Faits divers

Papillon tueur des palmiers, Paysandisia archon : La guerre est engagée par LE CIRAD !

RECHERCHE LARVES, COCONS A PARTIR DE STIPES DE PALMIERS INFESTES DE CHENILLES Recherche participative…

RECHERCHE LARVES, COCONS A PARTIR DE STIPES DE PALMIERS INFESTES DE CHENILLES

Recherche participative avec la collaboration de la population en Languedoc Roussillon dans le cadre du projet PALM PROTECT.

Le CIRAD poursuit des recherches sur le papillon tueur des palmiers, Paysandisia archon et grâce à la fourniture de larves cocons infestés depuis 2012, a pu acquérir une meilleure connaissance de la biologie et du comportement de ce redoutable ravageur de nos palmiers. L'équipe de chercheurs est plus que jamais à la recherche de matériel biologique : cocon, larves à partir des stipes de palmiers infestés et condamnés dont les particuliers ou les collectivités se débarrassent.

Merci par avance, en cas d'abattage notamment de palmiers, de bien vouloir contacter ou apporter ce matériel au CIRAD, Campus de Baillarguet. 
 
CIRAD, Recherche agronomique pour le développement
Contact : laurence.ollivier@cirad.fr
Tel du service : 06.98.53.83.93


Les pattes de la séduction du papillon palmivore, Paysandisia archon

26/03/2013 – Communiqué de presse

Des chercheurs de l’Inra, du Cirad et du CNRS ont fait une découverte inédite chez le papillon qui ravage les palmiers : la présence d’une phéromone sexuelle émise par le mâle au niveau de sa patte. Découverte qui bouleverse les connaissances sur Paysandisia archonet ouvre des perspectives prometteuses en matière de lutte intégrée contre ce ravageur. Ces résultats sont publiés le 25 mars 2013 dans la revue Chemoecology.

Communiquer est vital pour survivre et se reproduire chez l'insecte qui utilise ses sens pour percevoir son environnement et ses congénères. S’il peut communiquer par des signaux sonores et visuels, la communication chimique est prépondérante dans sa vie. Lors de la reproduction, des substances chimiques – les phéromones sexuelles – sont libérées par les adultes d'une espèce afin d’attirer le partenaire de la même espèce. Des chercheurs de l’Inra, du Cirad et du CNRS se sont intéressés à la communication chimique chez un papillon de jour, le papillon palmivore Paysandisia archon, connu pour les dégâts qu’il occasionne aux palmiers.

Une phéromone dans la patte…

Les scientifiques se sont intéressés aux pattes de P. archon – trois paires de pattes articulées grâce à leur fémur, tibia et tarses respectifs. Ils ont d’abord observé qu’au cours de la parade nuptiale, le mâle du papillon palmivore frotte sa patte médiane contre le support sur lequel il est posé. Ce comportement provoque une attraction de la femelle qui atterrit près du mâle. Au niveau de cette patte médiane, les chercheurs ont montré que le premier segment des tarses est modifié chez le mâle et qu’il porte une structure en brosse située au-dessous de la griffe. Cet organe ou androconie, est caractéristique des papillons de cette famille, les Castniidae, mais le lien n’avait pas été établi entre ce trait morphologique et l’émission d’une phéromone.

Les chercheurs ont ensuite analysés des extraits de la patte entière ou du support de grattage. Ils ont ainsi identifié, dans ces pattes, un composé unique dont la structure chimique est originale pour une phéromone de mâle et s’avère similaire à celles de phéromones sexuelles émises par les femelles de papillons apparentés au papillon palmivore.

… pour attirer la femelle

Les chercheurs ont mis en évidence que les odeurs émises par les androconies des mâles du papillon palmivore sont très bien perçues au niveau des antennes de leurs congénères femelles. En effet, chez les insectes, les antennes sont le siège de l’odorat. La réception du message olfactif se traduit par une cascade de réactions et en particulier des processus électriques dont l’amplitude est corrélée à la sensibilité de l’individu à l’odeur détectée.

L’ensemble de ces travaux éclaire d’un jour nouveau l’écologie chimique de ce papillon et sa biologie reproductive. En effet, d’habitude chez les papillons, ce sont les femelles qui attirent le mâle en émettant une phéromone. Plus encore, ces résultats offrent de nouvelles perspectives en matière de lutte intégrée contre P. archon, par exemple par des techniques de piégeage sexuel.

Le papillon palmivore à tire d’ailes

Introduit accidentellement dans les années 1990 en Europe suite à l’importation de palmiers infestés d’Amérique du Sud il s’est répandu en Italie, en France et en Espagne dans les années 2000. Le papillon palmivore (Paysandisia archon) sème aujourd’hui le trouble dans la zone méditerranéenne où il ravage les palmiers endémiques et ornementaux et dans le nord de l’Afrique où il menace les palmiers dattiers, lesquels constituent une ressource alimentaire importante.

A l’inverse, dans son milieu naturel, la densité des populations de P. archon est très faible et il y est considéré comme une espèce peu fréquente dont la biologie et l’écologie sont mal connues.

Sa capacité à reconnaître et se développer sur un grand nombre d’espèces de palmiers hôtes pourrait, en partie, être à l’origine de la réussite invasive de cette espèce.

 

Référence

Brigitte Frérot, Roxane Delle-Vedove, Laurence Beaudoin-Ollivier, Pierre Zagatti, Paul Henri Ducrot, Claude Grison, Martine Hossaert, Eddy Petit. 2013. Fragrant legs in Paysandisia archon males (Lepidoptera, Castniidae). Chemoecology . DOI : 10.1007/s00049-013-0128-z.


Le papillon qui dévore les palmiers

04/05/2009 – Communiqué de presse

C’est l’histoire d’un insecte Paysandisia archon qui s’attaque à toutes les espèces de palmiers ornementaux du sud de la France et du bassin méditerranéen-Nord. Le Cirad co-finance avec la Région Languedoc-Roussillon une thèse de recherche sur le sujet.

« Cette thèse* répond à une demande sociétale forte », précise d’emblée Laurence Ollivier**, chercheur au Cirad, « tout l’arc méditerranéen de l’Espagne à l’Italie est touché par ce papillon particulièrement invasif et qui menace les plantations de palmiers-dattiers du Maghreb et des pays du Sud. Des essais en laboratoire ont montré que les larves en étaient très friandes… ».

Originaire du nord de l’Argentine et de l’ouest de l’Uruguay, l’arrivée de l’insecte correspondrait à des importations de palmiers avant les années 2000. Vingt espèces dont des palmiers endémiques du Midi de la France constituent ses hôtes et sont désormais infestées. Chaque été, l’insecte envahit de nouveaux sites et s’y installe. Sitôt sorties de l’œuf, les jeunes chenilles colonisent le cœur de l’arbre et sont indétectables au premier regard. Après un développement de près d’un an, entraînant pourriture et déformations des feuilles qui affectent la croissance et la survie de l’arbre, c’est un papillon qui s’extirpe du stipe. Un palmier très infesté peut être colonisé par des centaines de larves.

Une lutte urgente

Des essais concluants – à partir d’une glu – ont été menés par l’Inra sur les palmiers du campus Inra-SupAgro de Montpellier et sur ceux de la municipalité de Montpellier mais la substance n’est pas encore disponible sur le marché. Les pesticides chimiques actuellement employés sont peu adaptés au niveau d’infestation et ne sont en aucun cas une méthode de lutte durable.

L’équipe de Laurence Ollivier oriente ses recherches sur la lutte biologique : trouver les ennemis naturels du papillon, des parasitoïdes d’œufs par exemple. Pour ce faire, une mission de terrain en Argentine/Uruguay dans l’aire d’origine de l’insecte s’imposerait. Dans l’immédiat, avec l’aide des espaces verts de la ville de Montpellier qui fournit des stipes infestés, les chercheurs vont étudier le comportement de reproduction de l’insecte en conditions naturelles et en laboratoire. Les interactions plantes-insectes sont également analysées ; des composés volatils émis par les palmiers pourraient constituer un signal de reconnaissance du palmier par le papillon.

Un système de piégeage pour une lutte physique contre le papillon ravageur est par ailleurs à l’étude. Il s’agit de pièges à phéromone (molécule chimique naturelle) à accrocher dans l’arbre et qui permettraient d’attirer, de piéger et par conséquent d’éradiquer les insectes adultes sans nuire à l’environnement, en milieu urbain et rural. Avec l’aide des pouvoirs publics, des campagnes de piégeage pourraient être effectuées sur les palmacées en cas d’identification d’une phéromone. « L’alternative pourrait encore être de planter des essences méditerranéennes comme le tamaris, le platane, le cyprès, l'olivier de Bohème et le pin », complète Laurence Ollivier.

* Thèse intitulée « Médiation chimique et processus invasif chez un lépidoptère inféodé aux palmiers en Europe et dans le Bassin Parisien » avec comme thématique : « Impact d’une espèce d’insecte invasif sur la biodiversité des palmiers et rôle de l’écologie chimique sur les relations intra et inter spécifiques. »

** chercheur à l’UPR (Unité propre de recherche) Maîtrise des bioagresseurs des cultures pérennes

 
Florence Vigier
Fax : 04 67 61 55 70
florence.vigier@cirad.fr

Internet du Cirad : http://www.cirad.fr



 

 

 

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