Droit

Centre Aquatique - Reculer ..pour mieux plonger ? par Antoine Allemand

La question du futur centre aquatique en terre agathoise devait constituer le plat de…

La question du futur centre aquatique en terre agathoise devait constituer le plat de résistance de la dernière réunion du conseil communautaire; c’était la question numéro 1 à l’ordre du jour, le premier grand projet à être mis en route… Les convives sont restés sur leur faim; avant même qu’ils aient pu déguster la mise en bouche (la présentation en image du projet), le plat principal leur a été retiré par le chef cuistot : « Il n’y aura aucun vote. La question a besoin d’être approfondie » (quand il s’agit d’une piscine, la formule prend toute sa saveur).
Pourtant, depuis des mois, un cabinet d’études planche sur le sujet, les devis prévisionnels étaient arrêtés depuis novembre 2004…et toute les délibérations (reconnaissance d’intérêt communautaire, désignation du maître d’œuvre, demandes de subventions) étaient pré imprimées et jointes au dossier des membres du conseil.

Alors pourquoi ce report ?
Nous essayerons d’y voir plus clair plus loin, pour l’instant revenons en au projet lui-même.

(Note: Dès le mois de Juin 2005 Gilles d’Ettore annoncait le projet aux agathois en page 7 et 8 du journal Municipal d’Agde afin de compléter: “L’offre touristique” : https://www.herault-tribune.com/archive/img_annexe/index.php?Ax_Id=241

Un bâtiment à l’architecture audacieuse :

Sans manifester un enthousiasme débordant, Luc Demolombe (cabinet d’architecture toulousain) a tout d’abord présenté au public toute une série de clichés sensés venir en appui des choix de réalisation (vues de la cathédrale, des plages, de l’eau, des cailloux) qui ne présentaient l’intérêt que de n’être que… des clichés.
En revanche la présentation des vues du futur centre nautique fut à la fois plus instructive et plus séduisante :

Vu d’en haut, l’édifice a l’allure d’un insecte assez gracieux. L’image en est accentuée par le fait que, à la demande, pour donner du soleil et de la lumière, les ailes du bâtiment s’ouvrent autour de l’axe central comme les élytres d’un coléoptère.
Vu du sol, en revanche, l’ensemble perd de sa grâce et de sa légèreté pour ressembler, une fois fermé, au mieux à un gros hanneton, au pire à une station de retraitement.
Les vues intérieures sont, elles, agréables : des volumes très larges et très éclairés grâce à une couverture constituée de coussins translucides, (dont on saura qu’ils sont plus résistants que le verre mais dont l’architecte ne saura nous donner la composition), reposant sur une ossature bois.

A la fin de la présentation, pas une interrogation, pas une marque d’approbation. Un silence pesant s’établit que le Président se hâta de combler en passant à la question suivante de l’ordre du jour.

Pourquoi donc avoir reporté les délibérations et les votes ?

La première idée qui vient à l’esprit est tout simplement que la majorité des membres du conseil communautaire ne serait pas acquise au projet. Un vote négatif entraînant l’enterrement définitif du dossier, il devenait urgent d’attendre ; le sursis imparti pourrait, dans ce cas, permettre de convaincre les éventuels hésitants.
Mais il semblerait aussi que l’Architecte des Bâtiments de France, et le Préfet n’aient pas entériné le projet en l’état.

Qu’est-ce donc qui pourrait faire que les uns et les autres ne voient pas d’un œil favorable ce projet pourtant nécessaire pour la ville d’Agde (une piscine est un équipement structurant minimum pour une ville de son importance ; la piscine du Môle a disparu, la piscine tournesol est bien fanée) ? :
Le bâtiment lui-même peut entraîner un certain nombre d’objections : il sera érigé dans la zone du radar, zone à vocation initialement agricole qui devait rester un espace « vert » ; il va culminer à 18 mètres de haut, donc s’élever en rupture sur l’environnement et participer à un bétonnage de l’espace que l’on voit poindre ici et là.

Son coût évalué à près de 10 millions d’euros valeur 2004 (soit 6 878 000 € HT pour les travaux et 1 176 000 € HT pour les honoraires d’ingénierie) peut paraître une charge excessive pour des membres de la communauté qui ne trouveraient rien en retour. Et encore, les charges de fonctionnement, qui risquent d’être plus élevées que la norme vu la complexité du mécanisme (bâtiment à géométrie variable), les volumes à chauffer (18 mètres de haut, ce n’est pas rien), et l’entretien courant des menuiseries (totalité de l’ossature) et de la couverture (un plastique d’un nouveau type ?), n’ont-elles pas été évoquées.

Enfin, le jeu en vaut-il la chandelle : à consentir un investissement lourd autant faire en sorte qu’il réponde aux besoins réels de la population. Nous allons avoir là, si le projet est bouclé en l’état, une structure imposante, voire surdimensionnée pour une piscine de …25 mètres de long.
25 mètres pour accueillir (ce sont les termes de la délibération n°1) « les scolaires des communes localisées à 15 minutes » (soit au moins Vias, Bessan et St Thibery), «des résidents » (Agathois), « du public nageur » ( ?), « des activités paraquatiques type aquagym, bébés nageurs, aquadouce, aquaphobie ( ?), des familles à la recherche de loisirs…des baigneurs à la recherche d’un lieu convivial…des estivaux en restant sur une offre de loisir douce et familiale non portée sur la glisse pour se démarquer de l’offre d’Aqualand »

Je n’aimerais pas être celui qui devra gérer le planning d’utilisation…

La suite au prochain conseil qui, contrairement à ce qui était initialement prévu, se tiendra à… Agde…Pour peu que certains rechignent à faire des kilomètres et si l’on mobilise toutes les troupes agathoises, on devrait emporter la décision.

Antoine Allemand
Qui est-ce ? – Fiche TrominosCap : https://www.herault-tribune.com/?p=p04&action=view&Tr_Id=18Texte en Gras

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