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AGDE - « Témoins (2) » : Exposition de Philippe Deltour et Geneviève Michon du 6 juillet au 25 août 2019

« Témoins (2) »Exposition de Philippe Deltour et Geneviève Michondu 6 juillet au 25 août 2019   …

« Témoins (2) »

Exposition de Philippe Deltour et Geneviève Michon

du 6 juillet au 25 août 2019

      

              Une première exposition “Des témoins”, de Geneviève Michon et Philippe Deltour, a été présentée en février-mars 2019 à la Maison Denise Masson de l’Institut français de Marrakech. Centrée sur le Maroc, elle racontait une double histoire : celle d’Arbres qui accompagnent le quotidien des agriculteurs et des bergers Amazigh, dans un côtoiement qui dessine une certaine forme de domestication ; celle des Hommes qui ont écrit leur histoire dans le cœur du bois, dans les cicatrices portées aux troncs.

 

             Cette nouvelle exposition, intitulée “Des témoins (2)”, élargit son champ à la Corse et au sud-ouest de la France. Le propos reste sensiblement le même : il s’agit de présenter des Arbres travaillés par les Hommes autant que des Hommes traversés par des Arbres. Peindre, dessiner, photographier pour évoquer ces traces d’une existence partagée, d’une ancienne connivence autrefois universelle, aujourd’hui presque en déshérence. Restituer à la fois l’esprit et le lien : des mouvements du tronc, des envolées de branches, qui appartiennent pleinement à l’Arbre mais tirent leur inspiration des gestes des Hommes ; des enchevêtrements touffus qui évoquent la forêt mais racontent aussi l’abandon, la désertion des campagnes par l’Homme ; des silhouettes, des visages, des gestes, déployés autour des arbres familiers et épousant leurs contours

        

             Geneviève Michon est ethnobotaniste, directrice de recherche à l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement). Les Arbres, c’est son métier. En particulier les liens que tissent entre eux, depuis l’aube de l’humanité et partout dans le monde, les Hommes et les Arbres.

 

             Philippe Deltour est peintre. Dans son travail, il y a les Hommes, qu’il observe depuis longtemps dans leur quotidien, là où la vie a façonné les mains, pesé sur les dos, gravé les traits des visages. Puis il y a les Arbres, à qui l’on pourrait attribuer les mêmes qualificatifs. Le trait d’union n’est pas la vieillesse ou la sagesse comme on serait tenté de le croire, mais la vie. 

 

Du 6 juillet au 25 août

Espace Molière

tous les jours

10h00-13h00 et 15h00-18h00

entrée libre

vernissage, vendredi 5 juillet à 19h00

 

Philippe Deltour est né en 1955.

Il a été graphiste, publicitaire, professeur et surtout peintre,

il a aussi tâté la sculpture, la photographie, l’écriture.

À quarante ans il abandonne tout pour s’offrir la terre entière et chercher de nouveaux champs d’investigation créative.

Ce choix était celui de l’insécurité, des remises en question permanentes.

Pourtant, pour rien au monde il n’aurait fait marche arrière. Prendre conscience de ce qui nous entoure, c’est accepter qu’on n’est peut-être pas grand-chose, mais qu’on fait partie d’un tout.

Et qu’on a tout en nous.

 

Cette quête ne l’aura finalement mené qu’en Afrique : Sénégal, Burkina Faso, Cap-Vert, Zanzibar… Il fait des rencontres, parfois intenses, parfois amères, il écrit, photographie, expérimente de nouveaux supports à sa peinture… et ne cesse de se poser la question, après Chatwin : « Qu’est-ce que je fais là ? »

Au bout de trois années, au bout du monde, dans le sud de la France, il  a trouvé une belle forêt, et au milieu une maison où poser les petits cailloux qu’il avait lui-même semés.

Et il a constaté qu’ici comme ailleurs l’essentiel de la vie tient dans les rencontres.

 

Depuis une quinzaine d’années, il partage son temps entre son ermitage au creux de la forêt et le Maroc où sa peinture a séduit quelques importants collectionneurs.

Entretemps, Philippe Deltour s’est aussi mis à l’écoute d’autres anciens, les arbres, bien plus sages que les hommes.

 

« Ce travail est différent, plus introspectif. Quand je suis devant l’arbre, et si je prends assez de temps pour m’abstraire du monde extérieur, c’est lui qui se met à parler, ma main ne fait que transcrire. C’est un moment de pure méditation, de contemplation, d’harmonie. Et qui se passe de la couleur, pour aller à l’essentiel. »

 

Geneviève Michon est née en 1956.

Les Arbres, c’est d’abord une passion, qui remonte à l’enfance, mais c’est aussi son métier. Elle est ethnobotaniste, directrice de recherche à l’IRD (Institut de recherche pour le développement), et travaille depuis sa thèse, sur les relations des paysans du monde à leurs « forêts ». Leurs « forêts, c’est-à-dire ces arbres, isolés, en haie, en bosquets, en bois, en jardins, en forêts, qui accompagnent leur quotidien, constituent le pivot de leurs agricultures et de leur alimentation, et sont intégrés dans leurs cultures et leurs parentés.

Près d’une quinzaine d’années en Indonésie la rendent amoureuse des grands arbres tropicaux, et surtout admirative de l’intelligence unique des paysans qui, de Sumatra aux Moluques, replantent des forêts pour produire leur agriculture.

En 2000, retour à la Méditerranée où elle redécouvre d’autres arbres, moins majestueux mais tout aussi fascinants : les arbres paysans, si souvent taillés et récoltés qu’ils portent dans leurs formes extravagantes l’histoire longue des campagnes.

Toute cette expérience de recherche sur l’indispensable alliance entre les Hommes et les Arbres, tous ces témoignages recueillis au fil des rencontres, elle les mettra à disposition des non-scientifiques dans un ouvrage, à la fois essai et récit de vie, publié en 2015 chez Actes Sud.

 

La photographie est là aussi depuis l’enfance, mais elle a mis du temps à trouver sa place et sa forme. Elle sera pendant un temps un support pour la recherche : des clichés pour comprendre et montrer à la fois. Puis, interprétées de façon de plus en plus personnelle, les photos deviennent une autre façon de « rendre-compte ». Il s’agit de toucher non plus l’intelligence, mais l’émotion, le cœur de ceux qui regardent. Une façon aussi de rendre hommage à ces paysans (l’âme de la Terre) que, partout dans le monde, on s’évertue à effacer.

 

Geneviève Michon et Philippe Deltour étaient faits pour se rencontrer.

Un premier projet les a réunis autour des genévriers thurifères de l’Atlas marocain. Une exposition, présentée à Pézenas en 2018, et récemment (mai 2019) à Mèze, en a résulté, accompagnée d’un livre.

L’accueil qui a encensé ce projet les a incités à le mener plus loin.

 

Une seconde exposition, « Des témoins », elle aussi centrée sur le Maroc, a rassemblé pas moins de 80 œuvres à la Maison Denise Masson (Institut Français) à Marrakech.

 

Cette nouvelle exposition, « Des témoins (2) », élargit son champ à la Corse et au sud de la France.

 

 

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