Entreprises

Artisanat du bâtiment : l’activité s’est maintenue en début d’année

Selon les dernières tendances relevées par la Capeb, l’activité s’est stabilisée pour les entreprises artisanales du bâtiment au cours de ce premier trimestre. Néanmoins, la situation semble très fragile, et un ralentissement serait à prévoir pour les mois à venir.

Bonne nouvelle sur le front de la croissance pour les entreprises artisanales du bâtiment : elles ont résisté sur les trois premiers mois de l’année. L’activité enregistre une croissance de 2 %, en volume, comme au trimestre précédent. Cette tendance persiste grâce notamment aux bonnes conditions climatiques de ce début d’année et à la construction neuve, note la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), dans sa dernière note de conjoncture. Dans l’ensemble, les corps de métiers ont ainsi bénéficié de ce maintien de l’activité. Les métiers les plus dynamiques sont la maçonnerie (+3 %), l’électricité, ainsi que l’aménagement, la décoration et la plâtrerie (+2,5 %).

Quant à l’emploi dans l’artisanat du bâtiment, celui-ci se stabilise, enregistrant +1,9 % sur un an, contre +0,6 % sur l’ensemble des secteurs, avec 25 600 créations de postes. Dans le détail : l’emploi salarié dans les entreprises de moins de 20 salariés du secteur poursuit sa progression, avec une croissance de +1,4 % sur un an au troisième trimestre 2018 contre +0,8 % à la même période de l’année précédente. Sur le plan territorial, on observe des disparités avec une activité plus dynamique dans les régions de l’ouest de la France, soit +3 % pour la Bretagne et les Pays-de-la-Loire et +2,5 % pour la Normandie et la Nouvelle-Aquitaine. Quant aux régions Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur-Corse, Occitanie, Centre Val-de-Loire et Auvergne Rhône-Alpes, elles se situent dans la moyenne nationale (entre 2,5 et 2 % de croissance). A contrario, l’activité s’est révélée moins soutenue pour le Grand Est, la Bourgogne Franche-Comté (+1,5 %) ou encore les Hauts-de-France (+0,5 %) au premier trimestre 2019.

Le neuf, l’entretien et la rénovation portent l’activité

Le maintien de l’activité en début d’année s’explique à la fois par la hausse de l’activité en construction neuve (+3 % en volume) et la croissance de l’entretien-amélioration (+1,5 %, contre 1% au trimestre précédent). Mais si la construction neuve affiche de bons résultats, celle-ci montre des signes d’essoufflement puisque l’on pouvait encore observer 4 % de croissance au dernier trimestre 2018. Du côté de l’ancien, l’activité en entretien-rénovation, qui représente une part importante du chiffre d’affaires des artisans, affiche une meilleure performance que lors des trimestres précédents, avec +1,5 %, contre +0,5 % pour les trois premiers mois de 2018. Du côté du volume des travaux d’amélioration de performance énergétique du logement, ce segment de marché affiche une croissance en volume de +1,5 %, contre +1 % le trimestre précédent. Toutefois, il est en perte de vitesse par rapport au début de 2018, où la hausse était de +2,5 %.

Un ralentissement d’activité à prévoir

Malgré un certain dynamisme, la situation perd progressivement en intensité. Différents signes avant-coureurs sont déjà perceptibles. On observe, d’une part, une baisse du niveau des carnets de commandes depuis sept trimestres consécutifs, ce qui représente 75 jours de travail, soit 9 jours de moins qu’un an auparavant. D’autre part, le logement neuf enregistre une nouvelle diminution des permis de construire entre les mois de janvier et mars, ce qui représente un recul de 8,9 % par rapport à la même période un an plus tôt. Quant au nombre de mises en chantier, celui-ci a baissé de 7,8 % (à 90 300), selon le service des études statistiques du ministère du Logement (SDES).

Malgré une bonne tenue de l’activité des entreprises artisanales du bâtiment pour ces trois premiers mois de 2019, la Capeb prévoit un ralentissement de l’activité : elle table sur une croissance globale de seulement +0,5 % pour l’ensemble de cette année, pénalisée par la construction neuve (-0,5 %). Les trésoreries restent aussi tendues, voire se dégradent, et les entreprises se trouvent encore confrontées à d’importantes difficultés de recrutement : « au second semestre 2018, 21 % des entreprises artisanales ont cherché à embaucher ; la moitié d’entre elles n’étaient pas parvenues à satisfaire leurs besoins de main-d’œuvre », selon la Capeb.

Romain MILLET et B.L.

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