Culture & Loisirs

SETE - 275e édition Fête de la Saint-Louis

AGNÈS VARDA, INVITÉE D’HONNEUR DE LA SAINT-LOUIS 2017Du 17 au 22 août, Sète célèbre…

AGNÈS VARDA, INVITÉE D’HONNEUR DE LA SAINT-LOUIS 2017

Du 17 au 22 août, Sète célèbre la 275ème édition des fêtes de la Saint-Louis.

Pendant six jours et six nuits, unie autour de cette tradition qui fonde son identité, la Ville va vivre à l’heure des chevaliers blancs de la tintaine. Quantité d’événements sous le signe de la convivialité viendront enrichir cette exceptionnelle semaine de liesse populaire. Cette année, la ville de Sète a choisi de rendre hommage à la célèbre réalisatrice Agnès Varda, la plus sétoise des cinéastes.

De La Pointe Courte aux Plages d'Agnès, de La mer Etsetera à Y'a pas que la mer, la réalisatrice et plasticienne n'a cessé de puiser dans l'Ile singulière matière à son inspiration. En 2015, Agnès Varda recevait lors de la cérémonie de clôture du 68e festival de Cannes une palme d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Et il y a forcément un peu de Sète dans cette prestigieuse distinction accordée avant elle aux seuls Woody Allen, Manoel de Oliveira, Clint Eastwood et Bernardo Bertolucci, et pour la première fois à une femme.

AGNÈS VARDA ET SÈTE : UNE HISTOIRE D'AMOUR

Cette histoire d'amour commence en 1940, alors qu'Agnès Varda fuit la Belgique bombardée avec sa mère et ses 4 frères et soeurs. Et c'est à Sète, sur un bateau amarré face au palais consulaire que la famille va trouver refuge. Agnès a alors 12 ans et se lie d'amitié avec les filles Schlegel, qui habitent en face, sur le quai Pasteur. Elle passera là une adolescence heureuse et insouciante. Dans les années 50, elle part étudier la photo à l'école du Louvre à Paris. Elle obtient un diplôme de photographie. A Sète, son amie Andrée Schlegel épouse un certain Jean Vilar. Le lien est fait. Varda rejoint Jean Vilar à Avignon : il vient de créer deux ans plus tôt le célèbre festival de théâtre. Elle devient photographe de plateau pour le TNP et se fait connaître grâce à ses clichés de Gérard Philipe ou Maria Casarès.

Mais fidèlement, elle revient à Sète. La Pointe Courte l’inspire. Sa lumière écrasante, sa rencontre avec les pêcheurs lui donnent l’idée de réaliser en 1954 un film éponyme, son premier film, qui rend ce quartier de Sète quasi-mythique. C'est parmi les acteurs du TNP qu'elle choisit Silvia Monfort et Philippe Noiret (débutants au cinéma) pour ce premier long métrage. Réalisé en 35 mm avec des moyens de fortune et hors du circuit économique traditionnel, ce dialogue d'un couple qui fait le point sur fond de chronique néo-réaliste d'un village de pêcheurs apporte un souffle de liberté au cinéma français et réunit toutes les caractéristiques de ce que sera la “Nouvelle vague”.

Plus d'un demi-siècle après La Pointe Courte, elle boucle la boucle, et tourne notamment à Sète “Les Plages d'Agnès”, un émouvant autoportrait où elle revient sur sa vie et sur son travail. Elle obtient le César du meilleur film documentaire lors de la 34e cérémonie des César.

DEUX EXPOSITIONS SÉTOISES MAJEURES

Sa carrière ne l’éloigne jamais bien longtemps de son port d’attache.

Elle s’investit dans la vie culturelle de l’île singulière. Au printemps 2009, elle s’installe au Centre Régional d'Art Contemporain avec une exposition intitulée “La mer …Etsetera”. Des souvenirs toujours. En 2011, elle investit le Musée Paul-Valéry cette fois, et prend avec “Y'a pas que la mer” le contre-pied de son précédent travail dans un lieu d'où on ne peut échapper au spectacle de la mer…

Et puis il y aura aussi en décembre suivant “Agnès de ci de là Varda”, 5 épisodes de 45 minutes diffusés sur Arte.

Sète sera présente dans le 4e avec l'évocation entre autres de Soulages et de deux pêcheurs sétois.

AUJOURD'HUI…

Une école Agnès-Varda a été inaugurée aux Métairies en 2005 en présence de la réalisatrice. A la Pointe Courte, une traverse Agnès-Varda va de la promenade Louis-Vaillé au quai du Mistral. Pour le centenaire de la naissance de Jean Vilar, Agnès-Varda a exposé des photos d'Avignon dans la maison des Vilar. Ses amis se nomment aussi Lubrano, Biascamano,

Calli… et aussi le sénateur-maire François Commeinhes… parmi beaucoup d'autres Sétois.

En juin dernier, elle accepte d’être l’ambassadrice d’une campagne nationale d’image lancée par la Ville et portée par six grands artistes attachés à Sète. Elle rend ainsi hommage à sa muse et écrit de sa plume ces mots : “Sète m’amuse et m’inspire. J’y ai tourné en 54 “La Pointe Courte” et ses joutes et en 2005 “Les plages” et ses joutes. Quel bonheur !”

En ce mois de juillet, elle participe à la deuxième édition du SunSète Festival dédié au cinéma. Elle y présente avec son complice JR son dernier documentaire “Visages, villages”, tout juste récompensé par le prix de l’Oeil d’Or à Cannes.

Cet été, comme tant d'autres fois auparavant, on pourra sans doute la croiser dans les rues, aux halles, et sur le Cadre Royal.

UNE AFFICHE INSPIRÉE PAR AGNÈS VARDA ET SIGNÉE CHRISTOPHE VALLAUX

Chaque année, la ville de Sète confie la réalisation de l’affiche de la Saint-Louis à un artiste.

Cette année, c’est un complice d’Agnès Varda qui a été chargé d’illustrer ce 275e opus, sous la direction artistique de la réalisatrice.

S’il est inconnu du grand public, Christophe Vallaux ne l’est pas des grands noms du théâtre  et de l’opéra. Né à Brest, il débute une carrière de décorateur en 1976 dans le domaine du dessin animé.

C’est en réalisant des courts métrages d’animation projetés sur scène qu’il découvre en 1980 le monde de l’opéra. Il devient l’assistant de Petrika Ionesco de 1982 à 1987, notamment pour Robert le diable à l’Opéra National de Paris. En 1987, Maguy Marin lui confie les décors d’Otello à l’Opéra de Nancy. Et c’est là qu’il rencontre Antoine Bourseiller, le directeur de l’opéra-théâtre, qui n’est autre que le père de Rosalie Varda. Le lien est fait avec la famille.

C’est en 2006 qu’une véritable collaboration avec Agnès Varda s’installe. Il créé pour elle à la Fondation Cartier la scénographie de L’île est Elle, une série d’installations en majorité réalisées pour l’occasion, ayant toutes, comme point de départ, l’île de Noirmoutier.

Entrelacs de textes, photographies, maquettes et images collectionnées, qu’il enrichit de croquis de la plasticienne en plein travail, créant la petite caricature si réussie de la cinéaste. Plus tard, il prêtera son crayon à l’affiche des Plages d’Agnès, et cette année, à celle de la Saint-Louis… avant d’autres collaborations à venir, notamment un petit film d’animation à Noirmoutier.

L’affiche de la Saint-Louis, selon les voeux d’Agnès Varda, a été conçue sur le ton de la caricature.

“À partir de ce souhait, précise Christophe Vallaux, elle m’a fournie une photo de rudes gaillards – aux coeurs tendres, sûrement ! – assis sur une tintaine. Après, c’était mon travail avec sa caricature “aux commandes”. Il m’est venu tout naturellement l’idée de leur mettre à tous une coiffure “AgnèsV”, en “échange” du maillot marin qu'elle porte… À cela s'ajoutent les mouettes qui racontent de leur côté leur histoire. Prendre la coiffure d’Agnès Varda pour un nid m’a amusé.

Un chat (elle adore les chats), un horizon avec la mer et une silhouette de la ville de Sète, qui est rouge depuis toujours dans mon imaginaire (ne me demandez pas pourquoi)… et le tour était joué ! C’est simple finalement…”

HISTOIRE DE LA SAINT-LOUIS

Chacun le sait : Sète est née un 29 juillet 1666, sous les auspices festifs des joutes languedociennes. Mais les hautbois et les tambours ne vont résonner que bien des années plus tard pour célébrer la Saint-Louis.

Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, ces célébrations se réduisent à une modeste fête en l’honneur de Louis XIV.

Elles seront interrompues par la Révolution avant de reprendre en 1806. C’est en fait le maire de Sète, Emile Doumet, qui prend l’initiative en 1853 de donner un peu de lustre à cette fête locale, pour répondre à la création de la ligne de chemin de fer Cette-Toulouse, et à l’afflux d’ “étrangers” qui viennent assister au tournoi de joutes du dimanche. Mais c’est au début du XXème siècle que la fête prend toute son ampleur et s’enrichit de corsos nautiques, de concerts, de courses cyclistes et des premières traversées de Cette à la nage, tandis que se déroulent, devant des milliers de spectateurs, des combats de joutes homériques sur le Canal Royal.

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.