Faits divers

COUPS DE FEU À PEZENAS - Les circonstances du drame

On en sait un peu plus sur les circonstances du drame qui s'est déroulé…

On en sait un peu plus sur les circonstances du drame qui s'est déroulé ce lundi après-midi à Pézenas.

Vers 15h30, les gendarmes de la brigade de Pézenas sont intervenus suite à des coups de feu entendus sur le parking du centre commercial Leclerc de Pézenas. Sur place, a été constatée la présence d'une jeune femme de 23 ans, gravement blessée, semblant atteinte par le tir de deux balles dans le dos. À quelques dizaines de mètres, était découvert le corps sans vie d’un homme de 60 ans, marié, sans enfant et domicilié à Béziers.

Une tentative d'homicide suivie d'un suicide

Les premières investigations confiées à la brigade des recherches de la compagnie de gendarmerie de Pézenas tendent à démontrer que l'homme se serait donné la mort avec un revolver 357 magnum muni de balles de calibre 38 spécial, quelques minutes après avoir tiré sur la jeune femme. Au moment de son agression, celle-ci se trouvait dans un véhicule, côté passager, conduit par son actuel compagnon âgé de 23 ans. À l'arrière du véhicule se trouvait également le jeune fils de la victime âgé de presque 3 ans.

La victime, enceinte d'environ 5 mois, a été évacuée en urgence au CHU de Montpellier par l'hélicoptère Dragon 34 des sapeurs pompiers de l'Hérault.

Gravement blessée, elle a été placée en coma artificiel mais son pronostic vital n’est plus engagé selon les médecins. Une balle aurait traversé les poumons, et une autre aurait endommagé une vertèbre. L’enfant à naître se porte bien et la poursuite de la grossesse ne serait pas remise en cause pour le moment.

Une autopsie du corps du tireur présumé est programmée à l’IML de Montpellier dans l'après-midi du 10 juin.

Une relation sexuelle suivie d'un dépôt de plainte pour viol 

Le casier judiciaire de l'auteur des coups de feu ne porte la trace que d'une seule condamnation à la peine de 4 mois d'emprisonnement avec sursis prononcée en janvier 2006 pour des faits de recel de vol commis en 2004.

Toutefois, depuis 2017, trois autres procédures ont été diligentées concernant les relations entre cet homme et la victime. Toutes ont été classées sans suite au motif « infraction insuffisamment caractérisée », le parquet ayant estimé que les éléments recueillis par les gendarmes de Pézenas et les policiers du commissariat de Béziers ne permettaient pas d'apporter des preuves suffisantes à la commission d'une infraction.

De ces différentes procédures, il apparaît que la victime et son concubin de l'époque, le père du jeune garçon présent dans la voiture, ont rencontré l'auteur présumé des coups de feu et son épouse à la fin de l'année 2015. En mai 2016, ces derniers avait accepté d'héberger quelque temps la victime qui disait avoir des difficultés relationnelles avec son concubin. Le mis en cause avait alors eu une relation sexuelle avec la jeune femme pendant cette période.

Ce n'est pourtant que le 25 mai 2019 que la jeune femme se décidait à déposer plainte pour viol, ce que l'homme réfutait fermement, ainsi que son épouse qui affirmait ne pas s'être opposée à cette relation sexuelle souhaitée par son mari et acceptée par la jeune femme selon elle.

Le 10 mars 2020, à l'issue de nombreuses investigations (notamment auditions de témoins, exploitation de SMS, expertise psychologique de la plaignante, expertise psychiatrique du mis en cause et garde à vue de celui-ci le 2 mars 2020) et de l'examen approfondi du dossier, le parquet de Béziers classait sans suite cette plainte pour viol, faute de pouvoir suffisamment établir les éléments de contrainte, menace ou violences invoqués par la jeune femme.

D'autres plaintes classées sans suite 

D'autre part, le parquet de Béziers classait sans suite en mai 2020 une autre plainte cette jeune femme déposée en septembre 2019 contre le même homme qu'elle accusait d'avoir commis sur elle la veille des violences en la saisissant fortement par les bras (incapacité totale de travail de 1 jour : contravention faisant encourir une simple peine d'amende). Après plusieurs investigations diligentées par les gendarmes de la brigade de Pézenas, le parquet estimait là encore qui n'était pas possible d'établir clairement la responsabilité pénale du mis en cause, celui-ci ayant notamment remis aux enquêteurs un enregistrement vidéo de l'altercation remettant sensiblement en cause les déclarations initiales de la plaignante et d’un autre concubin de l'époque. Ce dernier avait reconnu avoir brisé la vitre du véhicule du mis en cause à l'aide d'une matraque pour lui faire quitter les lieux. Dans cette procédure, le mis en cause reconnaissait toutefois être particulièrement attiré par la jeune femme et qu’il cherchait régulièrement à la rencontrer ou à la contacter.

Enfin, quelques années auparavant, le parquet de Béziers avait également classé sans suite en septembre 2018 une plainte déposée en 2017 par le concubin de la victime à l'encontre du tireur présumé et de son épouse en les accusant notamment de les harceler téléphoniquement par l'envoi de SMS malveillants. À l'époque, la jeune femme confirmait sa volonté de ne plus avoir de contacts avec ce couple, mais elle n’évoquait aucun viol, affirmant même qu'il ne s'était rien passé en 2016 malgré les propositions sexuelles de l'homme aujourd'hui décédé.

En revanche, le couple mis en cause révélait déjà dans cette enquête l'existence de la relation sexuelle de 2016. Au regard notamment de la nature des SMS dont les contenus n'étaient pas malveillants en eux-mêmes, le parquet avait alors estimé que le délit d'appels téléphoniques malveillants réitérés n'était pas suffisamment caractérisé.

Pour autant, à la suite des tirs sur la jeune femme du 8 juin 2020, les investigations en cours vont notamment s'attacher à approfondir les raisons pour lesquelles l'homme semble avoir décidé de porter atteinte à la vie de la victime alors même qu’il ne semblait pas vouloir la laisser tranquille depuis plusieurs années, malgré qu'elle ait manifesté sa volonté à plusieurs reprises de ne plus le revoir.

L'ouverture d'une information judiciaire permettra aux enquêteurs de faire toute la lumière sur cette affaire.

 

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