Droit

Georges Frèche : 7 ans après sa mort, ils lui rendent hommage

24 octobre 2010Georges Frêche rentre d'un voyage en Chinece jour d'automne. Vers 19h00, il…

24 octobre 2010

Georges Frêche rentre d'un voyage en Chinece jour d'automne. Vers 19h00, il est à l'hôtel de région quand il décède d'un arrêt cardiaque. Une ambulance emmène son corps au complexe funéraire de Grammont. Une rose rouge est posée sur son cercueil.

Des centaines de persones assistent à ses obsèques dans et devant la cathédrale Saint Pierre le 28 octobre 2010. Georges Frêche restera pour beaucoup le maire emblématique de la ville de Montpellier qu'il dirigera pendant près de 30 ans, le président de l'agglomération et enfin le président de la région Languedoc-Roussillon qu'il baptise un temps Septimanie.

 

Hommage discret 7 ans après jour pour jour

La statue de Georges Frêche est installée devant le lycée hôtelier qui porte son nom dans le quartier du Millénaire et ce 24 octobre date aniversaire de sa mort, une cinquantaine de personnes a fait le déplacement.

Claudine Frêche l'épouse de Georges Frêche est présente une rose à la main. Claude Cougnenc le directeur de cabinet de tous les mandats, le directeur des services de la région, l'un des fidèles prononce quelques mots devant le petit groupe : « Georges Frêche avait vingt ans d’avance, quand il a courageusement dénoncé à l’époque les financements occultes au sein de son parti, le PS, quand il a lancé les chantiers architecturaux futuristes, quand il a opté pour le tramway, quand il a créé le Corum, etc. L’œuvre bâtie de Georges Frêche est exemplaire ».

Président de Georges Frêche l’Association, Claude Cougnenc raconte volontiers cet incroyable épisode : « J’ai passé quarante années avec lui, vous savez, j’en sais des choses, j’en connais des anecdotes, comme le jour où je lui ai annoncé qu’un recours du ministère de la Défense bloquait le projet de construction du Corum, que la procédure judiciaire serait longue. Il m’a dit de prendre deux billets d’avion pour partir de suite à Paris. Georges Frêche a débarqué au ministère de la Défense, a fait irruption dans le bureau du ministre Charles Hernu qui écoutait des visiteurs, qu’il a mis dehors pour le recevoir, l’écouter et faire annuler l’arrêté en question ! ».

Un grand homme

Que Georges Frêche soit un grand homme ne fait aucun doute pour Claude Cougnenc : « À Montpellier, il a inventé la démocratie participative, lancer les plus grands chantiers qui font encore l’actualité, réglé les aléas climatiques et les inondations avec le recalibrage du fleuve le Lez, il a construit des logements sociaux, des écoles etc. Les grands historiens et les grands politiques ne se trompent pas, lorsqu’ils disent qu’il était le plus grand maire de la deuxième moitié du 20ème siècle. Georges Frêche n’a besoin de personne pour être réhabilité ».

Et aussi un personnage

Le président de l'ex Languedoc-Roussillon, exclu du PS, est l'auteur de nombreux dérapages verbaux dont voici un florilège : 

– Juin 2000 : “Ne vous inquiétez pas pour la dame, elle n'a que les oreillons et on lui tient les oreilles au chaud” (à propos d'une femme en tchador, lors de l'inauguration du tramway de Montpellier). “Ici, c'est le tunnel le plus long du monde: vous entrez en France et vous sortez à Ouarzazate” (beaucoup de maghrébins résidant dans la zone du terminus du tram). 

– Février 2005 : M. Sarkozy ? Un “grand mamamouchi aux talons compensés“. 

– Avril 2005 : “J'espère qu'il sera meilleur que l'autre abruti (ndlr: Jean Paul II). Celui-là, on le jugera sur le mariage des prêtres et la capote” (après l'élection du nouveau pape Benoît XVI). 

– Novembre 2005 : “Je me demande si ce ne sont pas les flics qui, comme en mai 1968, mettent le feu aux bagnoles” (lors de l'inauguration d'une mosquée). Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, porte plainte et saisit le ministre de la Justice afin qu'il déclenche des poursuites. La condamnation de M. Frêche a été annulée en cassation en 2008. 

– Novembre 2005 : Il qualifie de “gugusses” les parlementaires socialistes ayant proposé l'abrogation de l'article de loi sur les rapatriés et les harkis. En plein conseil régional, il entonne le chant colonial: “c'est nous les Africains qui revenons de loin”. 

– Février 2006 : “Vous êtes allés avec les gaullistes (…). Ils ont massacré les vôtres en Algérie et encore, vous allez leur lécher les bottes! (…) Vous êtes des sous-hommes, vous n'avez aucun honneur!” (s'en prenant à des harkis) 

– Juin 2006 : il compare sa ville à un “poste avancé de Tsahal“, l'armée israélienne (en référence à la présence d'artistes de ce pays au festival Montpellier Danse). 

– Novembre 2006 : “dans cette équipe (ndlr: de football), il y a neuf Blacks sur onze. La normalité serait qu'il y en ait trois ou quatre (…). S'il y en a autant, c'est parce que les Blancs sont nuls (…). Bientôt, il y aura onze Blacks. Quand je vois certaines équipes de foot, ça me fait de la peine“. 

– “Voter pour ce mec en Haute-Normandie me poserait un problème, il a une tronche pas catholique“, a-t-il dit à l'adresse de Laurent Fabius, d'origine juive, selon L'Express. Des propos confirmés le 27 janvier par l'entourage de l'élu. 

 

Nicollin: «Frêche, un mec extraordinaire»

Les deux hommes regardaient mutuellement leurs kilos perdus. «Regardez comme il est maigre, clamait Georges Frêche à la cantonade à destination d'un Louis aminci. Quand il bande, il voit sa quéquette ! Vingt ans que ça ne lui était plus arrivé !» Son entourage se bidonnait. Une franchise abrupte dans un monde policé qu'il partageait avec Louis Nicollin décédé en début d'été.

«Nicollin, c'est mon pote !» redira Georges Frèche une dernière fois. Ayant fait connaissance en 1977, les deux hommes se trouveront vite des tas de points communs : franchise, camaraderie, pugnacité. Louis Nicollin ne cachait d'ailleurs pas son admiration pour l'homme politique :  «C'est un mec extraordinaire. Regarde comment il a transformé Montpellier et la région ! C'est pas beau, ça ?» Des potes, des mecs qui auront marqué le paysage languedocien pendant plus de 30 ans.

 

 

 

 

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