Faits divers

MONTPELLIER - AEROPORT - Les 70 ans de l'aéroport

EDITO Le 16 janvier 1946, la première aérogare de l’Aéroport Montpellier Méditerranée (AMM) était…

EDITO

MS4 9872Le 16 janvier 1946, la première aérogare de l’Aéroport Montpellier Méditerranée (AMM) était inaugurée. Le 16 janvier 2016, AMM célèbre donc ce 70e anniversaire qui est aussi celui de son exploitation commerciale. Certes, avant cette ouverture d’une infrastructure dédiée aux passagers, l‘actuel site d’AMM faisait déjà atterrir et décoller des avions. Plus globalement, dès les débuts de l’aviation, notre terroir a porté de nombreux passionnés : ici aussi nous avons eu nos fous volants, nos pionniers de l’air. Aux tout débuts, il y aura eu un aérodrome à Villeneuve-lès- Maguelone, désaffecté en 1927 car dépourvu de possibilités d’extension. Quant à celui de Candillargues, créé en 1927, il sera vite jugé trop éloigné de la ville-centre pour être réellement développé.

Près de deux décennies de discussions acharnées ont été nécessaires pour localiser l’aéroport de Montpellier. Dans les années 1920 et 1930, on croyait beaucoup à l’hydravion. On hésite notamment entre le site de Fréjorgues, sur la commune de Mauguio, et celui dit des Quatre-Canaux, à Lattes, plus près de Montpellier et qui disposait justement d’un grand bassin. Population et élus locaux préféraient alors l’option lattoise. Ce n’était pas l’avis du ministère de l’Air qui, en 1936, donna ordre de procéder à l’étude des terrains en bordure de l’étang de Mauguio. Ce sera donc Fréjorgues — dont l’aéroport portera le nom jusqu’en 1994 —, et qui enregistrera son premier vol en 1938…

E BREHMERDes bombardements de la Seconde Guerre mondiale aux essais du Concorde en 1976… De l’ouverture de l’aérogare en 1946 aux projets ambitieux de 2016, que d’histoires, que d’Histoire ! Rappeler ces très riches heures permet aussi de mesurer l’importance de ce bien commun qu’est l’Aéroport Montpellier Méditerranée.

Sans lui, sans son développement, comment envisager celui de son territoire ?
Ainsi, une nouvelle étape est aujourd’hui engagée, qui vise à faire d’AMM le grand aéroport méditerranéen de l’aire métropolitaine de Montpellier et de la nouvelle grande région. Rappeler soixante-dix ans d’enracinement permet donc de donner davantage de sens au projet industriel baptisé “Destination 2020”.

Cette ambition anime l’ensemble des acteurs actuels de notre plateforme, l’ensemble des sociétés qui y sont installées et la totalité des 1 600 femmes et hommes qui y travaillent. Soucieux de modernité et de performance, l’Aéroport Montpellier Méditerranée veut et va asseoir sa transformation sur un principe : offrir tous les avantages d’un grand en préservant sa taille humaine. C’est cette humanité qui nous aidera à bâtir l’avenir prospère auquel nous croyons et œuvrons.

PRESENTATION HISTORIQUE

1938 – Création de l’Aéroport de Fréjorgues par l’Armée de l’Air. Atterrissage du premier avion à Fréjorgues. 16 Janvier 1946 – Ouverture de la première Aérogare.
L’État construit un bloc technique, une aérogare et reconstruit la piste (1600 m) à des fins civiles.
1974 : L’autorisation d’exploitation commerciale est accordée pour 30 ans à la CCIM.
1975 – 1976 : Essais du Concorde.
1990 : La fréquentation de l’aéroport atteint un million de passagers. Ouverture de la nouvelle aérogare sur 14 000
m2. L’accès aux avions est possible grâce à 2 pré-passerelles et 3 passerelles.
1994 : Montpellier Frejorgues devient Montpellier Méditerranée.
2000 : 9ème aéroport français et 1,75 million de passagers : soit +18 % par rapport à 1996.
2001 : L’ouverture de la ligne TGV Méditerranée et l’arrêt d’Air Liberté: la fréquentation accuse une baisse de trafic.
2004 : Liquidation judiciaire de la compagnie Air Littoral (fermeture des 14 lignes aériennes opérées par la compagnie).
2009 : L’Aéroport Montpellier Méditerranée, en gestion CCI de Montpellier, se transforme en Société Anonyme à Directoire et Conseil de Surveillance. Répartition du capital : 60 % État, 25 % CCI de Montpellier, 7 % Département de l’Hérault, 6,5 % Région LRMP, 1 % Communauté d’Agglomération du Pays de l’Or, 0,5 % Montpellier Méditerranée Métropole.
2013 : Nouveau circuit départ passagers . Capacité d’accueil portée à 2 millions passagers. Hausse record de fréquentation : +10,5%.
2014 : Record du nombre de compagnies présentes sur la plateforme : 15 au total.
2015 : Couverture des parkings avec des panneaux photovoltaïques. Cap du 1,5 million de passagers franchi.

BILAN 2015

3ème année consécutive de croissance
Le trafic a dépassé 1 510 000 passagers l’an dernier, en hausse de 4,5% par
rapport à 2014
1 510 186 passagers ont transité par le terminal l’an dernier, contre 1 445 000 en 2014, un cap qui n’avait pas été atteint depuis 2003 !
Depuis 3 ans, Montpellier affiche une croissance continue avec +10,6% en 2013, +1,6% en 2014 et +4,5% en 2015. En 2015, c’est la 5ème plus forte croissance de trafic des aéroports français de métropole de la catégorie « +1 million de passagers »

Reflet d’une stratégie qui porte ses fruits, le trafic Europe est en forte progression, avec 375 000 passagers enregistrés l’an dernier contre 352 000 en 2014, soit un bon de plus de 6,5% !

L’ouverture d’Amsterdam avec la compagnie KLM a connu un franc succès, avec près de 30 000 passagers transportés. La destination entre dans le top 10 des lignes les plus plébiscitées par les passagers au départ de Montpellier, après seulement 7 mois d’activité. Les dessertes de Bruxelles – Charleroi et Londres sont toujours en croissance (+7% et +11% respectivement) et la compagnie Alitalia, vers Rome, affiche une hausse de près de 15%. Easyjet s’octroie la 2ème place du podium pour le nombre de passagers transportés, devançant Ryanair.

Le trafic international, quant à lui s’envole. Le partenariat signé en mai dernier avec la compagnie Air Arabia a permis de renforcer les destinations vers le Maroc, avec 2 nouvelles dessertes : Marrakech et Tanger ouvertes en juillet dernier. Les liaisons existantes ont retrouvé une dynamique certaine, avec +26% sur Nador, +33% sur Fès et +5,5% sur Casablanca. Au total, le trafic international est en hausse de près de 30% avec plus de 100 000 passagers.
Reste bien évidemment la France, avec plus d’un million de passagers en 2015 pesant près de 70% du trafic total de l’aéroport.

Air France vole en tête. La refonte de son offre commerciale tant sur les tarifs (aller simple vers Paris à partir de 49€), que sur les produits destinés à la clientèle ‘affaires’ (nouvelle offre d’abonnement et de fidélisation), entamée depuis janvier 2003, continue de générer ses effets: la fréquentation de la ligne vers Paris-Orly est en hausse de +3% avec plus de 462 000 passagers transportés ; celle vers Paris-Roissy progresse de 6%, à 380 000 passagers.
Le faisceau Paris pèse ainsi 55,8% du trafic total de l’aéroport Montpellier Méditerranée.

  Vers les Régions, la tendance est au repli en 2015 avec un trafic en baisse de 8,5%. La baisse de l’offre de sièges sur
Strasbourg et Lyon, et l’arrêt de la ligne Lille, impactent les résultats malgré l’apport de la nouvelle desserte
de Brest – depuis avril 2015- et le renforcement de l’offre de vols sur Ajaccio et Nantes.

La compagnie Volotea prend la 5ème place dans le classement des compagnies avec 95 000 passagers transportés sur l’année.

Ainsi, les compagnies dites traditionnelles pèsent 2/3 du trafic (65,8%) en léger recul cependant par rapport à 2014. Le trafic généré par les compagnies low cost s’établit à 33,7% du total du trafic, en hausse d’un point par rapport à 2014.
L’année 2016 s’annonce d’ores et déjà favorable pour l’aéroport Montpellier Méditerranée, avec en ligne de mire l’objectif de dépasser 1,6 million de passagers.
Déjà annoncées, les ouvertures de Bordeaux avec Chalair dès le 25 janvier 2016 et de Dublin à partir du 20 mai par Aer Lingus et les renforts de capacité vers Amsterdam, Marrakech, Copenhague, Nantes et Paris Orly.

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LETTRE OUVERTE A LA PRESIDENTE DE LA REGION LRMP ET AU PRESIDENT DE MONTPELLIER MEDITERRANEE METROPOLE


Madame la Présidente, Monsieur le Président,
Si Paris concentre la majorité du trafic aérien français, le rôle des aéroports basés en région ne cesse de grandir (+2,9% de passagers en France en 2014, selon la Direction générale de l’aviation civile). En additionnant leurs impacts économiques indirect, direct et induit, les aéroports de province rapportent chaque année plusieurs milliards d’euros à leur territoire.

L’Aéroport Montpellier Méditerranée (AMM) ne déroge pas à cette règle : il génère près de
4 000 emplois faisant vivre 11 000 personnes dans ce qui constituait voici peu le Languedoc- Roussillon. Selon l’étude du cabinet Bipe, chaque passager transporté par AMM représente 154 euros de valeur ajoutée sur l’ancien territoire régional, et chaque euro public investi renforce de 21 euros le PIB régional. Au total, les retombées économiques s’élevaient en 2012 à 380 millions d’euros annuels, et doivent donc désormais dépasser allègrement les 400 millions puisque AMM a atteint le cap de 1,5 million de passagers en 2015 (contre 1,3 million lors de l’année prise en compte par l’étude).
Comment envisager de maintenir voire développer le tourisme sur nos territoires sans l’Aéroport Montpellier Méditerranée ? Plus spécifiquement, comment parler de tourisme d’affaires sans un aéroport montpelliérain plus performant ? Plus généralement, comment imaginer un développement économique réel et la constitution de pôles d’équilibre sur le territoire de la nouvelle grande région sans un plan de développement d’AMM?

Depuis plusieurs mois, une Commission « Entreprises » a été souhaitée par AMM. Cette commission, que je préside, a questionné de nombreux chefs d’entreprises, dont les dirigeants des structures majeures. La réponse est unanime : qu’elles soient TPE ou multinationales, start up ou entreprises bien établies, toutes disent la nécessité de développer l’Aéroport Montpellier Méditerranée. Sans un renforcement de la desserte Montpellier/Paris, sans la création ou le renforcement de quelques destinations domestiques, mais aussi des liaisons notables vers quelques grands hubs européens, il nous sera extrêmement difficile d’attirer des investisseurs et porteurs de projet, ou tout simplement de faire grandir l’existant.

En lien avec le tissu entrepreneurial, l’Aéroport Montpellier Méditerranée va considérablement améliorer certaines de ses prestations (création d’un coupe-file pour les voyageurs professionnels, ouverture d’un salon business…) dans les tout prochains mois. Cependant, beaucoup de chefs d’entreprise sont convaincus de la nécessité d’un important soutien public durant les prochaines années, afin de donner le jour au grand aéroport méditerranéen dont notre territoire a besoin. AMM est une société bien gérée, dont les résultats sont excellents et qui procède à d’importants investissements. Mais c’est grâce à un soutien public important, concerté et anticipé, qu’AMM pourra atteindre la taille critique qui le fera véritablement basculer dans un cycle nouveau, et avec lui le monde économique dans son ensemble.

D’évidence, alors que la Métropole de Montpellier et la Région LRMP disposent de l’essentiel des compétences économiques dévolues aux collectivités, une approche globale s’impose. On ne pourra traiter la question aéroportuaire hors des schémas de développement des infrastructures, des transports, du tourisme, de l’économie. Ni aborder la question de l’Aéroport Montpellier Méditerranée hors d’une réflexion sans tabous quant aux autres plateformes régionales, notamment les plus proches telles que Béziers et Nîmes. Si proches que l’on se doit d’envisager toutes les synergies possibles afin de défendre ce qui peut l’être, à l’heure de difficultés diverses et majeures faites aux petits aéroports.
Pour un vrai développement économique de l’Est de la nouvelle région, la question de l’aéroport de Montpellier n’est pas la seule, mais elle est essentielle pour notre avenir à court ou moyen terme. Et cet avenir se construit dès à présent.
Bertin Nahum

Président-Fondateur de Medtech
Membre du Conseil de Surveillance de l’Aéroport Montpellier Méditerranée Président de la Commission « Entreprises » d’AMM

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