Faits divers

AGGLO BEZIERS - Rencontre avec nos héros du quotidien

 Il y a ceux qui sont en première ligne dans cette crise sanitaire qui…

 

Il y a ceux qui sont en première ligne dans cette crise sanitaire qui frappe l’Hexagone. Les médecins, urgentistes, personnels hospitaliers, ambulanciers, etc. Et puis il y a ceux qui ne sauvent pas de vie mais dont le travail est indispensable : les commerçants alimentaires, hôtesses de caisse… A l’Agglo, ils sont nombreux aussi à se démener chaque jour pour assurer la continuité du service public. Rencontre avec les agents de la collecte des ordures ménagères.

 

« Ma journée commence à 5h45. Je suis de nature très consciencieuse. Je mets ma tenue, je me désinfecte les mains puis la cabine. Ensuite, je mets le masque et c’est parti jusqu’à 11h derrière la benne. » Romain Mollo est ripper depuis 2012. En cette période de confinement, malgré la pénurie, l’Agglo a pris toutes les mesures nécessaires pour la sécurité de ses agents : gel hydroalcoolique, lingettes désinfectantes, gants, masques. Les agents de maîtrise les ont aussi placés en horaires décalés d’un quart d’heure afin de ne pas croiser l’équipe suivante dans la salle de repos. Tout doit rester sous contrôle.

 

Depuis le confinement, les tournées ont pris une toute autre tournure. « Les gens sont coincés chez eux, ils en profitent pour faire un grand nettoyage de printemps avant l’heure, donc les bacs sont plus lourds. » Et puis, le paysage est différent : « Je fais la tournée à Sérignan, d’habitude, cela grouille de monde et il y a du passage été comme hiver. Là, cela ressemble plutôt à Walking dead ! », plaisante Romain. Le contact avec la population lui manque : « Je connais tout le monde dans mon village, je vais chercher les sacs des personnes âgées très souvent. Là, je ne vois plus personne… »

 

« Restez chez vous ! »

De son côté, Patrick Castillo a constaté aussi des changements notoires. Mobilisé sur les déchetteries la semaine dernière, il souligne une affluence en nette baisse : « En temps ordinaire, on comptabilise 400 voitures de particuliers par jour. Là, pendant le confinement, les déchetteries sont uniquement ouvertes aux professionnels et les horaires d’ouverture sont réduits, les chiffres chutent. J’ai eu 17 professionnels en une matinée la semaine dernière, principalement du carton. »

 

Patrick aussi note une évolution dans son environnement. Affecté à la collecte cette semaine (pendant les heures de fermeture de la déchetterie), il confie : « On a l’autoroute de l’Agglo pour circuler ! C’est désert. La ville est complètement différente, comme si la nature reprenait ses droits. » Lui aussi se protège. « Bien sûr qu’on a le trac. J’ai 59 balais, je n’ai pas envie de me faire empéguer par la maladie. Ce n’est pas une paille ce virus. Certains irréductibles persistent à se promener. Il ne faut pas se croire invincible. » Du coup, il porte le masque avec minutie : « J’ai une dame qui m’en a gentiment fabriqué un en tissu, je mets les gants, je me lave au travail et me douche une nouvelle fois en revenant à la maison. »

 

Ce qui les pousse à aller au front ? « J’aime mon boulot, assène Romain. Et si on n’arrête de bosser, qui va débarrasser les ordures ménagères des gens ? » Ce que confirme Patrick : « Les habitants ne vont pas s’arrêter de jeter, alors on est là pour ça. C’est un service que l’on rend le reste de l’année, il faut prendre son mal en patience et continuer avec toutes les précautions possibles. » Romain va également volontiers au travail car, « d’abord, si je ne sors pas, je deviens fou ! Mais surtout, je porte soutien aux villages, c’est salutaire ».

 

Une population solidaire

Romain aussi prend son mal en patience. Papa d’une fille de 14 ans, il ne l’a pas vue depuis trois semaines pour la protéger. Alors lorsqu’il voit certains comportements, il s’agace. « Je me défonce au boulot, j’adore faire de la moto et avec les beaux jours, ce serait le moment idéal pour en faire. Mais je prends sur moi. Je bosse puis je rentre à la maison et n’en sors plus. Pourtant, je vois des personnes qui persistent à aller se balader pour le plaisir. Ma compagne est aide-soignante. Nous savons donc qu’il ne faut pas prendre le virus à la légère. Rester chez soi, c’est respecter les soignants et ne pas engendrer de risques supplémentaires. »

 

Romain mise également sur la solidarité. Sa voisine de 75 ans peut compter sur lui par exemple. « L’autre jour, elle avait besoin d’œufs. Je suis vite allé lui chercher, c’est normal. » En marge des incivilités de certains, les agents de l’Agglo peuvent désormais compter sur le soutien de la population « Depuis dix jours, on voit fleurir des petits mots sur les containers, se réjouissent Romain et Patrick. On nous dit : « C’est bien ce que vous faites, merci pour votre travail. »

Des petits messages qui réchauffent le cœur…

Oui, chers agents, en première ou seconde ligne, la population vous dit bravo. Et merci.

 

On vous laisse découvrir ci-dessous des bribes de leur quotidien…

 

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