Faits divers

AGDE - De plus en plus de disciples à la procession du Saint Christ

Jeudi 5 Avril à 21 h  la procession du Saint-Christ d'Agde ( Hérault )…

Jeudi 5 Avril à 21 h  la procession du Saint-Christ d'Agde ( Hérault ) a rassemblé plusieurs centaines de participants devant l'église Saint-Sever qui abrite cette sculpture de bois à l'effigie du Christ. 

Le cortège a cheminé au travers des rues du centre Ville Agathois.

Le parcours fût  ponctué de haltes et de textes lus respectivement par Antoine CATANZANO  à l’église Saint André, par Pierre CHALLIEZ  à la Maison du Cœur de ville et par Francis DAGADA à la Cathédrale Saint Étienne. Vous retrouverez ci dessous les textes de cette histoire du Saint Christ telle qu'elle fût raconté au public lors de cette soirée.

A chaque etape , le Christ de Saint Sever fût porté par une corporation différente , pêcheurs, vignerons ou jouteurs pendant que la chorale Melopoia et les agathois entonnaient l’hymne agatgois «  la Dagtenco »

La Confrérie du Saint-Christ, présidée par le grand Maistre Antoine CATANZANO a pour vocation de pérenniser cette procession. 
Un Hymne au Saint-Christ composé par Francine Guilhem pour la musique, Francis Dagada pour les paroles et Michel Adgé pour la transcription phonétique en “parler agathois” a également été proposé au public en cette année 2012. 

Les refrains de l’hymne au Saint-Christ ont été interprétés par Eric Dandoy, baryton de la chorale Mélopoia et André Bousquet, ténor.

Yannick CASAJUS a présidé aux cérémonie  cultuelles à laquelle se sont jointes les autorités civiles et municipales au travers de la présence du député maire Gilles D'ETTORE et de nombreux membres du conseil municipal majorité et minorité confondues.

Vous trouverez  ci dessous :

– Le lien photos FACEBOOK
– Les trois textes lus aux cours de la procession

L'histoire du Saint Christ
– Le Blason de la Confrérie du saint Christ d'Agde
– La reproduction de l'Hymne  en Occitan en Francais et en Occitant Phonétique Agathois


 140 clichés de cette procession sont disponibles sur notre page FACEBOOK
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Le Saint-Christ d’Agde

Témoin de cinq siècles de piété et de dévotion populaire, sauvé plusieurs fois de l’anéantis-sement et du fanatisme, le Saint Christ d’Agde est une œuvre d’art remarquable, classée, en 1911, « objet historique, d’auteur inconnu, datant du XVIème  siècle. »
    Pendant cinq siècles, nos ancêtres ont admiré et vénéré ce Christ sans chercher à connaître le nom du sculpteur. Ils se sont dit et redit la tradition de « l’ange » venu en Agde pour créer ce chef d’œuvre. Ont-ils cru à ce que certains ont appelé une légende ? Nul ne le sait, mais, du moins, cette « légende » correspondait-elle à leur foi ardente et aux vertus miraculeuses attachées à cette sainte image.
     Les recherches entreprises depuis plusieurs années, ont amené à certaines conclusions incontestables, comme celle de la datation de sa naissance. En effet, le Christ de Saint Sever concentre toutes les caractéristiques de la sculpture de la Renaissance italienne, fin XVème, début XVIème  siècle : détails morpholo-giques d’une grande exactitude, système veineux, ossature, musculature, expressions du visage et postures du corps empreintes du maniérisme toscan.
     Certains experts n’hésitent pas à l’attribuer à quelque grand artiste toscan et le nom de Michel Ange est avancé… avec prudence.
     Il est évident que le sculpteur, a voulu représenter, avec un profond réalisme, la dernière respiration du Christ avant qu’il ne rende Son Esprit. La profonde douleur et le tourment se lisent sur le côté gauche de son visage tandis que le côté droit exprime la sérénité, la bonté et le pardon qu’il accorde à ses bourreaux…


Les processions


Certaines processions restent encore inscrites dans la mémoire des plus anciens de nos compatriotes, comme celle de l’été 1943 faite au nez et à la barbe de l’occupant. Mais c’est surtout celle de 1999 à l’occasion du cinq centième anniversaire de la reconstruction de l’église Saint Sever dont tous les Agathois se souviennent. Pour les plus anciennes, il faut avoir recours aux archives locales pour évoquer celles de 1763, de 1793 et de 1835.
En 1763, le Saint-Christ, alors sur le retable de Saint André a été sorti de l’église et livré à la vénération des Agathois. Le récit nous dit que, dans la liesse générale,  cent navires à quai ont salué cette sortie par une salve de cent coups de canons.
1793, triste procession ! Des révolutionnaires étrangers à la ville, veulent livrer le Saint-Christ aux flammes du bûcher ! Des Agathois proposent de le détruire en le jetant dans l’Hérault, ils le portent jusqu’au fleuve et l’y « escampent ». Il sera repêché et sauvé trois jours plus tard par le pêcheur Belloc.
En 1835, le choléra asiatique,  propagé par les troupes russes est venu s’abattre sur le Midi. En trois mois, on compte plus de 160 cholériques. Une procession est alors décidée par toutes les confréries.
L’ensemble de la population, les autorités civiles et religieuses participent à cette manifestation de foi et de confiance.  Un cortège de plusieurs kilomètres est formé, chante et prie. La tête de la procession rentre à Notre-Dame du Grau quand le clergé sort à peine de la ville. Le ciel dut entendre les prières car le fléau cessa début septembre.
La Confrérie du Saint-Christ d’Agde, chargée de la pérennité des traditions cultuelles et culturelles relatives au Saint-Christ  reprend, en ce jour du Jeudi Saint, cette tradition séculaire pour la perpétuer dans le cœur de tous les Agathois.


 Le Saint-Christ d’Agde  ( Halte de Saint-André ) lu par par Antoine CATANZANO


Chers amis présents autour du Saint-Christ, en ma qualité de Grand Maistre de la Confrérie du Saint-Christ d’Agde, je ne redirai pas aux Agathois, ce que nous fêtons ce soir mais il nous a semblé utile de donner quelques explications aux nombreux amis non agathois qui se sont joints à nous en cette soirée du Jeudi Saint.
D’abord, d’où vient ce Saint-Christ ? 
La tradition, répétée et re-répétée,  l’attribue à un étranger, un inconnu, à l’aspect angélique, certains disent même à un ange qui serait venu le sculpter dans notre ville. Beaucoup, parmi nous, pensent que Angelo était le nom de l’auteur, de là à penser à Michel Angelo !
Depuis cinq siècles, c’est la ville d’Agde qui en a la garde et nous en sommes fiers, convaincus de posséder un chef d’œuvre d’une grande beauté, admiré par ses fidèles et par tous les amateurs d’art. Il a été classé en 1911 au titre des objets historiques datant du début du XVIème siècle car toutes ses caractéristiques sculpturales permettent sa datation comme un chef d’œuvre de la Renaissance.
Pourquoi une halte à Saint André ?
Le Saint-Christ, à sa sortie de Saint Sever, fait traditionnellement une première halte sur le porche de l’église Saint-André, car Saint-André est la première église à l’avoir abrité. En effet la première mention du Saint-Christ dans l’église Saint-André date de 1548, époque où il trônait derrière l’autel en guise de retable, il y demeura jusqu’en 1793. Lors d’une ostension, en 1743, un fidèle présent raconte, dans un manuscrit conservé au Musée Agathois Jules Boudou, que, des milliers de fidèles se pressaient autour de la sainte relique, que 100 coups de canon furent tirés par les 100 navires présents dans le port d’Agde et que l’on dénombra des dizaines de miracles.

Les révolutionnaires le détrônèrent en 1793 avec l’intention de le brûler… mais cet épisode vous sera raconté lors de prochaine halte sur les marches de la Maison du Cœur de Ville.


 Le Saint-Christ d’Agde ( Halte de la Maison du Cœur de ville ) lu par Pierre CHALLIEZ


La Maison du Cœur de Ville, devant laquelle nous sommes fut construite au milieu du 17ème siècle (au début du règne de Louis XIV) comme Maison Consulaire. Elle fut, entre autres événements, le témoin de la furie révolutionnaire qui détruisit beaucoup de chefs d’œuvre d’art sacré et faillit être fatale au Saint-Christ d’Agde.

Si les premières années de la révolution furent assez calmes dans la ville d’Agde, c’est en juin 1793 qu’un audois, représentant de la Convention, le ci-devant Girard, irrité par l’attitude conciliante des agathois envers le clergé vint à Agde en compagnie de deux femmes, deux furies exaltées contre le clergé, contre la religion et tous ses symboles.

Paradoxalement, c’est au cri de « liberté » que ce triste trio, enflamma bientôt la ville en incitant la population à piller et détruire tout ce qui touchait à l’Eglise.

Tableaux, ornements, vases sacrés, rien ne résista à la foule en furie ! Même les archives de l’évêché furent, hélas, brûlées !

Allaient-ils oser s’attaquer au Saint-Christ si cher aux agathois ? Et oui !

Ils osèrent… et l’ayant arraché de Saint André, ils s’apprêtaient à le livrer au bûcher quand un fidèle, soudainement illuminé, s’écria : « Lou brulam pas ! Escampam lou dins Erau ! » « Ne le brûlons pas ! Jetons-le dans l’Hérault ! »

Le Saint-Christ fut jeté à l’eau et fut ainsi sauvé. Il resta trois jours dans les eaux du fleuve jusqu’à ce qu’un pêcheur agathois, Belloc, qui connaissait bien tous les recoins de l’estuaire, aille le récupérer, parmi les roseaux, dans un coude de la rivière.

Par peur des représailles, il le cacha dans son grenier et, contre quelques piécettes, pendant onze ans, les fidèles agathois, de nuit, continuèrent d’aller le vénérer chez les Belloc dans la rue des Cloches de St André, aujourd’hui rue de l’Arsenal.

Après la mort du pêcheur, durant l’Empire, en 1804, sa veuve et sa fille le restituèrent à la hiérarchie ecclésiastique.

Il séjourna deux années dans la chapelle de l’hôpital en attendant que l’église de Saint Sever soit rendue au culte en 1806.

Depuis cette date il est toujours resté à Saint Sever, à part un bref épisode que nous vous relaterons à la prochaine halte sur le parvis de la Cathédrale


Le Saint-Christ d’Agde ( Halte de la Cathédrale ) lu par Francis DAGADA


Pour ce dernier épisode de l’histoire du Saint-Christ d’Agde, nous relatons  la version d’un témoin racontée dans le livre de Jules Cruells Capece « Le mystère du Saint-Christ de Saint Sever raconté à Thomas », paru en avril 2008 et disponible dans les librairies agathoises.

En 1942, Agde est occupée et l’église Saint Sever est fermée. Les Agathois refusent d’abandonner leur Saint-Christ, seul, dans une église d’où a été chassé l’abbé Cardonnet.
Au printemps 1943, le dimanche de la Passion, la population décide de « libérer le Saint-Christ » et de le transférer à la Cathédrale Saint Etienne. Beaucoup d’Agathois manquent, hélas, à l’appel, contraints par les occupants d’évacuer la ville et d’abandonner leurs maisons.
Ceux qui restent dans Agde, de bon matin, se réunissent à Saint Sever avec, à leur tête, l’abbé Loyau, archiprêtre de la Cathédrale.
Imaginez ces fières agathoises coiffées de leur sarret, bravant les soldats et remontant la rue comme l’on monterait au front.
Imaginez ce Saint-Christ porté par une vingtaine d’hommes décidés et courageux dont tous, écrira l’archiprêtre Carrière, n’étaient pas des catholiques pratiquants.
Imaginez ce cortège imposant défiant l’occupant, dont se dégage une force invincible qui laisse les soldats d’occupation à la fois muets, admiratifs et tellement surpris qu’aucun d’eux ne songe à intervenir.
L’émotion est intense quand le Christ, face à la rivière qui avait failli l’engloutir, gravit l’escalier monumental et rentre, pour la première fois de son histoire, dans la Cathédrale.
Ce  jour-là, tous les Agathois, croyants ou mécréants, unis dans un même élan, ont compris combien Celui qu’ils portaient était le symbole de leur union, de leur attachement au patrimoine de la ville et de leur résistance à l’occupant.
La paix revenue, le Saint-Christ est retourné à Saint Sever qu’il ne quittera que quelques mois de 1951-52 durant les travaux de restauration de cette église. 


Imne al Sant-Crist d’Agte

Musique de Francine Guilhem

Paroles de Francis Dagada 

Refrain

(Français)

Notre St-Christ nous te chantons dans la joie

Comme avant nous l’ont fait nos ancêtres

Pleins de foi, ainsi que nos aïeules.

A notre tour, mécréants ou dévots

Nous voulons te garder pour que ta majesté

Reste toujours une gloire pour la Ville. 

Quand tu es né, ô notre Saint-Christ d’Agde

D’un ange, selon la tradition,

Dans Saint André tu eus ta demeure

De quinze cents à la Révolution,

Depuis lors, nos ancêtres,

Sans arrêt, t’ont vénéré

Et ce soir avec tambourins et fifres

Chantons ensemble le Christ et la Cité. 

Quand on t’a arraché, Saint Christ, de ton église

Pour détruire et te voir brûlé,

Les Agathois pour te sauver

Se liguèrent contre les forcenés.

Dans l’Hérault du pont de pierre

A contre cœur ils t’ont jeté

Belloc te sortit de la rivière.

Que pour toujours il en soit remercié.

Les occupants dans Agde envahie

Voulaient t’enfermer dans Saint Sever.

L’abbé Loyau trouva bientôt mille ouailles

Tous courageux même s’ils étaient sans foi.

Ils t’ont porté à Saint Etienne

Devant les soldats ébahis.

.De ce courage sans mesure

Que notre Saint-Christ soit glorifié !


Repic

(Occitan normalisé)

Nostre Sant-Crist te cantam amb alegria

Coma avant nos l’an fait  nostres aujòls

Plenes de fe, tanben que las nostras àvias.

Al nostre torn, mescredents o devòts

Te volem plan servar per que ta majestat

Demoresse totjorn gloria per la ciutat.  

        Coblet Sant André

Quand siás nascut, ò nòstre Sant Crist d’Agté

D’un angèl, segon la tradicion

Dins Sant André agères ton recapte

De quinze cents a la revolucion.

Desempuèi, los nòstres rèires

De longa t’an asorat

E a nuèit amb tamborins e pifres

Cantem ensem lo Crist e la Ciutat.

                 Coblet  Oustal Còr de Vila

Quand t’an tirat Sant Crist de la tua glèisa

Per  deroïr e te veire cremat,

Los Agatencs per te sauvar la mesa

S’aliguèron contra los dessenats

Dins Erau del pont de pèira

A còrcrebat t’an escampat

Bellòc te tirèt de la rivièra

Que per totjorn ne siague mercejat ! 

     Coblet  Sant Estienne

Los ocupants dins Agté invasida

Te volian, clavar dins Sant Sevé

L’abat Loyau leù trapèt mil’ovelhas

Totes ardits e mai s’eran sens fe.

T’an portat a Sant Estienne

Davant los soldats espantats.

D’aqueste coratge a bèl èime

Nòstre Sant Crist ne siá gloriejat !


(occitan phonétique agathois, d’après Michel Adgé de l’Escolo dau Saret)

Nostré Sént-Crist te cantan amb alégrio

Coumo abant nous l’ooun faït  nostres aoujòls

Plénés de fé, tounbé que las nostros àbios.

Al nostré tour, méscrédents ou devòts

Té voulem pla sérvar pér qué ta majestat

Démoudesse toutjour glodio pér la cioutat.  

Couplét Sént-Andréou

Quan sios nasqueut, ô nostré Sén-Crist d’Até,

D’eun angèl ségoun la tradiciou

Din sént-Andréou atchédés toun réca

Dé quinzé céns a la rébouliciou

Déseumpéï, lous nostré réïdés

Dé loungo t’oou assoudat

É anouéït amb tambouris é pifrés

Cantén énsém lou Crist é la Cioutat. 

Couplét Oustal Còr de Vila

Quan t’oou tidat Sén Crist dé  tuo gleïso

Pèr derouïr é té béïdé créma,

Lous Agatencs pèr té saouba la miso

S’aliguèdou contro lous dessenatch

Dins-Eraou dèl poun dé pèïdo

A corcrébat t’oou èscampat

Belloc te tidèt dé la ribièïdo

Qué pèr toutchour né siagué mèrcétchat ! 

Couplét Sént-Èstiéno

Lous ocupans din Até invasido

Té boulion, claba din Sén Sébér.

L’abat Loyaou lèou trapèt mil’oubèilos

Tous arditch é maï s’édou sén fé.

T’oou pourtat a Sént-Èstiéno

Daban lous souldatch espantats

D’aquèsté coudatché a bèl èïmé ?

Nostré Sén Crist né siagué gloriétchat !

cc(5)

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