Droit

Agde - Notre hôpital privé d'urgences !

Le Collectif de conquête de moyens pour l'hôpital d'Agde s'est réuni, le 5 mai,…

Le Collectif de conquête de moyens pour l’hôpital d’Agde s’est réuni, le 5 mai, à Agde. Des syndicalistes de l’hôpital du bassin de Thau ont rendu compte de la réunion du conseil d’administration qui s’était tenu la veille, à Sète, en présence du président du CA, Gilles D’Ettore et de représentants de l’Agence régionale d’hospitalisation. C’était la première fois que l’ARH envoyait des représentants. Preuve que l’action du Collectif commence à porter.
La réunion du CA a permis de faire ressortir une évidence : le nouvel hôpital, construit face au lycée Loubatières, sera privé du service polyvalent de consultations non programmées. Autrement dit : pas d’urgences ! C’est-à-dire que nous retrouverons la même situation qu’aujourd’hui ou presque. Les locaux et les matériels seront neufs ! Mais serviront-ils ? Les syndicats de personnels ont dit qu’ils refuseraient de travailler si les moyens assurant la sécurité des usagers ne sont pas là. Or, que propose l’ARH : 46 nouveaux postes. Le président du CA et également maire d’Agde est ravi. Il l’a dit lors du conseil d’administration. Pour lui, l’effet d’annonce de 46 nouveaux postes est sans doute suffisant pour se faire réélire mais qu’en pense la population dont le sort ne va pas changer du tout ? À Gilles D’Ettore qui se gargarise des 46 postes à venir, nous pouvons rétorquer que si nous obtenons les urgences, nous aurons beaucoup plus de postes encore. De surcroît, il faut aussi tenir compte de l’annonce qui a été faite au CA sur les économies à réaliser sur l’hôpital de Sète, cela représente une dizaine de postes. Donc 46 moins 10 égalent 36. Pas de quoi faire fonctionner, même a minima, le futur hôpital.
Une information émanant du syndicat des urgentistes fait état de la possibilité que l’hôpital ne soit en réalité qu’une maison médicale, c’est-à-dire un endroit où les médecins libéraux viendront assurer leurs gardes, de manière volontaire. Le service public sera donc livré à la médecine libérale. Il faut savoir que, sauf dans de rares cas, les maisons médicales ferment partout en France car leur fonctionnement dépend du bon vouloir des praticiens de ville… Or, leur code de déontologie ne les oblige plus à prendre des gardes.
Loin de moi l’idée de dénigrer les médecins libéraux dans l’exercice de leur métier qui, dans certains quartiers, relève du sacerdoce. Mais, le service public de santé, c’est autre chose. Il ne dépend pas du bon vouloir des médecins mais d’une éthique du service à rendre à la collectivité. Il n’y entre pas la loi du profit ni celle de la convenance personnelle qui fait, qu’aujourd’hui, il est difficile de trouver une pharmacie ouverte le dimanche ou un médecin de famille disponible la nuit.
Chaque usager sait que l’hôpital public est le recours de tous ceux qui ne disposent pas de revenus suffisants pour avoir accès à une médecine qui devient de plus en plus chère et de moins en moins remboursée. Mais c’est également le lieu où toute personne peut trouver, à tout instant, un secours. Le problème c’est la permanence des soins.
Le président du CA et les représentants de l’Agence régionale d’hospitalisation sont sur la même ligne : celle de l’ouverture progressive. Mais c’est le plus mauvais service à rendre à notre hôpital. En effet, si la première année, la fréquentation n’est pas suffisante, il sera facile pour l’ARH de ne plus allouer les moyens nécessaires. Or, comment attirer de nombreux patients si l’hôpital ne dispose pas des atouts d’un véritable service hospitalier ? C’est un piège que nous saurons déjouer.
Plus que jamais la population d’Agde doit se montrer combative. A ce sujet, une lettre ouverte a été diffusée aux différents médias après avoir été envoyée à Gilles D’Ettore et à la directrice de l’ARH. Une pétition demandant des moyens en personnels pour fonctionner va être proposée à la population et des membres du Collectif vont aller à la rencontre des élus des communes avoisinantes concernées : Vias, Marseillan, Bessan, Saint-Thibery…
Seule note d’optimisme : la maison de retraite des Oliviers serait reconstruite sur le même emplacement. Il s’agit d’une annonce non officielle mais elle semble confirmée par plusieurs sources. En attendant la reconstruction, que vont devenir les personnes qui sont accueillies, actuellement, à la maison de retraite d’Agde ? Celle, qui est en construction à Vias, n’a pas suffisamment de lits et accueillera en priorité les Viassois. A-t-on misé sur la régulation naturelle, comme certains syndicalistes l’avancent. Gouverner c’est prévoir, ce n’est pas espérer une nouvelle canicule !
Soyons vigilants, prochaine réunion le samedi 20 mai, à 14 heures, salle Terrisse, maison du Cœur de Ville à Agde. Pour tout contact : 0467001721.

Geneviève Confort-Sabathé (Pour le Collectif)

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