Faits divers

AGDE - Ils cherchent du boulot à 78 et 65 ans ! Bosser : l'unique issue pour Henri et Evelyne.

Le Napoléon a vécu. Ouvert il y a deux ans, ce petit restaurant du…

Le Napoléon a vécu. Ouvert il y a deux ans, ce petit restaurant du centre-ville, situé rue Chassefière, avait vite trouvé sa clientèle, essentiellement en semaine, à l'heure du déjeuner. Aux fourneaux, Henri Camerino, 76 ans à l'époque, régalait ses quelques fidèles de succulents plats familiaux et bon marché tandis qu'en salle, son épouse, Evelyne, assurait le service. Pas de quoi faire fortune, l'objectif n'était pas là. « Nous cumulions 1 500 de retraites à nous deux, ce qui était un peu juste pour vivre ici. Pour nous assurer un complément de retraite, on a ouvert le restaurant. »

Depuis, c'est morne plaine. Au cours de l'hiver 2010, un premier, puis un deuxième, dégât des eaux, condamnent le couple à fermer leur établissement plusieurs semaines.

« On ne s'en est jamais remis,regrette Henri.   Les clients qui trouvaient porte close ne sont pas revenus. »Créé pour 30 000 € , empruntés à la banque et auprès d'un organisme de crédit, le fonds de commerce ne vaut déjà plus grand-chose au printemps dernier, d'autant que les 'nettoyeurs' du cœur de ville sont passés entre-temps, dérobant tout ce qui pouvait l'être dans le restaurant.   « J'ai déposé trois plaintes au commissariat, on n'a jamais eu de nouvelles depuis. »

Dépôt de bilan, interdiction bancaire

La suite n'est qu'une lente descente aux enfers. Dépôt de bilan, impossibilité de faire face aux remboursements de l'emprunt de 30 000 jusqu'à l'interdiction bancaire qui frappe Henri Camerino aujourd'hui. Ce dernier, que l'on avait connu plein d'énergie et d'optimisme, se pose mille questions.
« Comment peut-on en arriver là après une vie entière de travail ? »,lance, des sanglots dans la voix, cet ancien clicheur-rotativiste du  Dauphiné Libéré, parti dans l'aventure de la restauration, en 1975, après dix ans d'atelier.   « Il est clair que j'aurais une autre retraite si j'étais resté au journal », trouve-t-il la force d'ironiser.

Mais la situation est ce qu'elle est : désormais, Henri et son épouse n'ont d'autre choix que celui de retrouver du travail. Croisés hier à la bourse aux emplois saisonniers   (voir ci-dessous), les époux Camerino, acculés financièrement, « lâchés par quatre enfants », ont décidé de s'en sortir par eux-mêmes, alors que tout retrait bancaire leur est impossible et que leur véhicule peut être saisi à tout moment.   Henri, lui, évo   que ouvertement une issue tragique.   « Je comprends maintenant comment on accule des gens au suicide. »

Travailleurs, certainement pas assez méfiants, sans doute mal conseillés, Henri et Evelyne sont sur la corde raide

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