Faits divers

SOCIETE – L'interview de Nicolas Lerner, ancien sous-préfet de Beziers et actuel patron de la DGSI

Il est un visage bien connu dans l'arrondissement de Béziers et pour cause, il en…

Il est un visage bien connu dans l'arrondissement de Béziers et pour cause, il en a été à la tête de 2014 à 2015 en tant que sous préfet.

Il a laissé le souvenir d’un haut fonctionnaires doté d’une exceptionnelle force de travail et très proche du terrain.

Appelé à la tête de la DGSI il y a quatre mois, Nicolas Lerner, après un passage en Corse, pilotait jusque-là les questions de renseignements et de lutte antiterroriste au cabinet de Gérard Collomb, dont il s’est vite imposé comme l’un des principaux rouages du ministère de l’intérieur.

Le fauteuil qu’il occupe aujourd’hui et certainement l’une des sensible de la république. Cette semaine, il confiait un interview au parisien sur le niveau et la nature des menaces qui pèsent sur la France.

En voici quelques extraits:

Le mouvement des Gilets jaunes

NICOLAS LERNER. “Le suivi général de ce mouvement social et sociétal ne relève pas des attributions de la DGSI. Pour autant, ma direction a la mission de prévenir les violences émanant d’individus ou de groupes radicalisés. Notamment des groupuscules de l’ultragauche ou de l’ultradroite qui, profitant de l’opportunité offerte par le mouvement, se livrent à des actes inqualifiables à l’encontre des symboles de la République, des élus ou des forces de l’ordre. Ce sont ces groupes qui font l’objet d’un suivi avec pour seule finalité de prévenir les violences et d’en identifier leurs auteurs.”

Le retour des djihadistes français de Syrie

NL : “Le gouvernement a toujours considéré que ces combattants devaient prioritairement être jugés là où ils avaient commis leurs exactions(…) Le scénario du retour sur le territoire national n’est cependant aujourd’hui qu’une hypothèse de travail. Si cette hypothèse devait survenir, 100 % des hommes et des femmes feraient l’objet de poursuites pénales, la quasi- totalité pour des faits criminels. Près de 280 sont d’ores et déjà revenus, la majorité d’entre eux étant incarcérés. Et tous font l’objet d’un suivi judiciaire ou de renseignement.”

La menace terroriste en France 

NL : “Elle se maintient à un niveau très élevé, comme le démontrent un certain nombre d’affaires récentes. (…)  Dans les attentats commis depuis 2015, on remarque la prépondérance de la mouvance dite « endogène » : la majorité des individus impliqués n’avait pas le projet de partir sur zone. C’était le cas de l’auteur de l’attentat à Strasbourg. Je rappelle que près de 10 000 personnes sont actuellement prises en compte par l’ensemble des services de renseignement.”

Les moyens alloués et le recrutement

NL : “Par définition, l’action de la DGSI est une action de l’ombre, moins souvent mise en valeur mais qui contribue à assurer la sécurité du territoire national (…)

Nous réalisons aussi un travail pour mieux comprendre les « déterminants » du basculement dans l’action terroriste. Et détecter toujours plus de risques de passage à l’acte, dont 27 ont pu être déjoués ces deux dernières années par l’action combinée de l’ensemble des services.(…)

Pour accroître encore notre capacité à faire face à des menaces multiples, nous recrutons d’ailleurs, grâce à des moyens budgétaires en forte hausse, des profils très diversifiés : linguistes, ingénieurs, analystes, techniciens, cadres voulant donner une autre orientation à leur carrière. Même si la DGSI reste et restera une « maison police », cette diversification est un gage de performance et d’efficacité. Attirer les meilleurs et les garder, c’est un enjeu essentiel en termes de ressources humaines”. 

À terme, la DGSI comptera près de 5 600 personnels, avec des profils plus diversifiés, linguistes, ingénieurs ou encore informaticiens.

 

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