Transports — Sète Agglopôle Méditerranée

Bassin de Thau : les dernières nouvelles de la ligne LGV

L'enquête publique concernant la LGV s'est terminée fin janvier. Le nombre d'avis, de contributions et la mobilisation ne faiblissent pas. Petit tour d'horizon sur le Bassin de Thau.

Le sujet est important. L’actuelle voie ferrée serait condamnée par la future montée des eaux. Il faut donc anticiper les choses et cette LGV serait la solution : mais pas son tracé actuel, selon ses opposants. Plusieurs communes et associations se sont déjà prononcées (voir notre précédent article). Petit tour d’horizon sur ce qu’il se dit et se passe.

Les résultats du groupe de travail de l’association ALT

L’association Alerte LGV Thau (déjà une centaine d’adhérents), par la voix de son président Félix Caron, avait annoncé monter un groupe de travail pour proposer une alternative et des contre-propositions au tracé actuel. Ils ont bien avancé et vont “proposer fin février leur premier document finalisé, avec un nouveau tracé. Nous allons également le faire étudier par un cabinet privé, qui devrait nous faire un retour avant l’été” annonce Félix Caron. Dans leurs travaux, ils ont notamment identifié une solution où le viaduc ne serait plus nécessaire : “il s’agit d’une solution à grande vitesse, mais à 220 km/h. Cela veut dire un tracé plus sinueux, qui suivrait le couloir de ‘nuisance’ de l’autoroute. Cette option verrait ainsi une réduction de l’ordre de 30% sur le budget prévisionnel.” Le président d’ALT précise “que cela fait 1 milliard d’économie. Milliard que nous pourrions investir différemment, par exemple sur la sécurisation des accès aux réseaux ferroviaires, moderniser les lignes actuelles, travailler sur la mobilité du quotidien.” L’association estime également que passer à une grande vitesse à 220 km/h permettrait “toujours de désenclaver le territoire, tout en passant à une économie de 40 à 45 minutes sur le trajet Montpellier/Perpignan, au lieu de 50 minutes pour une vitesse de 320km/h“. Pour Félix Caron, “ nous pourrions également opter pour un train pendulaire (qui permet de se ‘pencher’ dans certains virages), trains fabriqués par une société française.

ALT organise chaque semaine des actions de mobilisation citoyenne sur le terrain, dans les communes impactées. La prochaine aura lieu le 19 février à 10h à Poussan.

L’avis de Sète Agglopole Méditerranée

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Lors du dernier Conseil communautaire, le président François Commeinhes a tenu à prendre la parole sur le sujet du projet de Ligne à Grande Vitesse entre Montpellier et Perpignan. Le président a d’abord précisé : “la demande formulée auprès du Préfet pour prolonger ce temps d’enquête n’a malheureusement pu aboutir“. Puis il a rappelé : “même si l’Agglopole n’est pas opposée sur le principe à ce projet, elle reste extrêmement vigilante sur les conséquences que pourrait avoir ce dernier sur un territoire spécifique comme le nôtre, en matière de mobilité, d’attractivité ou encore d’un strict point de vue environnemental (500 ha concernés avec notamment la construction prévue de nombreux ouvrages d’art).” Pour François Commeinhes, “il faut impérativement que des réponses claires et précises soient apportées par SNCF Réseau à nos interrogations. Nous y serons très attentifs“.

A Marseillan

Yves Michel, maire de Marseillan, explique : “dans notre commune, nous sommes sûrement les moins impactés avec ce tracé. Mais il y aura toujours un impact avec cette ligne LGV. Le point remarquable, c’est que parmi les élus, semble-t-il, tout le monde est d’accord pour que cette ligne soit réalisée. En revanche, l’emplacement pose un problème. La question est de savoir si on a optimisé cet emplacement par rapport à nos contraintes. C’est ce que nous faisons remonter. L’impact est fort pour notre territoire en matière agricole, en matière de paysage, de lien avec la conchyliculture, avec des conséquences en termes d’urbanisme et de ressources en eau. Nous allons chacun amener notre contribution avant que l’utilité publique soit déclarée. C’est le propre d’une enquête publique. Nous portons à la connaissance du commissaire-enquêteur nos contributions, nos remarques et propositions pour modifier le tracé.

Le maire de Marseillan explique : “nous participons avec l’Agglomération au financement de cette ligne qui directement ne va pas nous apporter grand-chose, mais, demain, avec le recul stratégique, la modification du trait de côte, la recomposition spatiale… Avec nos échanges qui prévoient la vie et l’aménagement du territoire pour la fin du siècle, mais également la prise en compte du changement climatique, dont la montée de l’eau, on ne peut pas être contre le principe de la LGV. Elle anticipe quelque chose d’indispensable : nous avons besoin d’une voie ferrée. Cette ligne est importante pour les générations futures. Nos gares seront un peu plus éloignées. C’est à nous d’être imaginatifs : comment simplifier, décarboner le déplacement pour aller vers ces nouvelles gares. Nous en discutons dans ce que l’on appelle la recomposition spatiale de notre territoire. J’espère que nous serons entendus et que les craintes seront prises en compte, que l’impact sur l’attractivité de notre territoire sera optimisé.

Les autres communes

En complément de la motion déposée par Sète Agglopôle Méditerranée, les maires de Gigean, Poussan, Loupian et Montbazin ainsi que le représentant de la mairie de Villeveyrac s’étaient donné rendez-vous en mairie de Gigean le jeudi 27 janvier, dernier jour de l’enquête publique sur le projet de la LNMP (Ligne Nouvelle Montpellier Perpignan). Chacun a déposé une motion votée par son conseil municipal respectif. Marcel Stoecklin était également chargé de transmettre les motions du syndicat des conchyliculteurs de l’étang de Thau et de la prudhommie de Thau.

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