AGDE - Le PLU, un projet politique ? par Antoine ALLEMAND
Ce 16 février, le Plan Local d'Urbanisme a donc été approuvé par le conseil…
Ce 16 février, le Plan Local d'Urbanisme a donc été approuvé par le conseil municipal quasiment à l'identique tel que présenté dès juin 2015.
L'enquête publique n'a rien apporté : Les observations, pétitions et réflexions diverses qui ont pu être faites à son occasion n'ont pas été prises en compte; les rares modifications qualifiées de “mineures” par les concepteurs du projet émanent toutes de l'Etat, à la seule exception de la limitation à 400 m2 de plancher de la surface des futurs commerces dans la zone située après Intermarché (qui correspondait à une demande de riverains).
Deux élus “d'opposition” se sont joints aux élus de la majorité unanimes pour soutenir le document . Le lendemain, mais un peu tard, ils en appellent à la vigilance et la concertation…
Les modifications apportées au projet initial concernent donc
– Le coefficient d'emprise au sol des constructions sur le secteur littoral (coeff 0,1 pour les terrains d'une surface inférieure à 500 m2, coeff 0,2 pour les terrains de 500 à 1000 m2 et coeff 0,3 pour les surfaces supérieures à 1000 m2)
– Les logements sociaux (obligation de 20 % de logements sociaux dès la construction de 8 nouveaux logements, de 30 % dès la construction de 11 nouveaux logements). La commune décide de passer à 30 % dès le premier seuil mais exclue le front de mer du Grau de cette “contrainte” .
– La protection des boisements (déclassement et déplacement des espaces boisés de l'île des loisirs, maintien de l'alignement de pins à l'entrée du Cap, nouveaux espaces classés)
– Dans le secteur de la Planèze, la zone NL1 (espaces verts) est maintenue mais la superficie de la zone NL2 (possibilité de bâtiments agricoles) est réduite et le nombre de gites possibles ramené à 8
– Sur la zone de 100 m, interdite pour raisons d'hygiène à la construction autour de la station d'épuration, sera édifié le prochain centre technique; c'est tout bonus pour la future zone artisanale comprise entre la station et Lidl.
– L'interdiction des extensions de camping rive droite de l'Hérault (côté Tamarissière)
– La diminution de la zone de stationnement prévue dans le secteur de la Méditerranéenne et des emplacements de parking au Bagnas.
Les commentaires du Maire en marge de cette présentation brute des modifications sont quand même intéressants à relever :
– Sur les logements sociaux, “une loi inique ” qui tend à créer “des formes de ghetto en station balnéaire”, il ressort sa vieille rengaine : “il faudrait en faire 2900…c'est une obligation sinon on tombe en carence” (on se demande comment il a fait pour s'en sortir…). En fait l'obligation porte sur les nouvelles constructions et pas sur l'existant mais il mélange tout et termine sur une pirouette : les logements sociaux “ne seront mis en oeuvre que pour répondre à la demande locale” (qu'il estime à 50 par an, alors que les 3/4 de la population sont éligibles à ces logements aidés)
-Pour les boisements, le “bilan est largement favorable sur l'ensemble de la commune” . Il joue sur les mots entre espaces boisés et espaces classés : le nombre des espaces classés (et ce n'est pas une mauvaise chose) augmente. Sont désormais classés la pinède au nord des arènes et du musée au Cap, la pinède de l'agenouillade à Notre Dame et le parc du château Laurens…mais c'étaient tous des espaces déjà boisés jusque là. En revanche le bois classé de l'île des loisirs est supprimé et remplacé par un nouvel espace. Et, comble du mépris de ses administrés, il fait classer les quelques arbres restants après avoir saccagé tout l'espace boisé du parking du Moulin des Evêques.
– La fameuse “coulée verte en rupture d'urbanisation” dont il nous bassine à longueur de temps est déjà passablement mitée et la possibilité de constructions “agricoles” accompagnées de gîtes là où il n'y a aujourd'hui aucune exploitation ne va pas améliorer les choses.
– Deux de ses propositions aberrantes ont été supprimées par l'Etat : le remplacement des pins le long de la nouvelle entrée du Cap par un mur anti bruit ( qu'il ne fait que déplacer) et l'installation d'un parking en pleine zone Natura 2000
– Quant aux problèmes qui fâchent il les élude tout simplement. Exemple, pour Malfato, on n'a qu'à attendre le résultat de l'appel qu'il a engagé…ou la baisse du niveau de la mer.
En fait, il ne faut rien attendre d'un Maire qui se moque des avis de ses administrés comme d'une guigne
“Un Plu, a-t-il précisé, ce n'est pas une somme d'intérêts privés, c'est un projet politique” et il se targue que le sien ait été validé par le résultat des élections municipales. Voire…
Mais la somme des intérêts privés constitue l'intérêt public, alors que l'addition de quelques intérêts c'est au mieux du copinage.
Quant à sa vision politique des choses, c'est son maître à penser , l'ex et futur candidat à la présidentielle, qui l'a qualifiée de sodomitique il n' y a pas très longtemps…Je ne suis pas certain du terme employé mais le sens y est, et il faut croire que certains aiment ça.