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FRANCK VILLAZ, LE PROTOTYPE DU PILIER MODERNE : PUISSANCE, MOBILITE, TECHNIQUE

FRANCK VILLAZ,  LE PROTOTYPE DU PILIER MODERNE : PUISSANCE, MOBILITE, TECHNIQUE Franck, vous êtes un pur…

FRANCK VILLAZ,  LE PROTOTYPE DU PILIER MODERNE : PUISSANCE, MOBILITE, TECHNIQUE

Franck, vous êtes un pur produit de l’école biterroise. Racontez-nous votre parcours.

A l’âge de cinq ans, mon père, joueur de l’ASB, m’inscrivit à l’école de rugby. Cela s’est fait tout naturellement sans même  demander mon avis. C’est ainsi à Béziers quand vous avez un père, un oncle et des aïeux qui ont revêtu le maillot rouge et bleu. C’est dans l’ADN. Et qui plus est mon parrain n’est autre que Lolo Puech, une figure emblématique de l’ASB.

Mais, je tiens à rendre hommage à mon premier éducateur, Gaston Grosbois, un sauviannais, pour qui le rugby est une religion.

Et après l’école de rugby ?

Les entraîneurs Chamayou et Despaux ont fait un travail remarquable ce qui me permit d’intégrer le pôle « Espoir » alors managé par Christophe Chollet. J’étais de la promotion de François Ramonéda et de Thibaut Lacroix qui jouent à haut niveau actuellement.

Ensuite, s’est enchaîné le Centre de Formation dirigé par Marc Andrieu en 2002. J’avais alors 19 ans et l’ASBH, après quelques années de disette, reprenaient des couleurs sous l’ère Nicollin.

On est parvenu en demi-finale du Championnat de France des « Reichel ». Les entraîneurs d’alors étaient Pierre Gleize et Bruno Lafont. Ce tandem nous a beaucoup fait progresser.

Olivier Saisset revenu aux rênes du club, me proposa mon premier contrat « Pro ». en 2007. J’avais alors  21 ans. J’étais avec Sylvain Changeat, Brice Mach et Brice Miguel, des joueurs qui ont connu le haut niveau par la suite.

Et si vous nous parlez de ce fameux stage en terre agathoise ?

Ah oui ! (rires). Les nouveaux entraîneurs, croyant bien faire, nous ont fait courir de Béziers à Agde par le Canal du Midi. Nous n’avions pas le cuir des pieds assez épais après des mois en « tongue » et sommes arrivés à Agde avec des ampoules monumentales. Et de plus, le lendemain, parcours pirogue de la plage Richelieu à l’écluse ronde ! Je faisais déjà mes 115kgs et Jonathan Bousquet, mon co-équipier avec ses 65 kgs, souffrait comme un galérien. Nous étions en queue de peloton, exténués, fourbus quand un aimable plaisancier nous proposa de nous remorquer. Comme les entraîneurs étaient hors de vue, on accepta de bon cœur ce remorquage salutaire.

Ce fut comme un ballon d’oxygène !

Vous avez inaugurez le stade Michel-Millet, paraît-il ?

Et oui, l’ASBH contre le Stade Toulousain, en 2007, avant le fameux stage. « La saïsse » (NDLR Saïsset) 1)  et Castel étaient aux manettes.

Et puis la descente aux enfers dans le bourbier de la F1 !

Je vais vous avouer que ce fut deux formidables années. Bien que la première en 2009, n’ait pu aboutir aux phases finales à cause de notre indiscipline face à Bourg en Bresse, la deuxième année fut exaltante. On a sillonné la France profonde. D’Aubenas à Graulhet en passant par Grasse et Mayol (contre La Seyne). Partout, nous étions attendus et les trésoriers se réjouissaient de la ferveur que provoquait la venue de Béziers. De plus, les supporters de l’association « Rugbiterre », eux aussi, avaient mis le paquet et se déplaçaient en nombre. Leur soutien fut remarquable.

C’était l’année du Centenaire et le club avait aussi mis le paquet en recrutant Andrew Mehrtens.

Cette épopée qui vous mène au titre, c’est un peu le travail d’un meneur d’hommes et fin technicien, je nomme Jeantou Anturville. Vous confirmez ?

Je confirme. Jean est un admirable technicien doublé d’un meneur d’hommes, On lui doit beaucoup. Je pense aussi à Mehrtens , car au-delà de ses qualités de joueur, il  a apporté de la sérénité.

Un titre de Champion de France de F1, ce n’est pas le Brennus certes mais c’est un trophée prestigieux.

Oui ! Et puis, quelle formidable aventure avec des joueurs qui sont devenus des amis. Tous les deux ans d’ailleurs, on se réunit autour d’une table.  Nous sommes vraiment soudés.

Soudés ! A tel point que nombre de vos copains jouent au RO Agathois et bien entendu, vous les avez rejoint !

De plus, il n’y a pas que les Champions de France de F1, mais d’autres avec qui j’ai joués. Et ce n’est que du plaisir de retrouver des garçons comme Droitecour, Ortega, Changeat, Amoros, Guiraud Caussé, Haguedooren.

Et je tiens à rajouter  et à rendre hommage au préparateur physique, Sébastien Normand avec qui je fais route depuis 2007.

Parlons maintenant de cette saison. Après un début satisfaisant, le ROA est dans la spirale de la défaite et la lutte pour le maintien va se jouer à quatre. Votre sentiment ?

On a perdu la dynamique et le jeu de mouvement qui faisaient notre force en début de saison et ce en quelques semaines. Ainsi, on accumule les fautes et les cartons. A partir de Dimanche prochain, il faut s’imprégner de l’idée que le match contre Lannemezan sera un 1/16ème de finale donc éliminatoire en cas de défaite. Toutefois, je suis de caractère optimiste et je sens que mes coéquipiers sont conscients de ce formidable enjeu. On va rentrer sur le terrain comme des « morts-de-faim » à l’image des Tarnais qui nous ont donné une leçon de hargne dans le combat.

Votre optimisme fait plaisir et ce qui est  réconfortant c’est que vous vous sentez bien à Agde, malgré un travail absorbant.

Je me sens très bien à Agde ce qui permet de concilier le rugby et le travail.

Allez, on va le dire, vous avez deux cabinets d’ostéopathie à Valras et Cessenon.

Et je vous confie que je fais construire un Centre Médical et d’Aqua-Gym à Villeneuve.

Merci Franck d’être venu en terre agathoise surtout quand on connaît le nombre  de clubs huppés qui vous ont sollicité.

Mais c’est moi qui vous remercie. Je suis tellement bien à Agde que j’oppose une fin de non-recevoir aux sollicitations. Et je tiens à remercier les fidèles supporters qui nous encouragent malgré les résultats. J’espère que le soutien va se renforcer au fil des matches et c’est ensemble, joueurs, dirigeants, supporters que nous assurerons le maintien !

Merci Franck et rendez-vous le 1 février contre Lannemezan.

Propos recueillis par Henri GEOFFROY

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