AGDE - Un centenaire de l’armistice entre recueillement et émotion
Dimanche 11 novembre, un grand nombre de personnes étaient réunies autour du Maire Gilles…
Dimanche 11 novembre, un grand nombre de personnes étaient réunies autour du Maire Gilles D’Ettore afin de commémorer le centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918, dont Sébastien Frey, Premier Adjoint et Conseiller Départemental, de nombreux représentants du Conseil Municipal, au premier rang desquels Robert Craba, Adjoint au Maire en charge des Associations Patriotiques, Géraldine D’Ettore, Conseillère Régionale, les Présidents et représentants des associations patriotiques, les autorités civiles et militaires, les porte-drapeaux ainsi que des concitoyens. La cérémonie a débuté par une messe à la cathédrale Saint-Etienne, ordonnée par le Père Yannick Casajus. Ensuite, le cortège s’est formé devant la Maison du Cœur de Ville et a défilé jusqu’au cimetière, vers le Monument aux Morts. Après les traditionnels dépôts de gerbes, c’est tout d’abord Pierre Conan, représentant Paul Alric, qui a lu, au nom de l’Union Française des Associations de Combattants et des Victimes de Guerres le message de l’UFAC. «11 novembre 1918, 5h10, la convention d’armistice a été signée. 11h, les clairons et trompettes de toutes les unités sonnent le cessez-le-feu. Le dernier soldat tué par balle le sera presque à la dernière minute. Il s’appelait Timothé Brussière. C’était un paysan. La veille, les plénipotentiaires et les chefs alliés conduits par le Maréchal Foch ont signé à Rethondes le document scellant la fin des combats. L’annonce de la fin des hostilités est un très grand moment de joie. Cette explosion contraste de la retenue qu’observent les soldats qui savent mieux que quiconque le prix qu’ils ont dû payer. Pour notre seul pays, sur les 8 millions de mobilisés, 1 357 000 morts, 3 600 000 ont été blessés, 510 000 ont été prisonniers.
Selon la formule lapidaire qui voulait résumer les leçons tirées de l’épreuve longue et cruelle, à laquelle il avait fallu faire face, ce devait être la «der des ders». C’était sans compter avec les haines et les rancœurs que cette guerre avait générées.
Quelques mois plus tard, le 23 juin 1919, le traité de Versailles aux délibérations desquelles l’Allemagne n’avait pas été admise, plus marqué par l’esprit de vengeance que du souci d’apaisement, humiliait celle-ci en lui imposant des conditions de réparations draconiennes. Peut-être faut-il y voir des éléments qui firent que 20 ans plus tard, la porte serait ouverte sur une nouvelle tragédie.
La génération de ceux qui ont été acteurs ou témoins de cette terrible période de notre histoire est éteinte. Lazare Ponticelli, dernier combattant survivant, est mort le 12 mars 2008. Après eux, comme toutes périodes marquantes, ne resteront que des souvenirs qui s’estomperont au fil du temps.
Avec 2018 va se clore la période du centenaire dont la commémoration a été voulue par la Nation. En ce jour particulier ayons une pensée pour tous ceux qui ont eu à souffrir de cette tragédie. Gardons quoi qu’il advienne foi dans l’avenir de notre grand pays, reprenons à notre compte ce début d’hommage, de respect et d’admiration qui leur est dû. «Gloire à notre France éternelle. Gloire à ceux qui sont morts pour elle» ».
C’est ensuite Jean-Pascal Ruvira, Président de l’Union Nationale des Combattants, section Agde, qui s’est exprimé. Le 11 novembre 1918 à 11h, les clairons sonnent le cessez-le-feu sur la ligne de front. Dans toutes les villes, dans tous les villages, les cloches sonnent à la volée comme elles n’ont jamais sonné auparavant. Les combattants et les civils saluent une victoire très chèrement acquise par notre Patrie. 1 400 000 militaires morts, autant d’invalides gravement handicapés, et dix départements dévastés. Cette victoire est celle d’un peuple qui est resté uni dans les épreuves et d’alliés qui ont su taire leurs différences dans les moments difficiles. Elle est également celle d’une armée qui s’est adaptée à la guerre moderne en développant les armes et techniques nouvelles, notamment l’aviation et les chars.
Aujourd’hui, nous, les héritiers des vainqueurs de 1918, nous sommes engagés dans une guerre contre un ennemi diffus, fanatisé et cruel. Pour cet adversaire, tous ceux qui ne se soumettent pas à sa dictature, les enfants comme les vieillards, les femmes comme les hommes, les forces de l’ordre comme la société civile, sont des ennemis à abattre. Aujourd’hui, comme en 1918, la guerre en cours impose de tenir. Tenir dans les familles pour combattre la radicalisation. Tenir dans les écoles pour enseigner les valeurs qui fondent notre civilisation. Tenir dans les villes et les villages pour lutter contre les désordres de toute nature. Tenir pour que demeure vivante, unie et forte notre Patrie, la France, dans une Europe qui respecte les nations».
C’est enfin le Maire d’Agde qui a conclu les prises de paroles «Le 11 novembre 1918 s’achevait le plus terrible conflit que le monde ait connu jusqu’alors. Plus de 10 Millions de personnes y perdirent la vie et 8 Millions restèrent invalides.
Ce carnage qui toucha en premier lieu notre continent mit fin à la domination exclusive de l’Europe sur le concert des Nations. De tout cela nous sommes aujourd’hui bien conscients, et s’il fallut un deuxième conflit mondial pour se convaincre de son évidence, la voix de la coopération entre les peuples européens est celle que nous suivons ensemble depuis les années 50 avec la certitude nourrie par l’histoire qu’il n’en existe nulle autre.
Mais en ce centième anniversaire de l’Armistice de 1918, c’est une victoire que nous célébrons, la victoire du patriotisme Français sur la volonté hégémonique et le nationalisme Allemand, la victoire de la République Française sur l’impérialisme Germanique.
Cette guerre, il faut le rappeler, la France n’en était pas à l’initiative. Certes, il y eut le jeu des alliances qui nous y conduisit mais surtout il y eut l’indéfectible détermination de l’Allemagne à en découdre.
De cette guerre, plus qu’aucun autre peuple, nous eurent à subir les conséquences : 1 450 000 morts, près de 2 millions de blessés, soit un tiers de la population active.
Cette saignée eut pour notre pays des conséquences économiques et sociales terribles, auxquelles la déroute de 1940 ne fut pas, loin s’en faut, étrangère.
Nous avons payé un lourd tribu mais la France fut victorieuse et c’est cette victoire que nous commémorons en ce jour.
Nous la devons aux poilus, à leur courage, à leur capacité inouïe de résilience, à leur sacrifice, naturellement, mais surtout à l’engagement patriotique qui fut le leur et qui fut avant tout un acte d’amour pour leur pays.
La France était alors un peuple de paysans, durs au labeur, enracinés dans leur village mais dont la force découlait de leur sentiment d’appartenance à une grande nation, porteuse de valeurs universelles, ces valeurs de liberté, d’égalité et d’émancipation qui méritent encore aujourd’hui d’être défendues avec la plus grande exigence et détermination.
En 1914, la France avait trouvé dans la République son plus parfait aboutissement civilisationnel.
La France c’était désormais la République, et les Français portaient dans leur immense majorité cette conviction que la Res Publica était leur bien le plus précieux et qu’elle méritait qu’on aille jusqu’au sacrifice ultime pour elle.
Cette certitude forgea la victoire de nos troupes. Elle était, au sommet de l’État, partagée par deux hommes aussi différents que Georges Clémenceau et Raymond Poincaré, dont l’alliance symbolisa celle de la Nation toute entière.
Nous avons tous, un arrière-grand-père, un grand-père ou un grand-oncle qui s’est battu à Verdun, sur la Marne ou dans la Somme.
C’est même pour chaque famille Française un siècle plus tard et toujours avec la même émotion, un motif de fierté.
À travers cette mémoire commune, nous ressentons au plus profond de nous-même ce qui nous rassemble.
Ce sont nos aïeux, qui ont combattu ensemble, ont souffert ensemble, ont péri ensemble dans ces tranchées de boue dont on peine à s’imaginer l’horreur qu’elles ont constitué pour eux au quotidien et durant de longues années pour ceux, peut-on dire les plus chanceux, qui parvenaient à survivre.
De cet engagement, de cette souffrance, de ces sacrifices, nous sommes redevables.
Cette histoire de la France et des Français, c’est la nôtre et elle nous oblige.
Cette histoire nous devons la transmettre à nos enfants sans la dénaturer, sans l’expurger de son contexte, ni des responsabilités des uns et des autres.
Cette victoire, des poilus, cette victoire de la République, cette victoire de la France, est sacrée.
Elle montre ce qu’un peuple est capable d’endurer quand il a foi en lui-même et dans les valeurs qu’il a su se forger.
C’est ce message que nous ont transmis les poilus, c’est cette conviction qui doit continuer à nous animer.
Pour que vive la République et que vive la France».
Avant de conclure officiellement cette cérémonie du centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918 et de retourner, en cortège, à la Maison du Cœur de Ville, les membres du Conseil Municipal des Jeunes, accompagnés par les élèves de l’école Albert Camus, ont interprété la chanson «Le soldat» de Florent Pagny, devant l’assemblée présente.
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