effectif augmenterait de 0,9 million d'ici 2050 (figure 2). Le nombre de personnes de moins de 20 ans (+ 0,1 million) et de 20 à 64 ans (+ 0,2 million) augmenterait peu en effet. Les seniors représenteraient ainsi 29 % des habitants de la région en 2050, contre 20 % en 2013 (respectivement 27 % et 17,5 % en France).

Figure 2 – Une forte augmentation des 65 ans ou plus d'ici 2050

Pyramides des âges d’Occitanie en 2013 et 2050

PYRAMIDES

La population des moins de 65 ans continuerait néanmoins d'augmenter en Occitanie, alors qu'elle baisserait en moyenne en France. L'arrivée de nouveaux habitants, et parmi eux des jeunes, permet en effet de limiter l'augmentation du poids des seniors par rapport aux autres régions : de 4e région de métropole la plus âgée en 2013, l'Occitanie serait 7e en 2050.

La forte augmentation du poids des seniors est largement due à l'arrivée aux grands âges des générations du baby-boom. Cet effet est accentué par l'augmentation de l'espérance de vie de la population (encadré) : dans le scénario central, l'espérance de vie serait de 86,4 ans pour les hommes et 89,6 ans pour les femmes en 2050 dans la région (contre 78,7 et 84,7 ans en 2013).

Une concentration toujours plus forte dans la Haute-Garonne et l'Hérault

À l'exception des Hautes-Pyrénées dont la population diminuerait à l'horizon 2050, tous les départements d'Occitanie gagneraient de nombreux habitants (figure 3 et figure 4). La Haute-Garonne, le Tarn-et-Garonne et l'Hérault se distingueraient avec une croissance démographique supérieure à la moyenne régionale : la Haute-Garonne serait même le 2e département de métropole le plus dynamique avec une croissance de 0,8 % par an (derrière la Haute-Savoie).

Figure 3 – 40 % de seniors dans le Lot en 2050

Population par département d’Occitanie en 2013 et projections en 2050

POPULATION

Figure 4 – Seules les Hautes-Pyrénées perdraient des habitants d'ici 2050

Évolution annuelle moyenne de la population par département entre 2013 et 2050 (en %)

EVOLUTION

La concentration des habitants dans les deux départements déjà les plus peuplés en 2013 se poursuivrait ainsi, en lien avec l'expansion des aires urbaines de Toulouse et Montpellier : la Haute-Garonne et l'Hérault regrouperaient 45 % des habitants de la région en 2050, contre 42 % en 2013. 

Seuls la Haute-Garonne et l'Hérault compteraient plus de naissances que de décès en 2050

Cette concentration toujours plus importante des habitants s'expliquerait en premier lieu par l'excédent naturel (figure 5) : en Haute-Garonne et dans l'Hérault les naissances seraient plus nombreuses que les décès d'ici 2050, alors que pour les autres départements de la région ce sont les décès qui seraient plus nombreux. La Haute-Garonne et l'Hérault attirent en effet beaucoup de jeunes, notamment pour les études, qui devraient être nombreux à donner naissance dans le département.

Figures 5 et 6 – Un excédent naturel uniquement en Haute-Garonne et dans l'Hérault

Décomposition entre solde naturel et solde migratoire de l’évolution annuelle moyenne de la population 2013-2050

DECOMPOSITION

Pour la Haute-Garonne, le solde naturel serait le premier moteur de croissance, il expliquerait 70 % de l'augmentation du nombre d'habitants entre 2013 et 2050. Le solde migratoire deviendrait même presque nul en 2050 : les départs d'actifs et de seniors vers un autre département augmenteraient nettement, alors que les arrivées seraient plutôt stables. 

Dans les autres départements d'Occitanie, la croissance démographique serait surtout tirée par l'arrivée de nouveaux habitants (figure 6). Tous les départements de la région auraient en effet un excédent migratoire important sur la période 2013-2050, supérieur à la moyenne française. Cet excédent aurait tendance à s'accroître avec le temps (sauf pour l'Hérault, le Tarn-et-Garonne et la Haute-Garonne), car ces autres départements sont surtout attractifs pour des personnes d'âge plutôt élevé. 

Le Lot se distinguerait avec le déficit naturel le plus fort entre 2013 et 2050, mais aussi l'excédent migratoire le plus élevé (le 4e des départements français). Le solde migratoire et le solde naturel sont cependant en partie liés : dans le Lot, les trois quarts de l'excédent migratoire entre 2013 et 2050 seraient en effet dus aux migrations des personnes de 40 ans ou plus. Ces nouveaux arrivants, n'appartenant plus aux tranches d'âge les plus fécondes, feraient mécaniquement baisser le solde naturel du Lot. De plus, comme ils seraient toujours relativement peu nombreux à partir aux âges élevés, ils contribueraient ainsi à faire augmenter le nombre de décès. Inversement, la Haute-Garonne continuerait à perdre des habitants en fin de vie active ou à la retraite. Ces personnes qui, pour beaucoup d'entre elles, auraient eu leurs enfants dans le département puis le quitteraient pour s'installer ailleurs à un âge avancé, contribueraient ainsi surtout à la hausse des naissances en Haute-Garonne, mais non des décès. 

La population d'âge actif diminuerait dans neuf départements d'ici 2050

Le nombre de seniors augmenterait fortement dans tous les départements de la région : de 35 % pour les Hautes-Pyrénées à 96 % pour le Tarn-et-Garonne. A contrario, le nombre de personnes d'âge actif (de 20 à 64 ans) n'augmenterait que dans quatre départements (Haute-Garonne, Hérault, Tarn-et-Garonne, Pyrénées-Orientales) et diminuerait partout ailleurs. Plus d'un tiers des habitants auraient ainsi 65 ans ou plus dans sept départements en 2050 (Lot, Aveyron, Aude, Ariège, Gers, Pyrénées-Orientales, Lozère) (figure 7).

Figure 7 – La Haute-Garonne parmi les plus jeunes départements de France en 2050

Part des 65 ans ou plus dans la population en 2050 par département (en %)

POP

Ces différences d'évolution selon l'âge de la population renforceraient les disparités actuelles. Le Lot, département le plus âgé d'Occitanie en 2013 (et 2e plus âgé de France après la Creuse), serait celui dont la part des seniors augmenterait le plus (+ 14 points en 2050 par rapport à 2013). La Haute-Garonne, département de la région qui compte déjà le moins de seniors en 2013, serait celui où leur part augmenterait le moins (+ 6 points). Classé 11e département de métropole avec le moins de seniors en 2013, il passerait 3e en 2050, derrière la Seine-Saint-Denis et le Rhône.

La Haute-Garonne serait le seul département d'Occitanie à compter plus de jeunes de moins de 20 ans que de seniors en 2050, quand le Lot compterait 2,4 seniors pour 1 jeune de moins de 20 ans. 

Les migrations selon les âges expliquent les forts écarts de vieillissement des territoires : les départs des jeunes (souvent pour les études supérieures) et/ou les arrivées de personnes âgées sont importants dans les départements qui vieillissent le plus vite. 

Encadré

Hypothèses et scénarios démographiques

Le modèle Omphale permet de réaliser des projections de population infra-nationales en faisant évoluer d’année en année les pyramides des âges des différents territoires. L’évolution de la population par sexe et âge repose sur des hypothèses d’évolution de trois composantes : la fécondité, la mortalité et les migrations. Les hypothèses d’évolution formulées sont réunies au sein d’un scénario démographique. Le scénario central reproduit les différentes tendances observées sur le passé récent (2011 à 2015) : solde migratoire de la France avec l’étranger de + 70 000 par an, fécondité de 1,95 enfant par femme et évolution de la mortalité parallèle à la tendance nationale. Les projections ne doivent pas être assimilées à des prévisions : les hypothèses retenues ne sont pas probabilisées.Le scénario « population haute » combine les hypothèses hautes de fécondité, de migrations avec l’étranger et d’espérance de vie. La population atteindrait alors 7,5 millions en Occitanie en 2050, soit 49 400 habitants supplémentaires par an (figure 8).Le scénario « population basse » combine les hypothèses basses de fécondité, de migrations avec l’étranger et d’espérance de vie. La population atteindrait alors 6,4 millions en Occitanie en 2050, soit 20 230 habitants supplémentaires par an.

Figure 8 – De 6,4 à 7,5 millions d'habitants en 2050 selon les scénarios

Évolutions passée et projetées de la population d’Occitanie selon trois scénarios (en nombre d’habitants)

EVOLUTION(1)

 

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