AGDE - Consommateur d' Urgences ! par Dominique ANACHE
J’ai été un fort consommateur de services d’urgence et de blocs opératoires, j’en ai…
J’ai été un fort consommateur de services d’urgence et de blocs opératoires, j’en ai connu plus d’une vingtaine de toutes sortes du folklorique ibicenco de la belle époque au luxueux américain, à l’usine montpelliéraine et en passant par les services des militaires. Ce que je peux dire c’est que, tant qu’on est conscient, on est pressé d’être opéré pour ne plus souffrir ; il est vrai que dans mon cas il s’agissait plus souvent d’accidents de la vie ou de sport que de maladies.
Ce que j’ai pu constater c’est qu’il y a un monde fou pour s’occuper de vous dans ce cas-là : du brancardier au personnel d’entretien en passant par les médecins, les anesthésistes, les chirurgiens, les infirmiers, au bloc, en réanimation ou aux soins, d’aides-soignants le tout 24h sur 24 tous les jours de la semaine, toutes les semaines de l’année, des hommes et des femmes indéfectibles et très compétents dans chacun de leurs domaines, aidés par des locaux et un matériel en perpétuel parfait état de marche. De telles équipes et d’outils n’ont d’existence que dans de grosses structures publiques ou privées et au service de grandes populations.
L’urgence c’est aussi un chronomètre qui tourne dès l’instant de l’accident et si les heures sont importantes, les minutes voire les secondes comptent alors pour la survie d’un être humain ou pour limiter les séquelles ; dès lors il n’est plus question de problèmes de circulation ou d’accès difficiles.
Toutes ces raisons me poussent à écrire que l’hôpital Saint Loup, d’un accès difficile, n’est pas de taille à supporter un vrai service d’urgence ; La clinique privée Saint Privat abrite un service d’urgence à côté d’un bâtiment de 1500m² dans lesquels se trouvent 7 blocs opératoires où sont pratiquées aux environs de 60 interventions quotidiennes. En même temps, à Grenoble, les médecins urgentistes menacent de donner ensemble leurs démissions s’il n’est pas remis en question tout le matériel défectueux ou obsolète ! Le Saint Loup avec son petit bloc opératoire serait sans doute mieux utilisé pour des interventions simples et programmées ou pour traiter dans l’urgence des très petites interventions ne faisant pas appel à un spécialiste c’est ce qu’on peut baptiser de « bobologie » ; Est-ce que de diriger un blessé grave (ou un cas d’AVC) sur cet hypothétique service d’urgence d’où il faudra le réexpédier par hélicoptère vers un gros service d’urgence, n’est pas une perte de temps précieux pour le blessé ?
Je ne suis pas médecin, seulement patient, et dans le conseil municipal se trouvent un médecin urgentiste et un médecin généraliste, il serait sans doute plus intéressant de connaître leurs avis professionnels que le mien en supposant qu’ils soient libres de s’exprimer sans pression car, pour un maire-président des Hôpitaux du Bassin de Thau, il peut être utile de faire semblant de porter un intérêt pour la santé des électeurs pendant le lancement des élections …
Quoi qu’il en soit, la mobilisation de tous les agathois afin d’aider nos médecins locaux à mieux nous soigner est louable et doit être encouragée et fait plaisir à voir.
Dominique ANACHE