BRESCOU : Un marché de dupes !

Que penseriez-vous de locataires qui pendant des années ont réclamé, sans résultat, à leur propriétaire bailleur de réaliser les travaux d’urgence nécessaires à la sauvegarde de l’appartement qu’ils occupent et qui, un beau matin, décident d’acheter le dit appartement en espérant que, désormais, l’ancien propriétaire les aidera financièrement à exécuter les travaux ?

Vous allez conclure tout naturellement qu’ils sont bons pour la camisole.
Eh bien, savez-vous que ce tour de force, la majorité du conseil municipal vient de le réaliser en se portant acquéreur du fort Brescou.
Jusqu’à ce jour, Brescou était propriété d’Etat et appartenait à ce titre au patrimoine public.
Depuis le début de l’été, le pouvoir en place a entrepris de se désengager des charges qui pèsent sur le budget national en « refourguant » aux collectivités locales le maximum de bâtiments classés dont il a la charge.
Il s’agit encore là d’une conception dévoyée de la décentralisation.

En ce qui concerne le fort Brescou, les pouvoirs publics, depuis des années, n’assument que partiellement leur rôle, si bien que la Commune d’Agde, suite à un arrêté de péril, a du engager à titre préventif des travaux de confortation des bâtiments. Le montant des travaux qui devaient être refacturés à l’Etat s’élevaient à 72 239 euros.

Monsieur le Maire, volant donc, sans le dire, au secours de la politique nationale, a demandé à son conseil de passer l’éponge sur la dette de l’Etat. En contrepartie, la ville devient propriétaire des lieux et supportera désormais toutes les charges s’y attachant, y compris celles, énormes, de réfection complète des bâtiments (à moins qu’elle ne veuille les laisser partir en ruines).

C’est d’ailleurs le chemin que cela va prendre, puisque l’histoire ne s’arrête pas là.
Le maire a en effet fait savoir qu’il allait balancer le bébé avec l’eau du bain (de mer) à la Communauté d’Agglomération Hérault Méditerranée en espérant ainsi toucher des subsides… d’Etat (!!!???) à travers le contrat d’agglomération.
La communauté d’agglo n’a pas des finances si florissantes qu’elle puisse tout se permettre. Et, en matière patrimoniale, elle a déjà d’autres chats à fouetter (Site Molière à Pézenas, Châteaux de Castelnau de Guers et de Montagnac, château Laurens…) sans s’encombrer de nouveaux gouffres financiers. Le fort Brescou va donc doucement finir par sombrer.
A moins qu’il n’y ait une anguille sous le rocher , car, le maire, interpellé par Didier Denestèbe, a refusé d’ajouter à la délibération de cession que la commune s’interdisait d’aliéner Brescou au profit de particuliers. Il a simplement précisé qu’il n’avait, aujourd’hui, aucune intention de le privatiser… Et demain ?…

Antoine Allemand
Qui est-ce ? – Fiche TrominosCap : https://www.herault-tribune.com/?p=p04&action=view&Tr_Id=18