Faits divers

Agde - Ne me faites pas un procès…d'intention ! Compte rendu de conseil par Antoine Allemand

Il est des jours où l'on se dit que tout est calme, qu'il n'y…

Il est des jours où l’on se dit que tout est calme, qu’il n’y a rien à faire et qu’il ne se passera rien et puis…patatras tout vous tombe sur le coin de la g… et on se dit qu’on aurait mieux fait de rester couché. C’est ce qu’a dû penser votre maire hier au soir, lui qui s’était mitonné un conseil de tout repos avec seulement une quinzaine de questions à l’ordre du jour.

Pourtant rien ne laissait prévoir l’orage. Tout avait commencé comme à l’habitude avec l’appel des présents et le constat de l’absence de certains, dont le champion toutes catégories consacré la veille par un journal régional.

Carton rouge, la coupe (de France) déborde
Et voilà que M. Mur refuse de voter l’approbation du compte rendu du précédent conseil au motif que l’opposition a formulé un recours auprès du Tribunal Administratif .
Aussitôt votre maire voit rouge (c’est le moins qu’il puisse faire) : « Bien entendu que le tribunal administratif n’a pas délibéré, mais nous avons toutes les raisons de penser que cette séance est tout à fait valable »
Rappel : le 22 décembre dernier, lors de la présentation du débat d’orientation budgétaire, la majorité n’avait pas été à même, en début de séance, de présenter le quorum suffisant pour permettre la tenue des débats. Votre maire décrétait alors une suspension de séance pour une séance qui n’avait jamais démarré. Une demi heure plus tard (durée que votre maire conteste mais que toutes les personnes ayant assisté à l’incident ont pu constater ), alors que le règlement intérieur de la mairie prévoit qu’une suspension de séance ne doit pas excéder 5 minutes, le quorum (17 élus sur 25 appartenant à la majorité) était enfin atteint. Il avait fallu pour cela passer nombre de coups de téléphone et battre le rappel d’une partie de ceux qui s’étaient faits porter pâles. Entre temps, prenant acte de la situation, certains élus d’opposition (dont M. Mur) avaient quitté la salle.
Aussi, c’est à bon escient que votre maire déclare aujourd’hui : « C’est du sabotage, cela montre tout l’intérêt que vous portez à la chose publique ». Le paradoxe, c’est qu’il ne s’adresse pas là à ses élus de la majorité qui auraient dû (c’est la moindre des choses) venir défendre l’orientation budgétaire censée être la leur. En fait, il adresse ses reproches à l’opposition et, cerise sur le gâteau, il justifie la tenue de cette fameuse réunion par le fait qu’il y avait été votée une subvention pour le RCOA qui, depuis, « a gagné son match » de coupe de France.
Si ça ce n’est pas un argument juridiquement valable, je ne m’y connais pas.

Vivons discrets en toute transparence
A priori, ce n’est pas la question orale qu’a prévu de poser D. Denestebe qui risque de calmer les choses.
Denestebe expose donc le problème de la survie des emplois des salariés du centre de thalassothérapie du Cap. Il demande que la ville s’oppose à tout changement de destination du foncier (pour que soit conservée une activité économique sur le site) et suggère que, pour maintenir les emplois, la SODEAL use de son droit de préemption s’il y a cession des locaux.
Pendant ce temps, votre maire et ses deux premiers conseillers discutent en aparté tandis qu’un de leurs collègues fait circuler un papier dont eux seuls connaissent le contenu.
Paradoxalement, le ton ne va pas s’envenimer, votre maire choisit le profil bas en confiant à l’adjoint aux finances le soin de répondre.
On apprend donc qu’ « il n’est pas question de rester sans réaction », que votre maire « a tenté une médiation entre les protagonistes » mais qu’il y avait « une trop grande dégradation entre leurs rapports». Les élus de la majorité ne sont pas « favorables à une opération immobilière » et ils ont fait le choix « d’être discrets ».
Couquet conclut en qualifiant les propositions de Denestebe de « peu réalistes et insensées ».
« Vous prônerez bientôt la nationalisation des entreprises et des biens privés ( ???). Nous avons d’ores et déjà une solution de remplacement, mais nous restons discrets. »

Sacrée cohérence politique entre un premier adjoint qui se gargarise de transparence et un second qui prône la plus grande discrétion.

Un peu de calme avant la tempête
Après ce petit coup de sang, le conseil se reprend à ronronner et l’on vote dans la foulée le choix du maître d’oeuvre du futur groupe scolaire des Champs Blancs (montant prévisionnels des travaux déjà majoré de 10 %), un mât électrique supplémentaire au boulevard des Lucioles et des acomptes de subventions à six associations.

Pas cool le cas Piscol
Votre maire annonce benoîtement la procédure de lancement de la désignation de l’aménageur de la ZAC du Capiscol « en respect du droit européen et français ».
C’est le moment que choisit D. Denestèbe pour lui remettre les pendules à l’heure, chose à laquelle votre maire ne s’attendait certainement pas qui l’écoute, pour une fois, dans un silence quasiment religieux.
Denestèbe rappelle qu’en avril 2004, la commune a passé avec la Société Languedoc Terrains une convention d’étude de faisabilité pour l’aménagement de la dite ZAC et ce à titre gratuit et sans que cette société ne puisse prétendre à aucun passe droit si l’aménagement se faisait.
Or, depuis fin 2004, Languedoc Terrains fait des offres écrites d’acquisitions de terrains sur la dite zone en se targuant d’être mandatée par la commune pour urbaniser le secteur et ce, à partir d’un schéma d’aménagement ayant reçu l’aval de la commune (or la révision du POS date seulement du 5 décembre 2005).
Dans ces conditions, D. Denestebe s’interroge sur le pourquoi d’une procédure de désignation de l’aménageur. Il demande aussi à votre maire si la commune a l’intention de concourir dans cet appel d’offre à travers les deux organismes dans lesquels elle est partie prenante, à savoir la SEBLI et la SODEAL.
Par ailleurs, il fait valoir que sont intéressés dans le processus de vente un certain nombre de petits propriétaires mais surtout la grande distribution qui détient plus de 50 000 m2 à vocation initiale commerciale et aujourd’hui à vocation urbanistique. Ne s’agit-il pas en l’occurrence de spéculation foncière ?
Réponse du principal intéressé : « Comme d’habitude, vous aimez jouer au petit détective … Ce qui m’intéresse, c’est de prévoir des logements pour les Agathois (NDRL : Denestebe aussi qui propose l’intermédiation de la SODEAL ou de la SEBLI pour limiter le prix de vente à proposer aux futurs acquéreurs) …La SODEAL c’est n’importe quoi, elle n’est pas là pour aménager, tout le monde sait qu’elle gère les campings et les ports; quant à la SEBLI, si elle en a envie qu’elle le fasse. »
Comme Denestebe fait remarquer à votre maire qu’il confond Délégation de Service Public accordée à la SODEAL et statuts de la SODEAL qui autorisent l’aménagement foncier, il tranche souverain : « En tant que Président de la SODEAL, je lui donne comme objet principal la création de pontons ».

Le reste n’est qu’anecdote
A l’ordre du jour figuraient encore quelques acquisitions de terrains, la modification des dates d’encaissement de la taxe de séjour, une convention tripartite concernant les sapeurs pompiers volontaires et la dénomination de nouvelles rues dont celles du Jade, de l’Ambre, de l’Opaline et du Saphir qui sont, comme tient à le préciser votre premier magistrat,« des pierres précieuses » (ah bon ? Je croyait que c’était les enfants à Johnny).
J’oubliais : lors du compte rendu des décisions du maire, Denestebe, encore lui, conteste le règlement à posteriori de 12525 € de frais de déplacement de personnalités dans le cadre des « hérauts du cinéma » et annonce qu’il va saisir le tribunal administratif. « C’est bien. Faites-le. Vous avez de l’argent à dépenser ; vous avez perdu tous vos procès. Je suis serein ».
Serein peut-être, mais, à l’évidence, il ignore ce qu’est le tribunal administratif.

Je gardais pour la fin le projet de restauration du maître autel de l’église Saint Sever.
Notre maire, à qui il sera beaucoup pardonné parce qu’ il a beaucoup péché, ajoute à l’intervention de son élue à la culture « il ne faut pas confondre maître autel et maître d’hôtel ».
Chacun se souvenant du dernier conseil où un auditeur s’était vu vertement rabroué pour avoir souri, personne dans l’assistance ne s’est cru autorisé à apprécier le bon mot.
Et le temps de traverser la salle, dans un silence pesant, un ange est passé… en traînant ses gros sabots…
Antoine Allemand
Qui est-ce ? – Fiche TrominosCap : https://www.herault-tribune.com/?p=p04&action=view&Tr_Id=18

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