AGDE - Moulin à blé, usine électrique, sardinerie, panier à crabes…par Antoine Allemand
Jusqu'à ce que je lise le quotidien régional de ce jour Samedi 8 Avril 2006,…
Jusqu'à ce que je lise le quotidien régional de ce jour Samedi 8 Avril 2006, je pensais que le Moulin des Evêques était la propriété du groupe Intermarché depuis un certain nombre d'années et qu'il n'avait pas changé de mains.
Dans ces conditions, le fait que la municipalité « négocie » pour que ce bâtiment qui appartient au patrimoine local retrouve pour partie une utilisation publique me paraissait une bonne chose.
En effet, si le propriétaire avait décidé de rentabiliser son bien, il était difficile de s'opposer à sa volonté tant que le projet n'était pas en contradiction avec les règles d'urbanisme. Mieux, il était préférable d'avoir un bâtiment réhabilité qu'une friche industrielle. Dans ces conditions que l'équipe municipale en place profite des velléités du propriétaire pour à la fois contrôler la réalisation et « mettre un pied » dans le bâtiment, voilà qui me paraissait bien joué.
Or il s'avère qu' un promoteur immobilier (qui, par ailleurs, avait des accointances avec le groupe propriétaire ce qui ne change rien à l'affaire) a racheté le Moulin des Evêques en 2003 et cela modifie toutes les données du problème.
En effet, votre maire nous rebat les oreilles de sa volonté de réhabiliter le cœur de ville. Il a même, à maintes occasions, décliné un projet de réappropriation des quais de l'Hérault, projet dans lequel le Moulin des Evêques trouvait naturellement sa place.
A l'occasion de la transaction entre le groupe Intermarché et l'actuel propriétaire, il eut été tout à fait normal que la ville fasse jouer son droit de préemption vu l'intérêt patrimonial et la situation stratégique de l'immeuble.
Il n'en a rien été et l'occasion ne se représentera plus.
Aujourd'hui, on nous présente comme un chef d'œuvre de diplomatie politique le « partenariat » qui lierait public et privé dans le projet à venir. Au lieu d'une acquisition pure et simple qui aurait permis à la municipalité d'avoir les mains libres sur la destination du bâtiment, la ville reste à la remorque du promoteur. Elle a déjà plié sur l'utilisation qui sera faite du premier étage du bâtiment qu'elle est censée acquérir : il n'est plus question de la salle des fêtes promise par votre maire, désormais on s'achemine vers une salle d'exposition (plus compatible avec les appartements de standing qui devraient occuper les 2ème et 3ème étages); le rez-de-chaussée, lui aussi vraisemblablement racheté par la ville devrait accueillir un parking (à usage public ou à usage des futurs habitants de l'immeuble ?).
La question du prix auquel la mairie envisage l'acquisition de ces deux niveaux du moulin n'a pas été abordée, ou, si elle l'a été, cela reste du domaine du confidentiel et du non contractuel.
Pas de crainte cependant à avoir, car, comme votre maire l'a précisé au dernier conseil, ce sera le « juste prix »…dans la mesure où le promoteur voudra bien vendre, lui qui aura déjà atteint son objectif premier : obtenir l'aménagement de 11 logements à usage d'habitation (soit dit en passant 11 appartements sur 2400 m2 de surface habitable, cela fait de jolis lots de 220 m2 en moyenne).
Bref entre le discours et la mise en pratique, il y a toujours un énorme fossé.
On pourra toujours cependant me rétorquer que le moulin des évêques est retourné à sa vocation première : faire du blé.