Faits divers

Agde - Parce que nous sommes de grands démocrates !
Compte rendu de Conseil Municipal par Antoine Allemand

« Parce que nous sommes de grands démocrates ", j'accepte que Monsieur Denestebe pose…

« Parce que nous sommes de grands démocrates “, j’accepte que Monsieur Denestebe pose ses deux questions orales, alors qu’il n’a le droit d’en poser aucune. »
C’est sur cette preuve manifeste de sa grandeur et de sa magnanimité que votre maire, sous l’œil de la caméra de TV Flamingo, a souhaité ouvrir la 8ème séance de conseil municipal de l’année.
S’il commence à prendre ses désirs pour des réalités, il est temps qu’il se fasse psychanalyser.
Peu importe.
Confondu par tant de compréhension démocratique, Didier Denestebe y est allé de son petit couplet de mise en jambes.

Tout le monde ne l’entend pas de la même oreille :

La première question orale portait donc sur l’arrivée à échéance du contrat Nicollin et faisait état du souci des salariés quant à leur avenir et des usagers quant au ramassage des ordures ménagères.
Votre maire, désormais très humble, admet que « Pour le tri sélectif, la mise en œuvre a été incontestablement problématique, de même que la communication », mais, poursuit-il « nous sommes sur le bon chemin .»
Quant à connaître l’avenir, « il ne (lui) appartient pas de porter à ce conseil des informations sur des décisions qui doivent être collectivement prises par le SICTOM où nous saurons nous faire entendre…Il y aura une commission d’appel d’offres pour choisir le titulaire (du nouveau contrat) et, ( encore une fois), nous saurons nous faire entendre…Aucune appréhension à avoir pour la suite des contrats de travail.»
Cette affirmation de volonté forte est à mettre en parallèle avec la remarque faite, plus tard en séance, par Régis Passerieux : « Lorsque vous dites aller manifester avec les commerçants, cela correspond à un niveau de déresponsabilisation qui atteint les sommets si vous n’êtes même pas capable de peser sur les décisions du SICTOM alors que vous êtes président de l’agglo et qu’Agde est le principal partenaire de ce SICTOM.»
Elle est aussi à rapprocher d’une autre sortie de votre maire : « Comme disait ma grand’mère, parfois il vaudrait mieux être sourd que d’entendre. »

Des félicitations en pointillés

Dans sa 2ème question orale, Denestebe demande que les 2 agents de la Police Municipale qui ont été agressé au cours d’une intervention cet été et qui ont été félicités pour leur action par le commandant Z…* de la Police Nationale, soient décorés de la médaille de la ville.
C’est l’adjoint à la sécurité qui répond : « Je les ai félicités et remerciés de vive voix et le 13 juillet une note leur a été adressée. Lors du procès la ville d’Agde se portera partie civile. » et votre maire qui complète : « Je souhaite (chose dont il ne se prive pas d’habitude) qu’on ne cite pas en public des noms de fonctionnaires. »
• * Très respectueux des lubies du premier magistrat de la ville, j’ai remplacé par des points de suspensions le nom du commandant Zannettacci de façon à lui garantir l’anonymat.

Des réserves sur le Cas Piscol …

Votre maire demande que le conseil approuve « sans réserve » le projet d’aménagement de la ZAC du Capiscol et, plus particulièrement, le traitement qui y sera réservé aux eaux de ruissellement.
Didier Denestebe déclare qu’il refuse de participer « à cette pantomime » : « Après un appel d’offres faussé…la mise à disposition insuffisante de terrains pour des équipements publics…la solution qui consiste à envoyer le liquide sous pression dans une canalisation qui traversera la voie ferrée avant de se jeter dans un réservoir de régulation ne parait pas satisfaire aux exigences de sécurité maximale…le trop plein se déversant dans le Rieu Mort et donc le Bagnas n’apparaît pas comme la solution la plus rassurante en terme d’écologie et de risque de pollution…Aujourd’hui les promoteurs ont adopté une ligne de conduite et vous calquez la votre sur eux. »
Passerieux enchaîne : « Dans la précipitation, ce sont les intérêts privés qui l’emportent… Vous faites une politique d’urbanisme à la hussarde, vous menez ça comme une charge de CRS… »
Et d’Ettore, la main sur le cœur et le petit doigt sur la couture, d’affirmer : « J’ai beaucoup de respect pour les CRS mais je n’ai jamais mené une CRS…Cette ZAC va présenter une urbanisation maîtrisée et harmonieuse…6000 m2 pour des établissements publics sont en train d’être négociés… »
Et si la négociation n’aboutit pas ?…

…mais l’unanimité pour les Cayrets dont plus personne ne veut.

Et le voilà qui poursuit, même si ce n’était pas le sujet, : « Le développement on le maîtrise : on a mis les pouces sur la Prunette (traduisez : on s’est mis le doigt dans l’œil) et aujourd’hui on assume complètement cela…C’est vous (Passerieux) qui êtes à l’origine du plan d’ensemble des Cayrets ( !!!), nous, nous allons végétaliser le quartier »
Passerieux veut s’en défendre : « J’ai lancé le plan d’ensemble des Cayrets, mais, le plan de détail, c’est vous qui l’avait établi et qui en portez la responsabilité. » Mais madame Denolly, s’écriant « C’est pas vrai ! C’est pas vrai ! » vient au secours de son maire qui trouve cela « un peu fort de café. »
Pour finir Passerieux demande « de distribuer, à la prochaine séance, toutes les délibérations concernant les Cayrets. » (Il peut toujours rêver).

• C’est à y perdre son latin : depuis 4 ans qu’ont commencé à surgir les premières réalisations sur le secteur, votre maire se gargarisait du magnifique travail qu’il réalisait là et revendiquait la paternité du projet que son prédécesseur n’avait, à ses dires, fait qu’esquisser.
Aujourd’hui, devant l’ampleur du désastre, la laideur de ce qu’il avait présenté en son temps comme le « meilleur de l’esthétisme », la sur densification, l’absence de tout espace vert et de tout service public, voilà qu’il retire l’échelle : il n’y est plus pour rien (Sur ce sujet, l’article de la majorité municipal -sans « e »- en page 36 du dernier journal de la ville est un sommet d’hypocrisie et une accumulation de fausses vérités qui devraient faire honte à ses auteurs).
Ne soyons pas toujours négatifs. Tiens, je vais faire deux suggestions pour améliorer le secteur :
1- en ce qui concerne les équipements publics : à la cathédrale qui s’ennuie au milieu de son rond-point, on pourrait adjoindre une réduction à l’échelle de la caserne Mirabel, une maquette du futur groupe scolaire du Littoral et un mini centre aquatique. Ainsi les détracteurs n’auraient plus rien à redire.
2- Pour ce qui est de « végétaliser » (j’espère que vous appréciez le néologisme), ça va être un peu plus duraille vu que l’espace manque. Aussi pourrait-on, à moindre coût, imposer que les façades soient toutes peintes en vert ou au moins en tenue camouflée, et, pour un peu plus cher, on pourrait demander aux artistes qui ont travaillé sur le rond-point voisin de dessiner des arbres ou des plantes sur les façades les plus visibles; arbres ou plantes méditerranéennes s’entend, pour éviter d’avoir à trop arroser.

Pour les ronds-points, faisons simple !

En dehors de la place Leroy Beaulieu, dénomination acceptée par tous (y compris par l’opposition ce qui a eu l’air de déplaire à votre maire), on ne s’est pas trop foulé pour trouver des appellations.
Ainsi le rond-point qui porte la cathédrale en réduction s’appellera désormais rond-point de la cathédrale, celui qui porte l’éphèbe, rond-point de l’éphèbe, celui qui se trouve en prolongement de la rue de la chevrette, rond-point du cabri et « là où nous avons dessiné les trompe-l’œil, rond-point de…l’archipel.»
Comme quoi la politique de l’archipel n’est faite que de trompe-l’œil et de faux semblants.

La SEBLI n’est pas la SPA*

Comme il s’agit d’entériner la vente d’un immeuble à la SEBLI, Passerieux fait remarquer que, depuis quelques mois, les sociétés d’économie mixte telles que la SEBLI ne seraient plus susceptibles d’intervenir directement et devraient être mises en concurrence. Selon lui la création d’une SPA constituerait le seul outil utilisable et efficace en la matière.
Sa suggestion est balayée d’un revers de main par d’Ettore qui ironise: « Si le Conseil Général vous désigne, vous viendrez en discuter devant la Communauté. »…Peut-être qu’il a compris que la SPA retourne de la compétence du SIVOM au même titre que la fourrière.
* Société Publique d’Aménagement.

Nouvelle loi littorale

Denestebe réitère sa demande de création d’une commission de surveillance des ventes et acquisitions foncières de la municipalité.
Il s’étonne en effet qu’un terrain en zone inconstructible à l’intérieur des terres soit vendu à 100 € le m2 alors que 3 délaissés, situés en première ligne de la plage et contigus à une construction en résidence principale (donc constructibles suivant la règle de continuité), soient cédés pour seulement 17 € le m2.
L’adjoint aux finances donne une réponse qui n’explique pas la disparité de traitement : « ce sont des terrains non constructibles », et votre maire renchérit là-dessus : « La bande littorale est inconstructible et vous le savez bien »
Affirmation qui, si elle était avérée, le classerait lui-même parmi les hors-la-loi.

Au cas où vous auriez déjà vu une santé qui se porte mal…

Votre maire est heureux de vous apprendre que « la santé du golf se porte bien »

L’extension des réseaux d’assainissement

Est présentée comme une des actions majeures de la municipalité qui va « effectuer le maillage du secteur Baluffe-Guiraudette-Littoral »
En fait de maillage, les mailles sont très larges puisqu’elles ne concernent que les seuls chemins de Baluffe (fin 2006 – 200000 € de travaux programmés) de Guiraudette et du Littoral (pour 2007 et 2008), tout l’intérieur du périmètre étant renvoyé… à plus.
Didier Denestebe fait remarquer que le gros de la programmation (1 700 000 € ) portera sur les exercices comptables d’après élections.
Cela n’a l’heur ni d’émouvoir nos élus, ni d’ébranler leur action majeure.

Après la crèche inondable, le groupe scolaire à vocation aquatique

On passe au vote l’attribution de marchés du futur groupe scolaire du littoral.
Denestebe s’offusque du fait que l’on attribue des marchés alors qu’il n’y a pas de permis de construire délivré et que les modifications du POS et de la ZPPAUP, sans lesquelles la construction ne pourrait se faire, ne sont pas entérinées par l’Etat.
Il est rejoint sur sa position par Passerieux qui dénonce lui aussi l’incohérence à vouloir bâtir dans une zone inconstructible, alors qu’on pourrait le faire ailleurs, et qui souligne le danger qu’il y a à modifier la zone protégée.
G. d’Ettore justifie la modification de la ZPPAUP par le fait que « c’est nous qui l’avons votée ». Il reproche à Passerieux de l’accuser de vouloir « écraser les petits oiseaux ( ??) », il s’engage à « replanter des plantations (sic) dans un endroit où il n’y a jamais eu grand’chose…Nous sommes déterminés à construire à cet endroit, nous irons jusqu’au bout et nous ferons un centre aquatique parce qu’on a une piscine tournesol qui a trente ans. » et il menace : « Si vous allez devant les tribunaux, vous vous retrouverez devant les Agathois »
Réponse sans nuance de Passerieux : « L’école sert de prétexte à ce qu’il y a derrière : on n’a jamais vu d’équipements publics sans qu’il n’y ait ensuite d’habitat individuel.»
Denestebe enfonce le clou : « Je ne veux pas être dupe de la manœuvre qui consiste à mettre en avant la construction d’un groupe scolaire attendu par tous, ce afin de forcer la décision publique d’un changement de POS et de ZPPAUP pour un centre nautique aux financements et à la priorité plus discutable…Ne tentez pas votre manœuvre puérile habituelle consistant à faire l’amalgame entre ma position respectueuse du bon sens et des procédures et une opposition à la création d’un nouveau groupe scolaire …auquel je suis bien évidemment favorable »
D’Ettore conclut cet échange : « Je n’ai jamais polémiqué sur cette affaire (et pour cause), je continue à avoir plus envie qu’auparavant à faire aboutir ce dossier. »

Accessoirement

On apprend de la bouche de votre maire qu’il « ne mange jamais à la cantine » et que l’arbre de noël est destiné aux enfants de « douze ans au plus et pas de douze ans et plus ».
Dans la foulée, il fait voter une subvention à la Société “Nationale” de Joutes Agathoise au lieu de Société “Nautique”et, comme Didier Denestebe ironise sur sa (mé)connaissance des associations locales (de la même façon que d’Ettore avait ironisé lors du dernier conseil sur la confusion faite par Passerieux entre les deux clubs de boxe), il prend la mouche : « Vous n’avez que ça à faire avec votre Parti Agathois » (tiens ! ça a l’air de le gêner)

Avec des statuts à géométrie variable on peut voir grand :

Le maire propose la modification de statuts de la Communauté d’Agglo, sans aucune importance à l’en croire.
Denestebe s’inquiète que le passage de « compétence optionnelle en compétence supplémentaire » des équipements culturels s’accompagne d’une modification du libellé plus général qui pourrait entraîner un désengagement de l’agglo sur le château Laurens et le fort Brescou.
Il se voit rétorquer : « Cela n’intéresse pas grand monde …ce sont des allégations dont je vous laisse la paternité…Ma priorité, c’est le centre aquatique, je le revendique »
Et H. Couquet de renchérir : « Vous ne voyez même pas ce qui est important. Ce qui est important c’est que l’OMT et l’office de tourisme échappent au contrôle de l’agglo. »
(NDLR : Effectivement, l’adjoint aux finances peut se réjouir : alors que l’office de tourisme de Pézenas est subventionné par l’agglo, celui d’Agde ne l’est pas…Quant au « contrôle », votre maire n’est-il pas président ? )
Passerieux ajoute que l’agglo n’a « pas de politique suivie » d’autant qu’il y a « une négociation permanente des compétences. » . Il reçoit en réponse : « Votre communauté , c’était le foutoir le plus total, tout comme cette mairie (aujourd’hui ou hier ?) . Aujourd’hui nous sommes dans le concert des grands ( !!!)»

Bien reçus peut-être mais fin de non recevoir sûrement :

Le compte rendu des décisions que prend tout seul le maire en vertu de la délégation qu’il a reçue du Conseil ne devrait, a priori, soulever aucun problème. Et pourtant, Didier Denestebe relève que, pendant une dizaine de jours, les « personnalités » du festival de cinéma ont été hébergées aux frais de la commune.
Rien de plus normal, à priori.
Il s’étonne cependant qu’il ait eu jusqu’à 80 chambres réservées pour une même journée.
En guise d’explication votre maire lève la séance : « Le cinéma, c’est vous qui le faites. Bonsoir à tous et à bientôt »

Antoine Allemand
Qui est-ce ? – Fiche TrominosCap :
https://www.herault-tribune.com/?p=p04&action=view&Tr_Id=18

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