Au XIXe siècle, l’essor de la peinture montpelliéraine

Montpellier a abrité des célébrités de la peinture, comme François-Xavier Fabre (qui a créé le musée éponyme), Alexandre Cabanel (très grand artiste de l’Académie, qui obtint le Grand Prix de Rome et eut pour élèves de futurs impressionnistes) ou Frédéric Bazille (peintre précurseur de l’impressionnisme). La ville a aussi vu naître de petits maîtres et de grands artistes. Ces bons peintres du XIXe siècle, dont la renommée s’est quelque peu émoussée au fil du temps, sont à l’honneur à l’Espace Bagouet, le temps d’une exposition destinée à les sortir de l’ombre…

Aux cimaises de l’Espace Bagouet figurent une trentaine de tableaux réalisés au XIXe siècle par une quinzaine de peintres montpelliérains aujourd’hui quelque peu oubliés, et qui pourtant n’étaient pas dénués de qualités. Le commissaire de l’exposition, Numa Hambursin, relève un paradoxe : « Nombre d’entre eux ne sont pas passés à la postérité. Pourtant, leurs œuvres méritent d’être connues, ne serait-ce que parce qu’ils ont enseigné la peinture à des peintres devenus renommés. Comme Eugène Castelnau, professeur de Frédéric Bazille ! ».

On y voit des portraits de la bourgeoisie et des religieux de l’époque, des paysages (de bord de mer, de garrigue…) et des scènes de genre, dont les Vendanges en Languedoc de Max Leenhardt, peint en 1901.

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Max Leenhardt, “Vendanges en Languedoc”, 1901. Huile sur toile. Dimensions hors cadre : 194 x 344 cm. Inscrit MH le 28/12/2015. Crédit agricole du Languedoc.

Du même Max Leenhardt, cousin de Bazille, on apprécie le beau Portrait d’homme noir – qui fut découpé en partie car jugé embarrassant –, des scènes familiales, et un hommage à sa chère épouse disparue. L’exposition tire son affiche de la Nymphe surprise par un satyre de Pierre Cabanel, neveu du peintre – bien plus connu – Alexandre Cabanel. Ce tableau (visuel ci-dessous) est inspiré de celui que son oncle avait peint dix ans plus tôt.

Libre de droits DP
Pierre Cabanel (Montpellier, 1838 – ?, ), “Nymphe surprise par un satyre”, 1875. Huile sur toile. 146 x 210 cm. Don de l’auteur, 1887. © Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole – photographie : Frédéric Jaulmes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On remarque aussi un hommage à Courbet réalisé par Jean-Jacques Bestieu, qui avait offert une grande partie de ses dessins et tableaux au musée Atger, à Montpellier. Oublié actuellement, Charles Matet a peint plus de 600 portraits et enseigné à Eugène Castelnau, Ernest Michel et au grand collectionneur Alfred Bruyas ! Plein de talent mais aujourd’hui totalement méconnu, Glaize, pour sa part, excellait dans le portrait et les scènes familiales. Les voilà en partie réhabilités.

Virginie MOREAU
vm.culture@gmail.com

Informations pratiques

Espace Dominique-Bagouet
Esplanade Charles-de-Gaulle – Montpellier.
Tel. : 04 67 63 42 78.
> Ouvert du mardi au dimanche, de 11h00 à 13h00 et de 14h00 à 19h00 (visite libre).
> Visites guidées tous les mercredis à 16h00.
> Visite guidée par le commissaire d’exposition, Numa Hambursin, le dimanche 3 septembre à 18h00.

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