Culture & Loisirs

MONTPELLIER - Angelus Novus/ Anti Faust/ Sylvain Creuzevault du 2 au 4 juin 2017

Angelus Novus AntiFaustSylvain Creuzevault2 - 4 juin 2017Domaine d’O - MontpellierMise en scène :…

Angelus Novus AntiFaust

Sylvain Creuzevault

2 – 4 juin 2017

Domaine d’O – Montpellier

Mise en scène : Sylvain Creuzevault

Avec : Antoine Cegarra, Éric Charon, Pierre Devérines, Évelyne Didi, Lionel Dray, Servane Ducorps, Michèle Goddet,

Arthur Igual, Frédéric Noaille, Amandine Pudlo, Alyzée Soudet

Création musicale : Pierre-Yves Macé

Régie générale et son : Michaël Schaller

Scénographie : Jean-Baptiste Bellon

Peinture : Camille Courier de Méré

Lumière : Nathalie Perrier

Vidéo : Gaëtan Veber

Masques : Loïc Nébréda

Costumes : Gwendoline Bouget

Production et diffusion : Élodie Régibier

Photo : Compagnie

Printemps des Comédiens : HTH Domaine de Grammont

Vendredi 2, samedi 3, dimanche 4 juin/ 20h

 Sylvain Creuzevault, metteur en scène, dramaturge, aime pétrir une pâte théâtrale où lèvent les grands mythes, les tourments de l’Histoire, les figures tutélaires qui façonnent notre imaginaire. Avant-hier la Révolution française avec Notre Terreur . Hier Marx avec Le Capital et son Singe . Aujourd’hui Faust. Ou plusieurs Faust. Ou un anti-Faust, comme il y a un antihéros.

Le Faust de Goethe est toujours là, bien sûr. Qui pose cette question : lui qui voulait le savoir, tout le savoir en échange d’un pacte infernal, que serait-il aujourd’hui dans notre société qui fait de ce savoir une marchandise ? Aussi dans ce spectacle ne sera-t-il, si l’on peut dire, qu’un Faust parmi d’autres. Il y aura d’autres Faust, d’autres pactes, d’autres destins.

Conçu, comme toujours chez Creuzevault, comme une polyphonie, ce spectacle-fleuve –en moyens scéniques qui fait théâtre de tout bois, en nombre d’acteurs au plateau brasse cent références et mille signaux : le vieux mythe faustien y résonne des éch os de notre plus brûlante actualité. Il y a là un marquis de Zad, un orateur de gauche, les manifestants de Nuit Debout, une mère infanticide qui n’est, hélas, que trop réelle…

 Et tout cela porté par une euphorie d’acteurs, une drôlerie aussi d’autant plus bienvenue qu’on ne l’attend pas forcément. Un théâtre multiforme où il ne faut pas avoir peur de se perdre, sans barrière de temps, de lieux, de thèmes. Creuzevault tel qu’en lui -même…

Le travail de Sylvain Creuzevault et son équipe s’inscrit sur un long temps de répétition. Discussions, lectures, écriture, servent de base à l’improvisation et à la construction d’une partition en mouvement.

Ici, il est question de Faust, ce savant ayant aspi ré au savoir universel ; en proie à la solitude et la mélancolie, il contracte, par l’intermédiaire du “démon” Méphistophélès, un pacte avec le diable, à qui il offre son âme en échange d’une vie nouvelle. Aujourd’hui, que devient le mythe de Faust dans une société qui fait du savoir une marchandise ? Sur le plateau, trois vies, trois “Faust”: deux hommes et une femme, aux prises avec leur entourage et leurs choix. Et −  heureusement ? −  leurs démons.

Sylvain Creuzevault a mis en scène des pièces de Marius von Mayenburg, Bertolt Brecht, Heiner Müller. Depuis 2008, trois créa tions collectives ont vu le jour sous sa direction : Le Père Tralalère (travail sur la famille), Notre terreur  (évoquant la période de la Terreur durant la Révolution) et, en 2014, Le Capital et son singe  d’après Le Capital  de Karl Marx.

“Il s’agit peut-être d’écrire un Faust contre son propre mythe, un AntiFaust.” Sylvain Creuzevault

 Que devient le mythe de Faust dans notre société productrice de marchandises, à la division sociale du travail si raffinée ? La société totalitaire marchande fait du savoir un pouvoir et une solitude. Une personne porteuse de savoir peut-elle découvrir un lieu, un territoire, où l’usage de son savoir ne s’achève ni en amertume ni en corruption ? Nous tisserons trois trames de Faust, celles de Kacim Nissim Yildirim, docteur en neurologie, celle de Marguerite Martin, biologiste généticienne, et celle de Theodor Zingg, compositeur, chef d’orchestre. Nés dans les années 70, ils ont aujourd’hui la quarantaine. Dans le mythe, le Pacte permet à Faust de devenir tout ce qu’il n’est pas. Nous le renverserons, puisqu’au contraire le capital faustien nous somme (sommer) de ne rester que ce que nous sommes (être). “Deviens toi-même” n’est pas seulement une publicité pour l’Armée de terre française, c’est aussi la meilleure voie vers la subordination. “Tiens-TOI tranquille”, slogan universel sécuritaire des gouvernements des peuples et de soi. Nous manquons de démons, ces autres de nous. Ou ils nous manquent. Les temps en sont presque vides. Les Idoles sont partout, et la guerre est entre leurs grimaces, les peaux humaines crèvent. Dans leurs plis, l’insoutenable silence des Démons. Le nôtre n’est pas Méphistophélès, c’est Baal, Seigneur des mouches. Il est ce que nous logeons en nous sans le savoir. On peut l’appeler une voix, un daïmon, un fou, un inconscient, un diable, une émotion… ou Belzébuth, le mauvais ange, le bon mouvement de l’in tranquillité de soi.

Loïc Nebreda −  notre facteur de masques – travaille à fabriquer ses multiples “visages”, ainsi que ceux de certaines figures, parmi les dizaines −  sociales ou allégoriques −  qui graviteront autour de nos trois “Faust” : une soeur, un soldat, le Marquis de ZAD, une vache, Le Mendiant Cloche, La Glaneuse, l’Allégresse, des chimères… Pourquoi une époque où la rationalité scientifique peut éclairer les ombres qui étaient sources de mythes est-elle incapable de procéder à leur désactivation ?

Pourquoi les Idoles produites jadis en réponse à l’incompréhension des phénomènes naturels, une fois ceux-ci déchiffrés, ne retournent elles pas au Néant d’où la peur les avaient tirées ? Pourquoi les voit-on être réactivées, non plus dans la sphère de la nature mais dans la sphère sociale – entre les individus mêmes −  et politique ? Nous pensons que notre théâtre, s’il veut être de son temps, doit ferrailler avec ces questions. Et participer autant qu’il peut (sans se tromper lui-même : que peut un théâtre ?) à la nécessité historique d’une bifurcation. Il s’agit peut-être d’écrire un Faust contre son propre mythe, un AntiFaust. D’entrer dans la danse, et que l’invitation de nos Démons sur les planches devienne une excitation au voyage.

Sylvain Creuzevault 2016

Rencontre avec Sylvain Creuzevault et l’équipe artistique le dimanche 4 juin à 18 à hTh

Sylvain CREUZEVAULT Mise en scène

 Sylvain Creuzevault suit une formation au Conservatoire du 10e arrondissement à Paris, à l’École du Studio d’Asnières et à l’ École internationale de Théâtre Jacques Lecoq. Il met en scène Les Mains bleues  de Larry Tremblay, création D’ores et déjà (Théâtre des 2 Rives de Charenton le Pont), Visage de feu  de Marius von Mayenburg, création D’ores et déjà (Théâtre des 2 Rives), Foetus  , création collective D’ores et déjà (Festival Berthier’06, Odéon Théâtre de l’Europe), Baal de Bertolt Brecht (présenté au 35e F estival d’Automne à Paris aux Ateliers Berthier et au Wiener Festwochen, Autriche), Le Père Tralalère  , création collective D’ores et déjà (création au Théâtre-studio d’Alfortville), Product  de Mark Ravenhill ( La Java ), Der Auftrag ( La Mission) d’Heiner Müller (Deutsches Schauspielhaus de Hamburg, Allemagne), Notre terreur  , création collective D’ores et déjà (création à La Colline – théâtre national, Festival d’Automne à Paris) et Le Capital et son singe  . Il joue dans les mises en scène de Damien Mongin (La corde , création D’ores et déjà), Nathalie Fillion (Alex Le Grand ), Patrick Simon (Au Bout de la plage, le banquet  d’après Platon), Yveline Hamon (A la cour du lion d’après La Fontaine et Saint Simon, La Cerisaie  de Tchekhov), Lionel Gonzalez (Le médecin malgré lui  de Molière, Escurial  de Michel de Ghelderode, Sganarelle ou Le Cocu Imaginaire de Molière), Guillaume Levêque (Le Soldat Tanaka  de Georg Kaiser), Jean Louis Martin Barbaz, Le songe d’une nuit d’été  de William Shakespeare, Le Soulier de satin  de Paul Claudel), Bernard Salva (Cyrano de Bergerac  d’Edmond Rostand), Emmanuel Demarcy Mota (Marat Sade  de Peter Weiss). Au cinéma, il joue dans Petit Tailleur  (moyen métrage de Louis Garrel), La Robe du Soir  (long métrage de Myriam Aziza), L’Instant idéal  (court métrage de Brigitte Sy), Mes Copain s (court métrage de Louis Garrel), Les Bienheureux  (court métrage de Damien Mongin), La Cief  (long métrage de Guillaume Nicloux), Les Amants réguliers  (long métrage de Philippe Garrel), Ligne 6  (court métrage de Grégoire Saint Jorre), Le Bruit des eaux  (court métrage de Damien Mongin).

Pierre YVES MACÉ Création musicale

La musique de Pierre Yves Macé propose un croisement entre l’écriture contemporaine, la création électroacoustique, l’art son ore et une certaine sensibilité rock. Il est l’auteur de six disques parus sur les labels Tzadik, Sub Rosa et Brocoli. Sa musique est jouée en France, en Europe et en Amérique du Nord, interprétée par les ensembles Cairn, l’Instant Donné, le pianiste Denis Chouillet, la soprano britannique Natalie Raybould, le clarinettiste Sylvain Kassap, le Quatuor Amôn, l’Ensemble d’Improvisateurs Européens (EIE), le collectif 0 (“zéro“).

Il est invité par le Festival d’Automne à Paris (monographie en 2012 au Théâtre des Bouffes duNord) et dans de nombreux festivals en France et en Europe. En tant que performer, il fait la première partie d’artistes comme Matmos, Richard Chartier, Andrew Bird ou Lee Ranaldo. Il collabore avec les artistes Hippolyte Hentgen, les écrivains Mathieu Larnaud ie, Philippe Vasset, compose la musique pour les spectacles de Christophe Fiat, Joris Lacoste, Anne Collod, Fabrice Ramalingom, Marinette Dozeville, Marianne Baillot, Louis Do de Lencquesaing. Entre 2007 et 2011, il collabore régulièrement aux activités du collectif pluridisciplinaire l’Encyclopédie de la parole. En 2013 2014, il compose des virgules radiophoniques pour l’émission Boudoirs et autres  de Gérard Pesson sur France Musique. En 2014, il est lauréat de la résidence Hors les murs (Institut français) pour le projet Contre flux . Il écrit par ailleurs pour les revues Mouvement, Accents, Labyrinthe, La Nouvelle Revue d’esthétique . En 2012, il publie Musique et documents sonores  aux Presses du réel.

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