Droit

MARSEILLAN - Le tout-tourisme : la faillite de la politique d'Yves Michel

Le port : une architecture pour touristesLorsqu’on regarde les aménagements proposés par le maire sur…

Le port : une architecture pour touristes

Lorsqu’on regarde les aménagements proposés par le maire sur Marseillan, il apparaît évident qu’ils sont pensés non pas pour répondre au besoin de la population locale, mais bien pour une clientèle touristique, en reproduisant des ambiances que l’on peut trouver partout ailleurs, avec béton au sol et tirage au cordeau des installations. Et palmiers en veux-tu en voilà pour faire « Sud ». Le port de la ville, c’est la réédition de l’avenue de la Méditerranée à la plage, tout simplement ! 

Ce qui passe plus ou moins sur Marseillan-plage ne passe cependant pas sur la ville. A quel moment de notre histoire le palmier a t-il fait partie de nos essences typiques ? En quoi le béton au sol rappelle t-il aussi un revêtement de chez nous ? En quoi les raides alignements rappellent-ils les courbes de nos rues de village ? En rien.

Parce que le port n’est pas pensé par le maire comme le débouché naturel de la ville sur l’étang. Si tel avait été le cas, il aurait pu par exemple le paver, comme le centre-ville, garder davantage d’espaces verts à son entrée, garder l’unité avec les candélabres de la ville au lieu d’y poser des réverbères en chantilly. Y reproduire une ambiance « placette » au lieu de vastes étendues dégagées.

Or le maire n’en a rien fait, et au contraire ses aménagements marquent clairement une rupture, comme une frontière, avec le reste de la ville. Pourquoi ?

 

Le port : une marina pour les riches ?

Parce que le port est pensé par le maire comme la future marina des énormes complexes à riches touristes qui, dans son esprit, vont enserrer le port dans les prochaines années : les projets Promeo et Nexity (à 6000 euros le m²) rive droite, et un peu plus loin, de l’autre côté de la rive gauche, le projet Baraquette (à 7000 euros le m²). Et pour relier la Baraquette au port, le maire compte réaliser un cheminement piétonnier le long du parc et du port de Tabarka pour que les riches touristes puissent accéder au port principal à pied.

Comme on le voit, le maire investi tout l’argent des contribuables vers ce grand projet : faire du front d’étang une « réserve à riches » au détriment de la population locale, invitée à faire construire sur la périphérie dans le PLU.

Tout l’argent des contribuables et même plus : faut-il rappeler que le maire a joué les intermédiaires entre la cave et Nexity ? (1) Que le maire a vendu les chais municipaux pour que le projet Proméo se fasse ? (2) Et qu’il a voulu que la ville se porte caution solidaire pour que le promoteur acquiert La Baraquette ? (3)

 

Le tout-tourisme : la seule politique du maire

Pourquoi tant d’empressement pour le maire ? Parce que, selon lui, hors le tourisme, point de salut pour Marseillan ! Ainsi, les propriétaires de domaines viticoles sont encouragés à transformer leurs bâtiments en appartements touristiques dans le PLU (4), et les mas conchylicoles deviennent progressivement des restaurants. La mutation souhaitée par le maire, c’est que les Marseillanais se mettent au service exclusif des touristes pour le bonheur de l’économie locale !

Le raisonnement de Yves Michel est très basique : plus les maisons et appartements se vendront chers, plus les acquéreurs seront des touristes qui auront les moyens de dépenser sur place. Et ce seront alors des montagnes de billets qui pleuvront sur les Marseillanais, et des centaines d’emplois avec ! Eh oui, rien que sur La Baraquette, le promoteur a promis 120 emplois directs et 80 emplois indirects !! (5) Alors demain, adieu chômage, et bonjour la prospérité !!

 

Le tout tourisme : aucune retombée pour les Marseillanais

Sauf que ça ne marche pas comme ça. Parce que si ça marchait comme ça, les stations de sport d’hiver seraient milliardaires, alors qu’elles sont presque toutes déficitaires.

Pourquoi ? C’est simple : le touriste est là 3 mois par an. Et les dépenses, elles, sont annuelles. Donc la ville paye 12 mois par an l’entretien d’espaces utilisés à leur capacité maximale 3 mois par an.

De plus, il existe une « course à l’échalotte » entre maires de stations balnéaires, pour savoir qui aura la commune la mieux équipée pour recevoir des touristes et éviter qu’ils ne partent ailleurs (« T’as vu ? Lui il a fait ça, vite, il faut que je fasse pareil »), d’où inflation de dépenses.

 

Des dépenses toujours plus importantes

Vous voulez des preuves ?

Regardons l’état des budgets des 33 communes comprises entre 5000 et 10 000 habitants dans l’Hérault (6):

 

Charges à caractère général : (du plus dépensier au moins dépensier)

1)      La Grande Motte (station balnéaire)

2)      Palavas (station balnéaire)

3)      Vias (station balnéaire)

4)      Marseillan (station balnéaire)

…..

     33) Florensac

 

Dépenses de personnel : (de celui qui emploie le plus à celui qui emploie le moins)

1)      Palavas (station balnéaire)

2)      La Grande Motte (station balnéaire)

3)      Balaruc (station thermale)

4)      Marseillan (station balnéaire)

……

      33) Florensac

 

Dépenses d’équipement :

1)      Balaruc (station thermale)

2)      Vias (station balnéaire)

3)      Palavas (station balnéaire)

4)      Sérignan (station balnéaire)

5)      Marseillan (station balnéaire)

….

33) Saint Georges d’Orques

 

Il ressort que systématiquement les stations balnéaires sont les plus dépensières de ce classement, justement parce qu’elles ont à supporter des frais que les autres communes moins touristiques ne connaissent pas, comme on vous l’indiquait.

Tout simplement !!!

 

Une aggravation de la dette

Mais là où les autres stations balnéaires arrivent plus ou moins à autofinancer leurs projets, Marseillan est la seule à pratiquer la fuite en avant par la dette :

Communes les plus endettées par habitants :

1)      Saint Clément de Rivière

2)      Marseillan (station balnéaire)

3)      Juvignac

4)      Grabels

….

33) Jacou

 

Donc on résume : qui dit stations balnéaires, dit charges plus lourdes, que le maire de Marseillan aggrave par sa dette mirobolante, malgré la vente pour plus de 8 000 000 d’euros de patrimoine foncier … la plupart du temps à des promoteurs ….

Les supporters du maire pourront dire « Mais c’est un pari sur l’avenir !! ».

Sauf que là encore, non. Désolé.

 

Depuis combien de temps Yves Michel est maire de Marseillan ? 10 ans.

Et on ne pourra pas dire qu’il a ménagé l’argent de la ville pour le tourisme :

–          Rénovation pour 3 millions de l’avenue de la Méditerranée,

–          Création pour 4 millions de pistes cyclables entre la ville et la plage,

–          Vente des 2 campings municipaux à des promoteurs,

–          Rénovation des bungalows municipaux pour 6 millions d’euros

–          Création d’un 2ème office de tourisme à la ville

–          2 ou 3 feux d’artifices de plus chaque année,

–          Etc. Etc.

Et pour quel retour pour les Marseillanais à l’année ?

 

Marseillan, la ville la plus mal classée :

Comme dirait Sarkozy, eh ben on va vous l’dire (7):

–          Taux de chômage à Marseillan en 2007 : 17,3% (Yves Michel est élu en 2008)

–          Taux de chômage à Marseillan en 2015 : 21,4% (pas de chiffres disponibles après)

Soit 23,7% de hausse en 8 ans.

 

Les millions investis dans le tourisme ont-ils aidé à résorber le chômage ? Non.

 

Médiane de revenus de la population. Comparaison avec les villes de l’agglo de même taille :

–          Balaruc les bains : 20 743 euros nets par an par personne

–          Poussan : 20 185 euros

–          Gigean : 19 974 euros

–          Mèze : 18 775 euros

–          Marseillan : 18 002 euros.

Marseillan, comparée à ses voisines, est la ville où les revenus sont les plus bas.

 

Taux de pauvreté :

–          Balaruc Les Bains : 12%

–          Poussan : 13,1%

–          Gigean : 13,6 %

–          Mèze : 19,4%

–          Marseillan : 21,5%

 

Le tourisme a-t-il enrichi les Marseillanais ? Non. Marseillan est même en queue s’agissant de l’ensemble des indicateurs économiques. Et on l’a vu la situation s’est dégradée sous Yves Michel.

Le tourisme, à Marseillan J’en Pince, nous sommes 100 fois pour, à condition qu’il soit raisonné. Pourquoi les touristes viennent-ils chez nous ? Parce qu’ils aiment notre village et notre terroir préservé, et comme disait Hugolin chez Pagnol, parce que nous cultivons de l’authentique. C’est ce côté-là qu’il faut privilégier, comme appui à l’économie locale. Le tourisme doit être au service de l’économie Marseillanaise, et non l’inverse.

Surtout qu’on en voit poindre les conséquences :

–          Renchérissement du foncier et ce n’est pas prêt de s’arrêter (« si sur le port ils vendent à 6000 le m², moi je vais vendre à 4000 ! »).

–          Augmentation des impôts locaux pour payer la dette et les dépenses.

–          Aucun impact du tourisme sur la population générale, en termes d’amélioration de revenus ou d’emploi. Les Marseillanais paient plus pour aucun résultat.

–          Les Marseillanais déménagent et vont construire ou louer ailleurs, sur Pinet, Florensac ou Pomérols.

–          Les entreprises déménagent pour s’installer ailleurs : exemple, l’entreprise du maire, partie s’installer à Saint-Thibéry !

–          La population diminue (nous sommes passés de 7883 habitants en 2010 à 7726 habitants en 2019).

–          La population vieillit et le nombre d’enfants dans les écoles diminue …

C’est donc bien une vraie faillite de la politique du tout tourisme orchestrée par Yves Michel, qui a réussi l’exploit de se faire déménager lui-même hors de l’agglo de Sète, alors qu’il en est le vice-président au développement économique !!!

Il est encore temps de changer tout cela. Donc n’hésitez pas, rejoignez-nous pour construire ensemble notre projet 2020, un projet vraiment respectueux de notre patrimoine et de notre environnement, un projet qui replace les Marseillanais et les Marseillanaises au cœur de l’action ! N'hésitez pas à nous contacter directement !!! Sur

 

Références :

1) Déclaration publique du président de la cave, réunion MJP consacrée au PLU, 18/03/2017

2) Voir notre article du 06/11/2017 « un projet qui pose questions » http://marseillanjp.canalblog.com/archives/2017/11/06/35828218.html

3) Voir notre article du 08/12/2017 « La Baraquette, le projet fantôme » https://fr-fr.facebook.com/marseillanjenpince/posts/547899378882368?__xts__[0]=68.ARBxZ-FPtj42vWHb8X23Vvg78K6RBhGqOzdctCMAi_5fOUBkEbnabtsk6sj1F8R9XBfYIWoXS-65HxZNw_jMYKN6ADR6t_m9pkuAry-snU2UXZKSwpbWFbHr-kEhUQO6M-gUHps2w_mDS8vly6cdF98iEdOKEuNTflOoe32hGBKEjV4AGaOEThDG_myybUYCwVUcWww0PcBPlKdk6uSbMxSFWqSZHMnDQXIzPGWxsdsfRw_evqrUiIf1yoZvQmxabeIVU1XAZiy5YqefHn2NkEUwqR4wrPDc7oNx4CJ1Ojh0ruqhSc2KKM1tDv45Jbr_Y214iNrjV-mEZTUw219MBAt0EVYH5lQ&__tn__=K-R

4) Voir notre article du 25/03/2017 « Quand les services de l’Etat jugent le PLU » http://marseillanjp.canalblog.com/archives/2017/03/25/35094234.html

5) Voir l’article promotionnel sur Hérault Tribune du 03/10/2016 « Le complexe immobilier de luxe la Baraquette ouvrira début 2019 » (lol) https://www.herault-tribune.com/articles/39356/marseillan-etndash%3B-le-complexe-immobilier-de-luxe-la-baraquette-ouvrira-debut-2019/

6) Chiffres tirés du Rapport d’Orientation Budgétaire 2018 fourni par le maire au Conseil municipal.

7) Source INSEE https://www.insee.fr/fr/statistiques/1405599?geo=COM-34150

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.