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100 Commentaires : N°17 - Crues et inondations : il y a urgence

S'est tenue, le vendredi 14 octobre, sur l'initiative de l'association AGATHE, une réunion publique…

S’est tenue, le vendredi 14 octobre, sur l’initiative de l’association AGATHE, une réunion publique sur les PPRI et les inondations, problème d’importance qui concerne de nombreux habitants de notre commune ayant connu dans leurs biens les méfaits des crues de notre fleuve. J’ai donc assisté à ce débat. Il m’a inspiré plusieurs réflexions :

1° – Un consensus s’est dégagé au cours de cette réunion sur la nécessité de faire des recherches sur l’amélioration de l’écoulement de l’Hérault. La situation actuelle étant jugée peu satisfaisante, aux regards des risques. Saluons ici la volonté des participants d’indiquer toutes les pistes de réflexions possibles.

2°- Attention à l’urgence. Les données présentées se réfèrent au passé. D’ailleurs avec humour, Agathe faisait remarquer que nous allions bientôt fêter les 100 ans de la crue « centennale » de 1907. Rien ne dit aujourd’hui que le futur ressemblera au passé. Il est toujours payant de se préparer au pire. Les scientifiques sont d’accords pour dire que le climat de la planète se modifie à cause du réchauffement. Or, ce mot est ambigu car il laisse penser que les seules conséquences pour nous seront la sécheresse, alors que sur notre région, cela signifie également des pluies diluviennes plus nombreuses. Il est donc possible, voire probable que les crues que nous avons connues se répètent de manière plus fréquente et plus soutenue. La réflexion engagée par l’Association pour réduire l’importance des crues est donc vitale et pressante. N’attendons pas qu’une crue dévastatrice arrive pour constater que nous aurions pu limiter ses dégâts. On ne maîtrise pas les problèmes d’une commune en comptant sur la chance.

3° – Malheureusement, les élus de tout bord brillaient par leur absence.. Seul le député (suppléant) était présent. Or, si une action doit être menée, elle ne peut être efficace que dans la coopération entre communes riveraines de l’Hérault. A sa création l’Agglomération a été présentée, entre autres, comme un outil pour gérer le fleuve.. Elle cofinance avec le département et la région des travaux sur les digues. Mais, si on élève ou renforce les digues en amont, empêchant toute dilatation du fleuve en période de crues, cela signifie pour Agde, mécaniquement, plus d’eau. Il est donc inquiétant de voir que le président de l’Agglomération, Maire d’Agde, n’a que mollement défendu, une fois encore (voir 5°) les intérêts légitimes de ses habitants. Il est de plus extrêmement navrant de constater que son président s’inscrit aux abonnés absents.
Absent également, le premier adjoint de la commune, qui a pour rôle de suppléer notre premier magistrat lorsqu’il n’est pas là. Faut-il comprendre qu’il ne se sent pas concerné ?
Depuis la crue débordante de 1997, près de 8 ans ont passé sans que l’on assiste, chez nous au moindre travail visant à améliorer l’existant. Les subventions en faveur des dossiers d’inondation « pleuvent » sur les communes tout autour de la notre. Le sort de nos concitoyens qui peuvent légitimement se sentir abandonnés intéresse t-il quelqu’un ?

4° – Or, les études à mener qui apparaissent nécessaire ne peuvent être faites par aucune association, même de bonne volonté. Il faut impérativement que les élus prennent en main le dossier, recherche des financements aussi bien localement qu’ailleurs et peut-être mandatent des experts pour proposer des solutions viables. Au risque de troubler la conscience de certains, la mission des élus est d’être au service des administrés, de défendre leurs intérêts.

5° – On ne peut alors que fortement regretter, pour ne pas dire plus, l’attitude du Maire ainsi que de l’ensemble des élus de la majorité (se taire, c’est cautionner) dans le contentieux lié au PPRI. A quoi sert un Maire, s’il ne défend pas les habitants de sa commune ? Quel scandale d’apprendre que la ville a perdu devant la cour administrative d’appel, non pas sur le fonds mais parce que des documents réclamés par la cour n’ont pas été fournis par la commune. C’est le résultat soit d’incompétences graves, soit de négligences inqualifiables, ou alors d’une complicité coupable avec le préfet. Dans cette lamentable opération, ce sont les agathois qui boivent et qui trinquent !.

En 1997 – 1998, plus de mille dossiers d’indemnisation ont été déposés. Non seulement les riverains qui ont eu les pieds dans l’eau sont concernés, mais l’ensemble de la collectivité qui supporte indirectement le poids des indemnités. C’est donc un problème politique majeur pour notre Ville, au sens noble de ce terme. Que notre Maire s’en désintéresse c’est, pour l’instant, son affaire. Mais les autres responsables politiques d’aujourd’hui ou de demain, chacun dans la mesure de ses possibilités, doivent tout de suite soutenir toutes les initiatives visant à améliorer l’existant.

Il est grand temps de créer un syndicat intercommunal pour gérer notre fleuve. Il y a urgence.

Stéphane Ravaille
Agrégé d’économie / gestion
Qui est-ce ? – Fiche TrominosCap : https://www.herault-tribune.com/?p=p04&action=view&Tr_Id=259
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