Droit

AGDE - Iles des loisirs : La concertation commence ? par Florence DENESTEBE

Conseil Municipal du 28 juin 2012   Délibération N° 1 : Zone d’Aménagement Concerté Secteur…

Conseil Municipal du 28 juin 2012  


Délibération N° 1 : Zone d’Aménagement Concerté Secteur de l’Île des Loisirs – Lancement de la concertation


Avant de prendre position  sur cette  Zone d’Aménagement Concerté, je souhaiterais avant tout parler de la forme. Chacun appréciera alors le noble sens du mot concertation à la lumière du rappel chronologique de ce qui a précédé à cette concertation.

-       En septembre 2010,  votre majorité lance une étude préalable à l'aménagement de l'île des loisirs. Le marché a pour objet  d'identifier l'offre foncière, immobilière les services à proposer et la  réalisation d’un schéma directeur des scenarios d'aménagement.


- En Février 2011, le Plan local d’Urbanisme proposait  je cite : D’inventer une  nouvelle économie du tourisme en renforçant l’attractivité.

- Il y a un an, le 23 Juin 2011, vous instauriez un Droit de préemption renforcé sur l’île des Loisirs afin d’obtenir la maitrise foncière du site. A cette date, vous vous êtes portés acquéreur, au nom de la Ville d’Agde, sur deux cessions d’activité.
 Vous avez même acquit,  concomitamment, le fond de commerce de la discothèque LE COTTON CLUB, en laissant, depuis cette acquisition initiale, trois autres fonds de commerces changer de mains, sans aucune préemption de votre part .
Vous conviendrez que les critères de sélection des  acquisitions réalisées  peuvent soulever certaines interrogations si vous n’expliquez pas les raisons des affaires qui seraient amenées à être préemptées et celles qui ne le seraient pas.

- Le 25 novembre 2011, votre  projet de ville : Ambition 2020, est dévoilé à la population. Un projet  ILE DES LOISIRS est alors présenté.  Il a même un  maître d’œuvre : L’architecte Jean NOUVEL.

 Les initiés auront sans doute compris que l’épaisse couche de Bougainvilliers que vous offriez à leur regard n’était là que pour estomper les milliers de M2 de SCHON nécessaires à l’obligation de rentabilité de ce réaménagement privé… et privatisé.

Vous aviez promis pour le début de l’année, des plans plus concrets qui nous auraient permis de découvrir ce qui se cachait derrière les fameux Bougainvilliers. En vain !

A défaut de plans et de projets et sans doute pour respecter un ordre juridique imposé vous appelez maintenant à la concertation les acteurs du tourisme qui sont actuellement au cœur de la pleine saison touristique.
 Quelques questions se posent légitimement :

Comment parler de concertation  alors que l’on a déjà choisi l’architecte  et qu’un projet vous a déjà été présenté ?

Comment parler de concertation alors qu’hier matin votre chef de cabinet  a déjà  éteint l’incendie de la contestation auprès des professionnels du tourisme de l’Île qui ne savaient pas encore que ce projet de ZAC était à l’ordre du jour de ce Conseil Municipal ?

Cette concertation  préalable  à la création d’une  ZAC  est  une figure de style  car elle est imposée par la loi.

Mais aux obligations initiales, il semble que vous ayez omis une autre obligation  INDISPENSABLE prescrite par le Code de l’Urbanisme qui stipule expressément : que la  concertation doit intervenir avant que le projet soit arrêté dans sa nature, dans ses options essentielles et que soient pris les actes conduisant à la réalisation de l’opération, notamment la maîtrise d’œuvre.
En clair l’affichage  et l’annonce du  projet  “ NOUVEL  “  antérieurement à l’annonce de cette «  concertation  préalable à la création d’une ZAC » est incompatible avec les articles L.300-2  et suivant le Code de l’Urbanisme.

Sur les objectifs poursuivis dans cette  concertation :

Ils indiquent  des objectifs clairement affichés :

-Créer un nouveau pôle à dominante résidentielle
- Et un peu plus loin : Reconfigurer et moderniser les équipements privés  concourant a l’attraction de l’offre de loisirs.

 Ces deux objectifs me semblent contradictoires et incompatibles :

Comment densifier l’offre résidentielle en développant les activités existantes que sont le Luna Park, les Night Clubs, les parcs a thème sans générer des nuisances  pour les futurs résidents de cette île ?
 On peut dès lors s’imaginer que si vous souhaitez urbaniser cette île et  ajouter du béton, les loisirs de l’ile devront se déplacer en un autre lieu.
 Et là je ne vois pas de création simultanée d’une ZAC prévoyant la réimplantation de ces activités.

 Où avez vous décidé d’implanter ces activités  si la concertation préalable concluait qu’il est  préférable d’urbaniser comme cela semble être votre projet ?

 Cette réponse préalable est indispensable.

- L’Ile des Loisirs a besoin d’une rénovation, c’est certain ! Elle a besoin d’être restructurée comme de nombreux autres quartiers du Cap d’Agde, nous sommes d’accords !

Mais gardons toutefois à l’esprit, qu’en dehors des infrastructures routières et des parkings, l’essentiel du foncier de l’Ile des Loisirs reste du domaine privé : Le Luna Park, Le Mini Golf, le centre commercial, Le casino, les deux night clubs existants ou encore l’assiette foncière des anciennes discothèques font partie du domaine privé.

Alors, Monsieur le Maire,  que vous invitiez les propriétaires privés à s’exprimer sur le devenir de leurs entreprises en  organisant une table ronde autour de laquelle, ensemble, ils pourront présenter un projet privé d’avenir, c’est indispensable.

Que vous fassiez participer la population, les habitants sédentaires ou saisonniers et les associations c’est également indispensable.

 Mais penser  également au maintien des loisirs nécessaires à la pérennité de notre offre touristique est essentiel.

Pour terminer, mon sentiment est qu’une urbanisation supplémentaire de Île des Loisirs et une augmentation des résidences est irréaliste et écologiquement néfaste.

Nous devons accompagner et inciter certes, mais ne devons pas être à mon sens les instigateurs d’une opération immobilière qui viendrait détruire même partiellement l’offre touristique de loisirs.

Ecoutez, débattez afin que chacun se sente concerné par l’avenir de l’Ile des Loisirs et que tous, ensemble, décident d’un projet commun. C’est une bonne chose pour réaménager l’ile..
Limiter les nuisances de l’ile des loisirs c’est possible en étant simplement plus respectueux des réglementations.
Je ne crois pas que ce soit l’implantation des activités qui soient un handicap à la quiétude quotidienne. C’est plus surement la manière dont les autorités, civiles et municipales  font respecter les réglementations qui en portent la responsabilité.

Sans ce sens des responsabilités, quel que soit le déplacement que vous voudriez initier, il ne fera que déplacer les nuisances,  en supprimant ici pour en créer des nouvelles ailleurs. 

Prenons donc la mesure de nos décisions et n’engageons pas la commune dans  une bétonisation supplémentaire.

J’aurais voté contre cette délibération si la durée de la  concertation n’avait  pas excédé un mois car les professionnels doivent faire valoir les droits qui engagent leur avenir.

Vous nous annoncez que cette période s’étalera jusqu’à la fin de l’année même voir plus, je voterai donc pour cette délibération.

N'hésitez pas à demander aux conseillers municipaux de votre choix des précisions sur les détails des délibérations à l'ordre du jour de ce conseil, notamment la note de synthèse.

Elue independante de la minorité municipale, je me tiens à la disposition de chaque administré, sans aucune considération d'appartenance politique, pour présenter les dossiers proposés à notre analyse avant le conseil municipal dans la plus grande transparence afin que vous puissiez me faire part de vos questions ou de vos inquiétudes.

Florence Denestebe - Conseillère Municipale Non inscrite de la Ville d'Agde

Contact : florence.denestebe@laposte.net

Tel : 06 16 10 73 03  

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