Faits divers — Saint-Thibéry

SAINT THIBERY - Stupeur au zoo, les gendarmes constatent l’abandon des animaux

C'était la stupeur cette semaine du côté du zoo ferme pédagogique "le nouveau monde"…

C’était la stupeur cette semaine du côté du zoo ferme pédagogique “le nouveau monde” de Saint-Thibéry.


Venus dans le cadre d’une procédure d’expulsion pour des loyers impayés, les gendarmes n’ont pu que constater l’abandon des lieux par la locataire indélicate, parti en laissant de nombreux animaux à leur triste sort.

Le lieu avait déjà défrayé la chronique en 2015

Un peu plus d’un an après son inauguration en septembre 2014, le zoo Val d’hérault avait été placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Béziers. 

zoo de saint-thibéry
Copyright : Gardiole

L’histoire paraissait pourtant belle. D’une surface de plusieurs hectares, le Val d’Hérault Nature, à Saint-Thibéry, s’était spécialisé dans les espèces en voie de disparition et essentiellement les oiseaux. Sa création avait demandé 4 ans de préparation et 3,5 millions d’euros d’investissement. Une vraie success story pour le jeune entrepreneur de 23 ans, passionné d’oiseaux, Damien Lerasle.
Mais voilà, en juillet 2015, les belles perspectives s’envolent. Une gestion hasardeuse, le décès du mécène du zoo, Yves Carcelle, l’ancien PDG de Louis-Vuitton et en fin d’année, la société qui gérait le parc est placée en liquidation judiciaire.

Des cadavres d’animaux

À la suite de l’inspection des locaux par les services de l’État (DDPP), des cadavres d’animaux sont retrouvés dans des congélateurs ou empaillés. Une enquête est ouverte car la mort de ces animaux n’a pas été déclaréeAfin de comprendre le fonctionnement du parc et les raisons de sa fermeture, plusieurs enquêtes sont demandées par le tribunal de Béziers pour des faits d’escroquerie, de travail dissimulé, de mauvais traitement aux animaux ou encore de banqueroute.

Dans la foulée, le jeune fondateur, toujours beau parleur, disparaît du jour au lendemain en laissant derrière lui un bilan catastrophique : une trentaine de salariés impayée, des loyers impayés et des animaux dans des conditions de vie déplorables.

 

 

enclos de daims
Un des enclos du Zoo Val d’Hérault Nature. Copyright : Marc Sugranes

 

Un redémarrage de l’activité en 2016 avec Le Nouveau Monde 

En mai 2016, une lueur d’espoir apparaît du côté du domaine de la Serre. Une dame, venue de l’Aude fonde une association baptisée le nouveau monde afin de redonner vie à la ferme pédagogique. Elle s’entend avec le propriétaire du terrain, jusqu’à le séduire et devenir sa compagne.

Une centaine de chats, chiens, chèvres, poules, canards, lapins, dromadaires, lamas, oies prennent possession des lieux et l’activité redémarre. Mais rapidement, les premières critiques fusent sur les réseaux sociaux. La gérante serait frappée d’une interdiction d’exercer pour avoir laissé à l’abandon dans le passé des animaux sur un site de l’Aude, mais également dans les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes.

Comment l’exploitante du site a t-elle pu passer à travers les mailles du filet si longtemps ? Nul ne sait, mais toujours est-il qu’elle avait obtenu l’autorisation d’exploiter les lieux avec une exonération de loyer pendant un an. Mais au bout de ce délai, l’histoire d’amour entre le propriétaire et la gérante avait tourné au vinaigre et elle n’aurait jamais honoré ses loyers. 

Une gérante volatilisée et des animaux abandonnés 

Le propriétaire avait alors lancé une procédure et c’est à l’issue de cette dernière que les gendarmes sont intervenus cette semaine, assisté d’un huissier de justice et d’un vétérinaire pour expulser la locataire indélicate.

A leur arrivée, les forces de l’ordre n’ont pu que constater l’abandon des lieux. ” La gérante a déménagé il y a quelques jours” indique un voisin. Des chiens et des chats, ainsi que des volailles enfermés dans des enclos se retrouvent sans eau, ni nourriture. 

L’accès dans l’enceinte du zoo étant restreinte, impossible de savoir combien d’animaux y sont encore présents. Au travers des grilles, un grand nombre de chats, une poule, mais aussi des chiens et une centaine de volailles parquée dans des volières sont visibles.

Une difficulté procédurale

Les animaux sont donc livrés à eux-mêmes mais les gendarmes sont formels, l’opération d’expulsion n’ayant pu avoir lieu, les animaux appartiennent toujours au locataire. De ce fait, si une tiers personne décide de se rendre sur place pour récupérer un animal, quand bien même ce serait pour l’adopter et en prendre soin, ce serait considéré comme la commission d’un délit, en l’occurrence de vol passible d’une peine de prison de 3 ans et d’une amende de 45 000 euros selon l’article 331-1 du Code Pénal.

Sur place, des badauds et des membres d’associations diverses se relaient afin de tenter de nourrir au moins les chats jusqu’à ce que la situation se débloque.

 

 

 

 

 

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